Document-Santé n°18

 

PLOMBAGES OU AMALGAMES D'OBTURATION DENTAIRE AU MERCURE : DANGER !

(document rédigé en 1984-1987, mis en ligne le mardi 12 janvier 2010 - mise à jour du mardi 12 janvier 2010)

 

Denis Bloud



Le docteur Bryan Hellewell, Conseiller en métaux lourds auprès des Agences de contrôle sanitaire de l'Environnement britannique, a donné l'avertissement suivant au docteur David Owen, Ministre du Travail du gouvernement du Royaume-Uni, en 1972 : « Devant l'évidence croissante des dangers et l'absence de preuves de sécurité, il est de mon devoir de vous signaler que l'emploi d'obturations par amalgames au mercure dans la bouche des femmes enceintes devrait être interdit ». La lettre du docteur Hellewell a été republiée dans « The Mittelman Letter », N° 133, en octobre 1981.

Le docteur Richard A. Passwater et le docteur Elmer M. Cranton ont publié en 1983 aux Etats-Unis d'Amérique (Keats Publishing, ISBN 0-87983-265-7) un ouvrage de 384 pages intitulé « Oligo-Eléments, Analyse par les Cheveux et Nutrition (Trace Elements, Hair Analysis and Nutrition) » dont le chapitre 28, p. 272-280, apporte des informations fondamentales concernant le problème du mercure, sous forme de « plombages » ou amalgames dentaires en particulier. Ces travaux scientifiques de pointe, qui parviendront peu à peu en Europe au fur et à mesure des traductions et de la normalisation internationale des méthodes d'essai et de mesure, confirment la très pénétrante étude, qui remonte déjà à 1978, que le praticien de santé (Heilpraktiker) allemand Berthold Chales-de-Beaulieu avait publiée dans la revue Naturheil-praxis, N°9. Cette étude détaillée, fondée sur une expérience clinique d'une cinquantaine d'années, avait été présentée oralement à plusieurs reprises devant des assistances spécialisées de dentistes en Allemagne, ce qui avait à l'époque fait un certain bruit dans la profession. Ce travail a été récemment traduit en français et publié en 1984 à Genève par les Editions Aquarius (74380 Bons-en-Chablais). Il se présente sous forme d'une brochure de 70 pages environ, que toute personne soucieuse de son hygiène se devrait de posséder.

Le problème général du mercure commence à être assez bien connu et il est sans doute intéressant d'en rappeler les grandes lignes générales pour resituer le problème des amalgames dentaires proprement dits. Les analyses de cheveux (« trichanalyses ») ont récemment montré qu'Isaac Newton, par ses diverses expériences d'ordre alchimique, s'était intoxiqué assez gravement au mercure, qu'il faisait « évaporer au feu » dans son laboratoire. Par rapport à un taux normal de 5 millionièmes de mercure (Hg) dans les cheveux pour une personne normale, ceux d'Isaac Newton, à la fin de sa vie, en contenaient 197, soit 39 fois trop... Il reconnaissait lui-même avec enjouement qu'à 30 ans ses cheveux, à cause du mercure, étaient, déjà devenus gris. Cela ne l'a pas empêché d'accomplir une brillante carrière de chercheur, mais sans doute moins intense et moins longue que cela aurait été possible sans cette intoxication.

L'on connaît par ailleurs les empoisonnements de Minamata en 1953 au Japon, à cause du poisson contaminé par les rejets industriels de cette baie, qui ont entraîné la mort de 52 personnes, sans compter les troubles à divers degrés ressentis par ceux qui n'ont pas décédé immédiatement. Ensuite des cas d'intoxication par graines « non alimentaires » (traitées avec des fongicides organomercureux) se sont produits périodiquement en Irak, au Guatemala, en Union Soviétique. Aux Etats-Unis, une famille s'est gravement empoisonnée après avoir consommé la chair d'un sanglier qui avait absorbé de telles graines ! La concentration du mercure dans le poisson de mer courant (thon en particulier) est toujours importante à cause de l'effet cumulatif des chaînes alimentaires qui se transmettent les résidus de mercure. Mais la pollution n'a encore que peu modifié (sauf à Minamata) le taux général chez les poissons, car des analyses effectuées sur des poissons datant de la période préchrétienne ont montré que la charge de mercure était déjà importante. L'océan contient environ 100 000 000 tonnes de mercure dissous (Bioscience 22, 1:24, 1972) alors que l'homme libère 10 000 tonnes de mercure par an dans les mers. Il faut donc 1 000 ans de pollution pour augmenter la teneur de l'océan de 1% par rapport à son niveau actuel, déjà toxique.

Les effets du mercure sur la santé sont très multiples car ce métal se lie facilement avec d'autres corps ou molécules, comme les groupements méthyle (CH3) dans la matière vivante. Il se lie par exemple aux membranes des cellules ou inactive des enzymes en modifiant leur équilibre ionique. Ces effets se traduisent surtout par des désordres d'ordre nerveux (cerveau, système nerveux central) et génétiques (malformations congénitales). Les signes d'intoxication sont à peu près ceux que l'on constate avec tous les métaux lourds (plomb, cadmium en particulier), auxquels le mercure vient s'ajouter. Les docteurs Cranton et Passwater signalent dans leur ouvrage les signes nosologiques (relatifs à la maladie) suivants : « insomnie, vertiges, fatigue chronique, tremblements, perte d'appétit, somnolences, pertes de mémoire, nervosité, timidité, migraines, défauts de coordination motrice, dermatites, engourdissements et picotements (ankyloses) aux lèvres et aux pieds, perte d'acuité visuelle et auditive, instabilité émotionnelle et détérioration rénale ».

Pour Cranton et Passwater, « les plus grands risques d'intoxication sont les traitements dentaires, les pesticides, les cosmétiques et les médicaments (de synthèse). Les amalgames sont en première place dans la liste. Il est étonnant de penser aux tonnes de mercure actuellement placées dans la bouche de nos congénères par les dentistes, lorsque l'on sait que les amalgames ne doivent pas être touchés lors des manipulations techniques en cabinet dentaire (selon la revue « American Dental Association News » du 07.09.1981). Mais nous sommes exposés à de nombreuses autres sources potentielles d'intoxication mercurielle, dont voici une liste abrégée : mercurochrome, poudres et talcs au calomel, crèmes au calomel, adoucisseurs de tissus, cires liquides ou encaustiques, bijoux au cinabre, filtres de conditionneurs d'air, fongicides de jardin ou d'agriculture se retrouvant dans les produits consommés, sur les mains, dans l'atmosphère lors de la combustion du bois, tannage du cuir, conservation des fourrures, feutres, adhésifs, sols enrichis aux résidus des stations d'épuration, encres et tissus imprimés, préservant du bois de construction, lampes à fluorescence brisées (vapeur de mercure), thermomètres et baromètres cassés, photogravures, insecticides...

Le docteur Jerry Mittelman (New-York) se demande (ibid.) dans sa Lettre d'information : « Où est la « raison de santé », pour ne pas parler même de moralité, d'effectuer ces examens puis de permettre de placer des amalgames au mercure dans la bouche des gens ? L'hypothèse est que le mercure est bloqué au niveau de l'obturation. Ce n'est pas vrai. L'on retrouve le mercure dans l'urine et dans les cellules sanguines après la pose d'un amalgame. Les décomptes différentiels des leucocytes sont modifiés dès le retrait de l'amalgame en bouche ».

Les dentistes et leurs assistants sont particulièrement exposés aux intoxications mercurielles (Gutenmann, W.H. et al. 1973, Bull. Environ. Contant. Tox. 9(5):318-320 et Gronka, P.A., et al. 1970, J. Amer. Dental Assoc. 81:923-926). Un cabinet dentaire sur sept, aux Etats-Unis, est contaminé au point que ses occupants sont exposés à de hautes concentrations de mercure pendant toute la journée.

 

QUE PEUT-ON FAIRE CONTRE LE MERCURE ?

La pectine (manger des pommes) et les alginates (dans les algues) peuvent assurer une certaine protection contre le mercure inorganique mais n'ont pas beaucoup d'action sur le mercure méthylé. Heureusement, le sélénium (que l'on trouve dans la levure de bière, l'ail et l'oignon) peut lier toutes les formes de mercure et exerce une fonction protectrice à cet égard, ainsi que contre d'autres métaux lourds (plomb, cadmium). La chélothérapie (traitement par chélateurs, ou capteurs biochimiques, protéiniques en général) par injections d'EDTA (chélateur de synthèse), qui commence à être pratiquée aux Etats-Unis par certains médecins « holistiques » parvient à augmenter l'excrétion du mercure par l'organisme. (Harvey, S. 1970. In : Pharmacological Basis of Therapies, Goodman, chapitre 36). Mais il existe d'autres agents chélateurs du mercure ou pour traiter les intoxications mercurielles. L'analyse du sang ne donne que le niveau d'exposition récente au mercure, tandis que la trichanalyse (voir notre Document-Santé N°14 à ce sujet) révèle l'historique cumulatif de cette exposition, ce qui la rend préférable.

 

CAS VÉCUS

Voici deux cas d'intoxication professionnelle au mercure, rapportés par les docteurs Cranton et Passwater dans leur livre (p. 279). Il s'agit d'abord d'un dentiste de 48 ans (F.G.) dont l'examen trichologique indique un niveau de mercure de 14 millionièmes (contre une valeur maximale admissible de 3 millionièmes). Il est traité par injections de dimercaprole et détoxication nutritionnelle. Six mois plus tard, une nouvelle trichanalyse revient dans l'étendue acceptable, avec 2,2 millionièmes.

Ce dentiste était auparavant extrêmement fatigué et déprimé. Il avait abandonné sa pratique dentaire privée pour raison de maladie. Après traitement anti-mercuriel, il a pu reprendre son cabinet privé, ainsi que l'enseignement. Son intoxication provenait de la composition journalière d'amalgames d'argent-mercure. Il se plaignait de lourdeurs continuelles dans les jambes, de douleurs articulaires, de fatigue, de dépression nerveuse, de distractions, de désordres de sommeil et de migraines toujours plus sévères. Sans trichanalyse, ce diagnostic aurait pu être complètement perdu de vue et ce patient aurait continué à vivre dans cet état handicapé, privant la société de ses services de dentiste tout en souffrant physiquement et moralement de son incapacité.

A.S., jeune femme de 39 ans, travaillait depuis 11 ans à réparer, nettoyer, étalonner et recharger des instruments médicaux avec du mercure, dans une pièce fermée mal ventilée. De nombreux symptômes apparurent peu à peu : dépression chronique, cauchemars, faiblesse de la main, douleur arthritique aux articulations phalangiennes, tendance aux contusions, flux menstruel hémorragique, vision latérale diminuée, sentiments croissants d'anxiété et nombreux autres symptômes psychiatriques. La trichanalyse révéla une concentration de 14,6 millionièmes de mercure (par rapport à un maximum admissible de 2,5 dans son cas).

Ce n'est qu'après 4 ans de traitement par chélation au dimercaprole et une intense détoxication nutritionnelle que son mercure dans les cheveux est revenu à la norme de 1,6 millionième. Mais, cliniquement, cette patiente n'a jamais totalement récupéré son état antérieur à l'intoxication, car le mercure est difficile à extraire de l'organisme.

La brochure des Editions Aquarius (mentionnée plus haut) rapporte plusieurs cas semblables d'intoxication, à cause de la présence de plusieurs amalgames. Berthold Chales-de-Beaulieu a mis au point une méthode d'analyse hémato-chromométrique particulière, qui lui a permis de constater la présence du mercure au niveau des plaquettes sanguines. Il conseille évidemment d'éliminer tous les amalgames ainsi que les autres métaux (tels que 1p nickel, interdit en Suède pour la dentisterie) pouvant émettre des ions et créer des micro-tensions (mesurables au microvolt-mètre et pouvant aller jusqu'au volt dans les cas graves). L'or est neutre s'il est seul en bouche, ce qui est rarement le cas. Les produits de substitution sont encore en évolution mais certains types de résines composites sont assez bien au point (le P-30 ou l'Isomolar par exemple). L'on étudie actuellement aux Etats-Unis des « condensés » de porcelaine, mais cette technique n'est pas encore bien en main en Europe. Des dentistes tels que le docteur Bandiera à Genève commencent à révéler au grand public les dangers des amalgames, encore si nombreux en bouche (souvent sous forme de « faux-moignons » cachés sous une couronne (ou coiffe) en or). Des études plus approfondies sont en cours à ce sujet, qui développeront l'exposé détaillé de Chales-de-Beaulieu ; nous en rendrons compte dans les éditions ultérieures de ce Document-Santé.

09.10.1984

Voici la traduction d'un article paru récemment aux Etats-Unis sur les amalgames, complétant nos informations de manière tout à fait décisive.

 

LE MERCURE EST TOXIQUE : VOUS EN AVEZ PEUT-ETRE PLEIN LA BOUCHE !
par Hal A. Huggins, DDS (Docteur en Chirurgie Dentaire).

Vous est-il arrivé de vous sentir las, amorphe et même épuisé en vous réveillant ? Avez-vous consulté votre médecin à ce sujet ? A-t-il trouvé votre taux d'hémoglobine et votre numération de globules rouges suffisants ou même « au-dessus de la normale » ? A-t-il déclaré que cela se passait entièrement dans votre tête ? Vous a-t-il suggéré aimablement de « vous faire aider » (en voyant un psychiatre) ?

Vous est-il arrivé de vous sentir déprimé, irritable et agacé, d'invectiver les gens sans motif sérieux ? Avez-vous consulté votre médecin pour un contrôle et vous a-t-il suggéré, après vous avoir ausculté, de « vous faire aider » (en voyant un psychiatre) ?

Vous forcez-vous à accomplir des tâches journalières de routine au prix d'une grande dépense d'énergie nerveuse ? Vous sentez-vous obligé de tenir le coup parce que d'autres gens dépendent de vous, même si vous préféreriez en fait dormir jour et nuit ? Avez-vous vu des spécialistes pour ce problème ? Ont-ils aimablement suggéré que vous discutiez de ce « désir d'échapper aux responsabilités » avec un autre spécialiste ? Un psychiatre ?

Vous êtes-vous rendu malade de souci parce que des pensées de suicide vous assaillent dans la journée ?

Avez-vous demandé conseil à votre confesseur ou à votre médecin ? Vous ont-ils aimablement suggéré de « vous faire aider » (par un psychiatre) ?

Avez-vous été déçu et irrité par la suggestion « de vous faire aider » ? Si c'est bien le cas, vous êtes comme ceux de mes patients qui viennent me voir les larmes aux yeux en disant : « Mais je ne suis pas fou ! Je sais qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond mais je n'arrive pas à trouver ce que c'est ! »

Le mal caché

Il se peut que vous veniez de trouver le mal caché : pour un grand nombre de mes patients, le coupable est le mercure, avec sa toxicité. Le mercure qui s'échappe de leurs amalgames (« plombages ») a la faculté de produire toutes les situations que je viens de décrire. La plupart des gens ne sont pas conscients du fait que les amalgames sont composés d'environ 50% de mercure (l'autre moitié étant faite de cuivre, d'étain, d'argent et de zinc).

A l'Ecole Dentaire, l'on m'a appris que le mercure restait solidement lié chimiquement dans l'amalgame et était absolument inerte. Aucun mal ne peut toucher le patient, bien que l'on sache depuis des siècles que le mercure est un poison.

Au cours des dix dernières années, un grand nombre de dentistes attentifs ont commencé à s'interroger sur la stabilité du mercure dans les amalgames et ont mis au point des essais pour y voir plus clair. Consternés, nous avons trouvé des quantités notables de vapeur de mercure en tenant un détecteur de mercure au-dessus d'un amalgame argent-mercure. Nous avons placé le détecteur au-dessus d'une boite de résidus d'amalgames et mesuré des niveaux largement supérieurs au plafond de sécurité. (Les résidus d'amalgame sont ce qui reste une fois que le dentiste a placé l'obturation dans votre bouche -presque tous les dentistes en ont dans leur cabinet). L'autre partie de ce résidu se trouve dans votre bouche -à une température nettement supérieure à celle de l'ambiance. Or la chaleur augmente la volatilité de toute substance vaporisable (le mercure entre en ébullition à 357°C et reste liquide jusqu'à -39°C, NdT). Des mesures de vapeur après un repas ou après avoir mâché de la gomme pendant deux à six minutes ont donné des résultats bien supérieurs à la limite d'avertissement de danger fixée par le gouvernement des Etats-Unis.

L'analyse chimique de vieux amalgames montre que, lorsqu'ils ont 5 à 7 ans, ils peuvent avoir PERDU LA MOITIE DE LEUR MERCURE ! Un plombage de 20 ans s'est révélé contenir seulement 5% de sa quantité initiale de mercure ! Où le reste est-il passé ? La plus grande partie peut pénétrer dans votre tube digestif avec vos aliments, ou dans vos poumons par votre respiration.

Vous allez peut-être demander pourquoi votre dentiste ne vous en a jamais parlé. La réponse est aisée : il n'en sait rien. La recherche dentaire s'est surtout orientée vers la mise au point d'un amalgame solide, qui puisse résister aux risques et contraintes de votre bouche. Le fait de manger, de grincer des dents, de fumer la pipe et de prendre des glaces est très dangereux pour la santé de vos amalgames. L'on n'a prêté que très peu d'attention à ce qui s'appelle la « biocompatibilité », c'est-à-dire la capacité de conserver une bonne santé en présence d'une substance introduite dans le corps.

De nombreux articles, dans les revues dentaires, déclarent que le mercure ne réagit pas dans l'organisme. Ces déclarations sont sans doute fondées sur ce que quelqu'un a décrété il y a un siècle ou plus; mais elles ne sont pas du tout conformes à la recherche scientifique actuelle. La profession utilise des obturations en amalgame depuis plus d'un siècle et demi. Les techniques modernes ont permis de réaliser des appareils de mesure qui signalent facilement les pertes de mercure ; mais personne ne s'en est vraiment préoccupé, jusqu'il y a peu.

L'art dentaire n'est pas notre seule source de mercure. Il y a celui de notre atmosphère, de nos aliments, de notre eau. Nous y sommes tous exposés journellement. Pourquoi serait-ce donc un tel problème ?

La rétention du mercure

Le gros problème est que le mercure s'accumule dans l'organisme. Nous sommes depuis toujours exposés au mercure et, du moment que le corps peut l'excréter, nous nous en tirons. Mais lorsque l'organisme perd la faculté d'excréter les métaux lourds, nous commençons à accumuler du mercure et à avoir des problèmes. Cette accumulation met en jeu de nombreux facteurs, dont l'un est la présence d'amalgames en argent-mercure. Combinez cela à l'absorption régulière de café ou de thé (tout ce qui contient de la caféine en fait) (voir notre DS N°23) et l'organisme perd une partie de sa faculté d'éliminer le mercure.

Comme celui-ci s'accumule lentement, il se lie aux radicaux transporteurs d'oxygène de l'hémoglobine. Il y a quatre « sites de liaison » pour l'oxygène sur chaque molécule d'hémoglobine. Le mercure a une forte affinité pour ces sites et, une fois fixé, ne s'en va plus. Un seul atome de mercure sur un seul des quatre sites transporteurs d'oxygène se traduit par une réduction de 25% de la capacité de transport d'oxygène. Nos observations indiquent que l'organisme peut détecter les baisses de concentration d'oxygène et y réagit en fabriquant plus d'hémoglobine et en augmentant le taux de concentration des hématies dans le sang.

Cette compensation a pour résultat un niveau plus élevé d'hémoglobine et de concentration d'hématies, appelée « hématocrite ». Si vous allez trouver votre médecin pour fatigue chronique, l'un de ses premiers réflexes sera sans doute de contrôler si votre sang ne révèle pas une anémie (caractérisée par un faible hématocrite). Chez nos patients, la majorité des fatigués présente, paradoxalement, de BONS niveaux de globules rouges, d'hémoglobine et de concentration cellulaire. Lorsque nous avons pris conscience de la possibilité d'une anémie par sous-oxygénation avec surcompensation concomitante d'hémoglobine, nous avons extrait les amalgames d'argent-mercure et contrôlé le sang : comme de juste, les niveaux de l'hémoglobine et de 1'hématocrite tombaient, alors que les niveaux d'énergie des patients remontaient !

Des expériences faisant appel à des mesurages enzymatiques complexes ont étayé la théorie et confirmé cette hypothèse; mais en tout état de cause, il est facile de constater, d'après l'aspect clinique, que les patients se plaignant de fatigue et présentant des niveaux d'hémoglobine élevés répondent rapidement au retrait des amalgames.

Si un patient souffre depuis un grand nombre d'années de fatigue chronique, cette réaction de compensation est probablement proche de l'extinction. Chez ces patients, nous trouvons habituellement l'hémoglobine et l'hématocrite dans ce qui est appelé « le domaine sous-normal ». Pas assez faible pour justifier une transfusion; mais pouvant réagir à un simple apport de fer ou à une injection de vitamine B12 ; ou à un psychiatre.

Lorsqu’aucune de ces méthodes n'apporte beaucoup de bien, nous constatons que le fait de délivrer le corps du mercure peut donner des résultats rapides. En fait, la vitesse du rétablissement est parfois si prompte que nous avons commencé à nous demander s1 le mercure, aussi toxique fût-il, pouvait être la cause de tant de problèmes. Puis la véritable nature de la question est apparue. Nous nous inquiétions de la toxicité du mercure, alors que le véritable problème restait celui du méthylmercure.

Comment se produit la méthylation

Le méthylmercure est une molécule composée d'un atome de mercure et d'un radical chimique simple, appelé méthyle (CH3). Ce composé est cent fois plus nuisible au système nerveux que le mercure élémentaire, jugé par nous être le coupable. Cela explique sans doute les améliorations que nous constatons après retrait des obturations d'amalgame dans la sclérose en plaques et l'épilepsie.

Le méthylmercure est mille fois plus actif que la substance 1a plus destructive qui soit connue, 1a colchicine, pour provoquer des malformations congénitales et des détériorations génétiques (au niveau des chromosomes). Maintenant, que dites-vous de vous précipiter chez le dentiste pour vous faire placer du mercure dans les dents au début de votre grossesse ?

Comment le méthylmercure est-il fabriqué sur vos molaires ? C'est très facile : le streptocoque mutant est une bactérie qui vit dans la bouche des êtres humains. Dans certaines circonstances, il a la faculté de prendre un radical méthyle et un atome de mercure, pour les relier en méthylmercure. Lorsque vous inspirez, le méthylmercure peut pénétrer dans vos poumons et de là dans votre sang, pour occuper les sites d'oxygénation de l'hémoglobine. Si, par les muqueuses, 11 est transporté dans la cavité nasale et les sinus, il peut pénétrer dans le cerveau et créer des perturbations que nous appelons « sclérose en plaques, épilepsie, dépression et irritabilité ».

Une autre découverte, qui date de quelques années seulement, nous a permis de donner une explication plus scientifique du phénomène de méthylation du mercure. Certains plombages ont un courant électrique positif, d'autres un courant négatif (mesuré à l'amalgamètre). Il n'a pas fallu longtemps pour constater que les personnes qui sont affectées des sévères troubles susmentionnés avaient des obturations à courant négatif dans la bouche. Le courant positif crée d'autres désordres. Dans l'environnement chimique produit par un amalgame négatif, le processus de liaison d'un groupe méthyle à un atome de mercure s'effectue beaucoup plus efficacement.

Alors que nous commencions à nous rassurer en voyant la solution de tout cela, nous avons constaté que nous pouvions faire autant de mal aux gens que de bien. Si les amalgames à courant négatif sont retirés les premiers, l'amélioration se déclare dans 80% des cas. Mais si les amalgames à courant, positif sont retirés les premiers, en laissant les négatifs en place, catastrophe ! Le patient empire généralement. En fait, il arrive souvent que l'état du patient,  lorsque les amalgames positifs sont retirés les premiers, s'Immobilise alors qu'il devrait s'améliorer. Nous avons un certain nombre de ces cas, où rien n'y a pu faire : rééquilibrage biochimique, thérapie hormonale, régime, médicaments, que sais-je encore. C'est pourquoi j'avertis les patients ainsi : Ne vous précipitez pas pour faire enlever tous vos amalgames, simplement parce que... ».

Avec quoi obturer les dents si l'on n'utilise pas d'amalgame argent-mercure ? L'or est bon, mais il coûte plus cher que l'amalgame. Les nouvelles matières plastiques, dites composites, peuvent être employées dans la plupart des dents et donnent des années de bons et loyaux services. Les fabricants d'amalgames disent aux dentistes que leurs produits vont durer 5 à 10 ans, ou plus. La plupart des composites tiennent parfaitement pendant 4 à 8 ans. Bon argument de vente. Mais vous êtes aussi en droit de vous demander ce qui est le plus important, la durée de vie du plombage, ou la vôtre ?

(Business Journal, 8 juillet 1985. Traduction : Denis Bloud)

D'autres documents sur la toxicité des amalgames dentaires nous ont aimablement été communiqués par le docteur Michel Schouker et par le chercheur hygiéniste Georges Petit, reprenant l'essentiel de l'article ci-dessus de Hal Huggins. Nous résumerons donc les données en question pour éviter tout chevauchement et toute répétition.

Sharon Huggins, dans un article particulier, précise qu'avec son mari, à Colorado Springs, chaque nouveau patient se voit analysé et mis à un régime spécial (vitamines, oligo-éléments, sels minéraux...) avant, pendant et plusieurs mois après l'intervention sur les amalgames.

Pour cela, des analyses biologiques viennent compléter les mesures d'ordre électrique en bouche : tests sanguins, analyse des éléments minéraux, analyses d'urine. Elle précise que les usagers ne doivent pas se décourager si les dentistes n'acceptent pas l'idée de la toxicité des amalgames. A ce sujet, elle rappelle qu'un mouvement de citoyens s'est lancé en Suède pour bannir officiellement les amalgames : plus de 10 000 personnes font pression sur le gouvernement suédois à cette fin. La Suède a déjà interdit l'emploi du nickel en dentisterie.

Le docteur Mark S. HULET (DDS) effectue dans son cabinet toutes les mesures de vapeur de mercure. Adresse : P.O. Box 1028, 21948 Hwy 18, Apple Valley, CA 92307, Etats-Unis. Il rappelle qu'après la Première Guerre contre l'Amalgame, en 1840, perdue, a eu lieu la Deuxième Guerre dans les années trente, presque décisive mais interrompue par les hostilités, et que la Troisième Guerre est maintenant lancée, cette fois avec tout l'arsenal scientifique et analytique. Ses appareils mesurent des intensités de 0 à 50 µA en bouche, dans le sens positif ou dans le sens négatif. Pour lui, le dénominateur commun de tous les troubles dus au mercure est le fait que celui-ci bloque le manganèse, qui intervient dans une multitude d'enzymes fondamentales. Il distingue les troubles suivants :

A) Neurologiques, soit d'ordre émotionnel (irritabi1ité, dépression, tristesse, tendance au suicide ou à l'agression) ou d'ordre moteur (spasmes faciaux, paralysies, sclérose en plaques, Parkinson....). (NdT : La carence en manganèse entraîne la carence en dopamine, catécholamine insuffisamment produite par les malades atteints de la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer).

B) Cardiovasculaires (angine, tachycardie, athérosclérose...).

C) Immunologiques et allergiques (maladies auto-immunes). Le docteur Hu-let précise que l'E.P.A. (Agence de Protection de l'Environnement, des Etats-Unis) a fixé comme norme maximale de sécurité pour la vapeur de mercure 0,01 mg/m3 par journée de 8 h, 5 jours par semaine, grandeur couramment dépassée selon les mesurages effectués dans le cabinet du docteur Hulet à Apple Valley sur les porteurs d'amalgames. Il donne le conseil suivant : si votre dentiste refuse de placer des composites à la place d'amalgames, lui demander une garantie écrite d'innocuité de l'amalgame posé.

Le docteur en Médecine Dentaire Laurence I. Barsh, dans un autre article, rappelle que les amalgames mercure-argent ont été introduits en 1826 aux Etats-Unis. La première réaction de l'association de dentistes de l'époque avait été d'interdire ces obturations. Mais les tenants de l'amalgame ont réussi, par leur argumentation, à faire disparaître cette association, remplacée par la leur, devenue l'A.D.A. (Association des Dentistes Américains).

Celle-ci a récemment envoyé à ses membres une brochure (Vous vous le devez à vous-même) les Incitant à effectuer régulièrement, sur eux-mêmes et sur leur personnel, des contrôles d'urine pour détecter la présence de mercure. Ses instructions de manipulation lors de la confection d'amalgames est de ne pas les toucher avec les doigts nus, et de les éliminer selon une procédure de sécurité précise et sévère (mais n'allant pas jusqu'à interdire le contact de l'amalgame avec le patient, qui se le voit mettre en bouche !). Depuis un colloque tenu en juillet 1984, l'A.D.A. admet que les amalgames sont instables en bouche et que du mercure peut être émis à distance. Elle déconseille toutefois les composites parce qu'ils dureraient moins de 5 ans. On constate cependant que les compagnies d'assurance remboursent les amalgames après un an seulement, ce qui permet de supposer que leurs statistiques prévoient des durées de vie beaucoup plus courtes que l'ADA. La majorité des dentistes responsables est d'avis de ne plus poser d'amalgames argent-mercure tant que la preuve n'est pas apportée que le mercure qu'ils émettent n'est pas nocif.

Le docteur en Chirurgie Dentaire Bill Wolfe, dans un autre article, rappelle l'expression anglaise « fou comme un chapelier » que l'on trouve dans « Alice au Pays des Merveilles », faisant allusion au fait que cette maladie des chapeliers venait de la manipulation, par ces derniers, de mercure pour la fabrication des feutres.

L'amalgame est en moyenne composé ainsi : argent 34 à 38%, étain 12 à 14%, cuivre 1 à 2%, zinc 0 à 1%, mercure 48 à 60%. Le mercure a plus de 4 000 utilisations industrielles actuellement.

Les symptômes d'Intoxication lente par les amalgames sont ainsi décrits par le docteur Wolfe : malformations de naissance, dépression nerveuse, ganglions lymphatiques gonflés, transpiration excessive, migraines, troubles de l'audition et de l'écoute, tremblements, crampes musculaires, mal des transports, nausées, insomnie, polyurie, goût métallique dans la bouche, pieds et mains froids, salivation excessive, vertiges, nervosité, problèmes cardiaques, pertes de mémoire, douleurs articulatoires, manque de concentration, irritabilité, tendances suicidaires.

Le docteur R. Kupsinel a montré que, chez la femme enceinte, tous ces symptômes pouvaient être précipités.

Le professeur Tejning (Université de Lund en Suède) a démontré que les globules rouges du nouveau-né d'une mère porteuse d'amalgames étaient chargés de 28% de plus de mercure que les globules de la mère (ce qui avait été constaté par la pathologie de Minamata au Japon) car le fœtus n'a pas encore de système immunologique propre.

En 1939, le docteur Stock a mesuré plus de 2 µg/m3 de mercure dans l'air expiré par des porteurs d'amalgames. Le docteur Wolfe mesure couramment, dans son cabinet, des taux de 10 à 80 µg/m3 sur un seul amalgame. Ces valeurs sont multipliées par 10 après mastication d'un chewing-gum !

Les Soviétiques ont décelé des symptômes d'intoxication dès 1 µ/m3. Aux Etats-Unis, la concentration maximale officielle de vapeur de mercure est de 50 µg/m3 pour 8 h .par jour. En URSS et en Suisse : 10 µg/m3. Avec un détecteur de vapeur de mercure, le docteur Wolfe obtient souvent plus de 50 µg/m3 (sur 168 h par semaine, et non seulement 40 h).

Le docteur Davis Eggleton (Faculté Dentaire U.C.L.A.) a mesuré le rapport des lymphocytes T (Thymus) aux lymphocytes sanguins totaux avant et après amalgame argent-mercure. Le taux de défense augmente si l'amalgame est posé et diminue immédiatement après son extraction. Cela est donc la preuve que le système immunitaire déclenche une offensive de protection dès l'introduction des métaux dans la bouche. Tant que le système immunitaire est capable de soutenir cette défense, 24 h sur 24 h, le danger est tenu en suspens. Mais cet effort finit par épuiser le système, qui peut alors devenir immuno-déficient et ouvrir la porte aux maladies auto-immunes (hépatites, herpès, sclérose en plaques, SIDA, cancer, etc.).

Le fait que l'amalgame argent-mercure soit utilisé depuis plus de 160 ans n'est pas un argument de sécurité car la même chose pouvait être dite de l'amiante, dont on a finalement reconnu les effets cancérigènes, après des générations de malades sacrifiés.

Article du docteur Jack Alpan, dentiste, paru dans « Let's Live », en janvier 1985

Il existe aux Etats-Unis un mouvement de dentistes responsables contre les amalgames. Chaque métal émet un courant spécifique, positif ou négatif. Les piles électriques formées en bouche dépendent des nombreux métaux présents et cela n'a jamais été étudié à fond. Le courant négatif est le plus nocif. Les migraines sont présentes chez 95% des patients sensibles au mercure. Un questionnaire de symptômes détaillé a été mis au point et si les troubles n'ont pas cédé à un traitement ordinaire, le retrait des amalgames s'impose. Le mercure n'est pas seul en cause : le cuivre peut entraîner des désordres nerveux très difficiles à récupérer. Le nickel des dentiers peut former des composés très toxiques avec le mercure. C'est ce qui est prouvé par des cas précis de paralysie partielle dus à des ponts en nickel et à des couronnes en nickel, qui se sont remarquablement améliorés après élimination de ces métaux. Même des Inlays et des couronnes en or se sont révélés recouvrir des bases (ou faux-moignons) d'amalgame, sous lequel se produisait une dégradation électrolytique affectant gravement la capacité d'utilisation du calcium par les patients.

Aucune étude de biocompatibilité sérieuse n'a encore été conduite; mais aujourd'hui les preuves s'accumulent pour rendre i1légal l'amalgame argent-mercure classique. Le dentiste qui les pose ou qui les retire doit porter des dispositifs protecteurs spéciaux. « Faut-il en dire plus ? », conclut le docteur Alpan.

 

Nous compléterons ce résumé au fur et à mesure de l'arrivée de nouvelles informations. Nous rappelons qu'une vaste Enquête sur les Dangers des Amalgames a été lancée par M. Georges Petit, auquel les victimes d'amalgames sont conviées à adresser leurs observations et adresse. Voir document complémentaire ci-après.

 

A l'attention des PORTEURS D'AMALGAMES (anciennement appelés « plombages ») et des Dentistes

par Georges Petit

Les amalgames déparent de plus en plus la bouche de nos contemporains. Et cela, hélas, commence de plus en plus tôt (dès 6 à 7 ans et même avant).

Il y a, bien sûr, une cause à cette extension des caries dentaires que notre médecine officielle, dite « scientifique », devrait bien rechercher puis qu’elle semble ne pas la connaître. Il n'y a toujours pas de prévention appliquée, bien que les enfants soient touchés de plus en plus tôt, ne serait-ce qu'en se rapprochant des médecines naturelles, douces et parallèles, qui semblent avoir compris, depuis bien longtemps, les raisons de l'énorme développement de ce fléau.

La question qui aujourd'hui me préoccupe plus particulièrement, est de savoir si les tonnes d'amalgames d'argent-mercure et autres métaux mises actuellement en bouche n'ont pas d'importantes nocivités, n'ont pas d'effets iatrogènes (maladies créées par les médecins eux-mêmes).

Je me pose cette grave et inquiétante question depuis quelques mois, c'est-à-dire depuis que j'ai pris connaissance des avertissements lancés (dès avril 1969) par B. Chales-de-Beaulieu, chiropraticien allemand, concernant l'importante nocivité des amalgames, qu'il avait été à même de constater sur lui-même et sur sa clientèle.

Malgré ces premiers avertissements apparemment très étayés (puisque observés en clientèle) et réitérés plusieurs fois depuis 1969, on continue à garnir les bouches d'amalgames, et aussi d'autres métaux qui ne manquent pas d'ajouter leurs effets nocifs.

Je ne veux pas, Ici, entrer dans les détails, me contentant de renvoyer le lecteur intéressé à l'ouvrage qui m'a alerté (« Les obturations en amalgame, Danger », par Berthold Chales-de-Beaulieu, Editions Aquarius (20, rue Jean Violette, CH-1205 Genève, tél. 022/29.79.10) (En vente en France à Diffusion Express, 12, Allée des Saules, Boissise-1e-Roi, F-77310 St-Fargeau, Ponthierry, tél. (6) 065.54.59).

Toutefois, pour les lecteurs non encore au courant du problème, je vais le résumer caricaturalement ci-après :

La composition des amalgames est principalement représentée par la limaille d'argent et le mercure pur. Les effets nocifs proviennent d'au moins trois points principaux :

1. L'argent et le mercure, pris isolément, sont pour nous des poisons. Ensemble, même sous forme d'amalgame, ils semblent bien additionner leurs effets nocifs.

2. Tous deux provoqueraient un déficit en calcium et une déminéralisation des dents, d'où nouvelles caries, d'où amalgames supplémentaires, d'où re-caries, etc.

3. Dès qu'il y a un ou plusieurs métaux en bouche, il se produit des phénomènes d'électrolyse qui délivrent des traces de ces métaux, lesquels ne seraient jamais nos amis, sous cette forme.

De tout ceci, il résulterait un effet d'empoisonnement sournois (iatrogène) et permanent pouvant avoir de nombreuses conséquences sur la santé. (Pour les détails, se reporter à l'ouvrage précité).

Ceci posé, le but de la présente mise en garde est :

- de rassembler documentations et expériences concernant cet inquiétant problème;

- de regrouper les intéressés : tant les porteurs d'amalgames que les praticiens de l'art dentaire s'intéressant à ce problème.

D'où les questions suivantes :

1. Qui a des exemples précis de nocivité à signaler ?

2. Qui (parmi les dentistes) est d'accord sur les nocivités signalées, suite à des observations en clientèle ? Je sais qu'il y a encore beaucoup de praticiens qui nient la gravité du problème. A souligner, ici, que la preuve de la non-toxicité est à fournir par les scientifiques, les médecins, les utilisateurs et praticiens et non par les patients.

3. Qui (parmi les dentistes) a déjà une bonne et plus ou moins longue expérience concernant les produits de remplacement ?

4. Qui connaît des laboratoires français, européens ou américains pratiquant la trichanalyse (analyse des cheveux permettant de détecter les pourcentages de métaux toxiques contenus dans ceux-ci) ?

5. Qui connait d'autres moyens, relativement simples, de détecter la présence de traces des métaux incriminés ?

6. Qui est au courant d'essais sérieux démontrant soit la « iatrogénéité » ou la « non-iatrogénéité » tant des amalgames que des autres métaux mis en bouche ?

S'il y a confirmation d'une réelle nocivité, ou seulement d'un doute, les réponses aux questions ci-dessus me permettront de regrouper tant les porteurs d'amalgames que les dentistes sensibilisés à ce problème, pour échanges de points de vue, mise en commun d'expériences acquises quant aux produits de remplacement et à d'autres sujets.

C'est parce que j'ai rencontré pas mal de difficultés pour me documenter en France (dès que j'ai pris conscience du problème), que j'ai jugé utile, pour les personnes concernées, de tenter de regrouper tous les intéressés.

Je ne suis ni médecin, ni dentiste, mais ingénieur-conseil; je m'intéresse, par ailleurs et depuis plus de 40 ans, aux médecines naturelles et douces, à la naturopathie, etc.

De quoi se mêle-t-il, pourront penser certains. Si j'interviens, c'est tout simplement au titre de « consommateur de soins dentaires » furieux de se retrouver avec pas mal d'amalgames, de couronnes et d'appareils. Plus de 6 métaux en bouche, etc. Et tout cela mis en place, pour une grande part, depuis la première mise en garde d'avril 1969.

G. Petit, ingénieur Centrale
(10, avenue de Salonique, F - 75017 Paris ;
tél. 01 45.74.38.33 (73 ans, décédé depuis)

 

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LES NOUVEAUX DENTISTES

Où aller se faire soigner compte tenu des nouvelles données techniques en matière de métaux en bouche ? La profession dentaire n'est pas encore acquise à ces méthodes et considérations mais déjà de nouveaux dentistes apparaissent, qui souscrivent à nos idées et sont conscients des problèmes posés. Il est difficile de citer des noms mais, comme médecins dentistes sensibilisés au problème des métaux en bouche, nous citerons les docteurs Nicolas Stelling, Berdj Haroutunian, Pierre-Alain Brutsch, Léopold Kun et Efré Bandiera pour Genève, le docteur Michel Schouker à Paris, le docteur Davo Koubi à Cannes (auteur à succès du livre fondamental « Les Dents c'est la Vie » paru chez Faloci en 1985) et tous les médecins américains cités plus haut dans ce document.

 

MISE A JOUR DE NOVEMBRE 1985

La revue Science et Vie de novembre 1985 signale que 40 tonnes de mercure et 18 tonnes d'argent quittent chaque année les cabinets des dentistes pour se déverser dans les égouts européens ! Un tiers seulement du mercure et de l'argent employés pour fabriquer les amalgames dentaires demeure dans la bouche des patients; un autre tiers est récupéré et recyclé, et le dernier tiers passe des crachoirs aux égouts, ce qui représente en France une perte d'environ 11 millions de francs ! De plus, aucune station d'épuration de l'eau n'arrête le mercure ni l'argent en solution. Ce n'est qu'à partir de juillet 1989 qu'une directive européenne obligera les 10 pays du Marché Commun à assurer la rétention et le recyclage du mercure.

 

Grâce aux efforts constants du docteur Michel Schouker et de Georges Petit, le problème des métaux commence à être connu en France. La revue 1'Impatient (N°96, nov. 1985) vient de publier un article sur ce problème pour alerter le public conscient. Mais l'essentiel semble actuellement se faire aux Etats-Unis, où une controverse scientifique fait rage autour de la question des amalgames (et des métaux en général) pour l'art dentaire.

Une nouvelle revue scientifique, « Bio-Probe Newsletter » vient d'apparaître pour tenir les dentistes au courant de cette controverse. L'abonnement est de $95/an à l'adresse suivante : 4401 Real Ct. Orlando, FL 32808, Etats-Unis. Nous en analyserons ci-dessous les premiers numéros parus, pour en extraire l'essentiel. Fondateur : Dr. Michael F. Ziff.

 

Un excellent livret de 16 pages vient de paraître, au prix de $1, sous le titre : « A Patient's Guide to Mercury Amalgam toxicity » (Guide a l'usage des patients sur la toxicité des amalgames au mercure), écrit par le Dr. Roy Kupsinel, P.O. Box 550, Oviedo, FL 32808.

 

Ce livre plus détaillé à ce sujet a été publié en juin 1983 par le Dr Roel J. Wyman sous le titre « The Posterior Composite Resin Restauration -Winning at Restorative Dentistry without Mercury » (La Restauration postérieure en résine composite - Réussir les restaurations dentaires sans mercure).

Dans ce livre, le docteur Wyman cite plusieurs composites à polymérisation lumineuse (1) ou chimique (c) comme suit : Estilux (1), Profile (1), Santay (1), Class II (c ou 1), Fulfill (1), P30 (3M) (1), Marathon (1), Sin-terfil (Teledyne Getz), Herculite (1), Occlusin (1), Composite One (1), Post Corn II (1), Heliomolar (1). Cette liste n'est pas exhaustive et est à tenir à jour constamment.

 

Un manuel spécialement consacré au problème des amalgames (300 pages sous forme de feuilles volantes à mettre à jour) a été réalisé par Bio-Probe sous le titre « Mercury and Dental Amalgam -The Scientific Facts and Alternatives » (Mercure et Amalgame Dentaire - Les faits scientifiques et les solutions de rechange). Il coûte $125 et ne peut être obtenu qu'auprès de Bio-Probe. Condensé de 500 livres et articles.

 

Au Canada, une Académie Internationale de Médecine Orale et de Toxicologie a été fondée en octobre 1984, dont le docteur Michael Ziff est le Secrétaire. Elle est présidée par le docteur Vimy, 615 Gulf Square, 401 9th Avenue S.W., Calgary, Alberta T2P3C5, pour faire prendre conscience à la profession des effets toxiques et allergiques éventuels des matériaux dentaires. Sa première assemblée annuelle s'est tenue du 21 au 23 juin 1985 à Denver (Colorado) et a regroupé les animateurs américains du mouvement anti métaux dentaires.

Une analyse plus détaillée des premiers numéros de la revue « Bio-Probe » apporte en fait des confirmations scientifiques aux indications déjà données ci-dessus.

 

BIO-PROBE N°1, Sept. 1984

Le docteur Koller, 1973, a établi que 1'exposition chronique au plomb, au cadmium ou au mercure entraîne une immunodépression face aux agents viraux.

Gay et al., 1979, ont montré que la mastication peut augmenter de 15 fois l'émission de vapeur de mercure par les amalgames.

Soremark, 1962, a montré que le mercure pouvait migrer des restaurations vers l'émail, la dentine, la pulpe et les tissus gingivaux voisins; d'où il peut migrer ailleurs dans le corps, après accumulation locale.

D.A. Lawrence, 1981, a montré que les métaux lourds se classaient comme suit en fonction de leur pouvoir d'in-hibition du système immunitaire Hg2+, Cu2+, Cd2+, Co2+, Cr2+, Mn2+, Sn2+.

P. Druet et al., 1982, ont montré que le mercure provoquait des désordres d'auto-immunisation (auto-anticorps) et diminuait en particulier les fonctions des lymphocytes T. (Rappelons à ce sujet que le virus du SIDA s'attaque à une catégorie des mêmes lymphocytes, les T4).

Weeden, 1983, a reproduit les résultats de Druet et al. sur les rats et montré que le mercure aux doses d'intoxication (0,1 mg/100 g HgCl2 trois fois par semaine pendant un mois) entraînait une glomérulonéphrite par déficience immunologique, ce qui peut expliquer les protéinuries chez les ouvriers exposés au mercure.

Le docteur David Eggleston, dans un article de 1984 (toutes les références exactes de ces recherches sont données dans Bio-Probe) a mesuré les niveaux des lymphocytes T sur trois patients avant et après procédures de restauration. Chez le patient N°1, le pourcentage de lymphocytes T est passé de 47% à 73% après remplacement de six amalgames par des composites. Après réinsertion de quatre amalgames, le pourcentage des lymphocytes était redescendu de 73% à 55%. Une fois tous les amalgames remplacés par des restaurations en or, le niveau est revenu de 55% à 72%.

Le patient N°2, qui avait une dent composite sur pivot, a vu son niveau de cellules T tomber de 63% à 56% lorsque ce composite a été remplacé par une couronne à base d'alliage au nickel. Mais le taux est monté à 77% lorsqu'une couronne porcelaine sur céramique (Cerestore) a été placée.

Le patient N°3 avait une sclérose en plaques et 9 plombages. Les lymphocytes T sont passés 60% à 71% après remplacement des amalgames par de l'or.

A. Kilpi et coll. ont étudié le rapport T4/T8 chez 8 patients atteints du syndrome de Sjogren et de lupus érythémateux, où ce rapport était perturbé tout en étant associé à une maladie auto-immune. Le rapprochement avec les travaux d'Eggleston pourrait faire ressortir un rapport entre amalgames et étiologie du lupus, de 1'arthrite rhumatoïde, de la sclérose en plaques et peut-être d'autres maladies analogues d'immunodéficience. La recherche continue mais les amalgames semblent déjà bien compromis dans l'esprit de nombreux dentistes et biologistes. Eggleston a montré qu'à la concentration du millionième en masse, le mercure réduisait de 50% l'activité des lymphocytes T (de 90% pour les lymphocytes B). Le nickel, à concentration égale, est plus toxique que le plomb pour les lymphocytes. Rappelons ici que le gouvernement suédois a fait interdire l'utilisation du nickel en dentisterie.

 

La revue Bio-Probe est en contact avec les docteurs Hal Huggins, Jerry Mittleman, Joël Berger, Victor Penzer et Roy Kupsinel, qui diffusent leurs propres feuilles d'information; et avec Tom et David Mays, de la société Toxic Testing, qui diffusent également des données biochimiques de prévention.

 

Le premier numéro de Bio-Probe rappelle aux dentistes que l'ADA (Associations des Dentistes Américains) recommande maintenant à ses membres de lui soumettre des histoires de cas sur les changements intervenus après remplacement des amalgames, ou autres travaux.

Bio-Probe demande qu'un double de ces historiques lui soit envoyé également.

Le cas (N°1) qui est rapporté est celui d'un ingénieur de 61 ans qui avait été exposé au mercure par sa profession (instruments de mesure). Premier amalgame en 1943 : convulsions peu après et apparition d'une allergie aux coquilles Saint-Jacques. En 1945, pose de 21 faces d'amalgame et apparition d'eczéma, avec hospitalisation 6 mois, où il est question de l'amputer des jambes à cause de la sévérité de l'eczéma. En 1960, pose d'un bridge en or : hospitalisation pendant 2 mois pour nausées et vomissements. Ulcère, et système immunitaire déprimé. En 1980-1981, hospitalisé 7 fois : pancréas enflammé, à extraire. Le patient refuse l'opération. Dégénérescence du rein droit, de la vésicule biliaire et du foie.

Depuis 34 ans, le patient a de continuelles infections de l'oreille, des migraines chroniques; et depuis 15 ans des douleurs articulaires, surtout aux poignets et aux genoux. Depuis 30 ans, il a des douleurs abdominales. Depuis 3 ans, de la paresthésie aux pieds, des tremblements au bras droit et à la jambe gauche. Du hoquet incontrôlable, des douleurs occasionnelles à la poitrine et de la constipation. Parfois de la bradycardie (battements de cœur trop lents) ou de l'arythmie cardiaque (« palpitations »). Perte d'accommodation visuelle, irritabilité, anxiété, incapacité de se concentrer, perte de mémoire et de libido, rougeurs avec démangeaisons, surtout aux jambes, au sternum et à la joue droite.

Le traitement de remplacement des amalgames commence le 7 mars 1984 et, après 5 séances, le 5 avril 1984, le patient « se sent très bien maintenant ». Les amalgames ont été remplacés par des composites et les deux bridges sont remplacés par des unités de porcelaine sur or après élimination des amalgames sous-jacents. Dès le 11 mars 1984, les migraines diminuent mais les douleurs dorsales et l'eczéma augmentent. Le 15 avril, tous les symptômes ont disparu sauf l'eczéma et les douleurs de l'oreille; qui sont devenues plus légères. Le 26 juin 1984, le patient déclare que l'eczéma et les douleurs à l'oreille ont entièrement disparu.

 

Un autre problème abordé dans ce premier numéro de Bio-Probe est celui des soins à donner aux sclérosés en plaques, dont on soupçonne une anormalité immunologique comme cause sous-jacente. Un grand nombre de signes et symptômes de la sclérose en plaques sont similaires à ceux du micro-mercurialisme. Il existe déjà un certain nombre de cas vécus d'amélioration ou d'élimination des symptômes de sclérose en plaques après remplacement des amalgames. Le mercure semble ici, comme ailleurs en immunologie, agir en cofacteur de terrain, ce qui avait été constaté par Chales-de-Beaulieu.

Dans le cas des sclérosés en plaques, il est important d'utiliser une séquence d'extraction des amalgames selon les valeurs galvaniques mesurées, conformément au protocole établi par le docteur Hal Huggins.

Du point de vue nutritionnel, il ressort que la plupart des sclérosés en plaques sont intolérants au gluten et qu'il peut s'agir d'une incapacité enzymatique de convertir l'acide lino-léique en acide gamma-1inolénique (GLA). Il est alors conseillé à ces patients, non seulement d'éviter le gluten et le sucre raffiné, mais de réduire les acides gras saturés et de prendre de l'acide eicosapentanoïque (EPA) et de l'huile de bourrache (GLA). Les médecins traitant de ce problème sont les docteurs Carlton Fredericks et Jeffery Bland, qui ont obtenu d'excellents résultats dans de nombreux cas de sclérose. Le mercure bloque le manganèse !

 

BIO-PROBE N° 2, septembre 1984

Le maintien de l'usage de l'amalgame dans le monde tient en grande partie au soutien qui lui est apporté par l'Association Américaine des Dentistes (ADA), bien que celle-ci admette maintenant que de la vapeur de mercure est émise lors de la mastication.

Dans son journal (JADA, 106:519-520, 1983) l'ADA reprend une étude de Langolf (1978) selon laquelle il n'y a pas de danger tant que le niveau de mercure dans l'urine n'atteint pas 0,5 mg/l.

Cette étude est fortement contestée par de nombreux scientifiques pour de nombreuses raisons : le mercure étant fortement volatil, il peut s'en échapper dès la prise de l'échantillon, pendant le stockage et pendant les manipulations chimiques. D'autre part, une étude complémentaire de Langolf (en 1981) montrait qu'à partir du seuil de 0,5 mg/l apparaissaient des tremblements (et non en dessous). Par contre, des tests psychologiques sur la mémoire à court terme ont montré des perturbations pour des doses de mercure beaucoup plus faibles. En fait, des modifications de la fonction mémorielle, associées à une augmentation du mercure urinaire, sur 12 mois, de seulement 0,1 mg/l, peuvent être fonctionnellement comparables aux effets de 10 ans de vieillissement. L'analyse statistique montre que les effets du mercure sur la mémoire apparaissent systématiquement en dessous de la limite 0,5 mg/l retenue par l'ADA !

Jusqu'à maintenant, le mercure était signalé comme absent des analyses pour la simple raison que le seuil de détection des appareils de mesure était insuffisant, selon l'Académie Nationale des Sciences des Etats-Unis.

Rosain et Wai, 1973, ont montré que jusqu'à 50% de la quantité initiale de mercure pouvaient être perdus en 1,5 jours sans acidification, avec les méthodes actuelles de conservation.

D'autre part, le mercure urinaire révèle des variations diurnes importantes car il est réabsorbé pendant la nuit. Les femmes ont une plus forte excrétion de mercure que les hommes, et cette excrétion diminue avec l'âge (Lie et al., 1975). Cependant, les mécanismes précis de l'excrétion tubulaire rénale ne sont pas encore connus (Chang, 1980).

Une étude de Gordon et Gordon, 1980, signalait que 66% des dentistes et 32% des assistantes avaient des niveaux de mercure sérique (dans le sérum sanguin) plus élevés que les sujets de contrôle, et 20% des deux groupes pour le mercure urinaire.

Mais comme le signalent Goldwater et associés dans un article de 1964 : « il y a peu de corrélation entre l'excrétion urinaire du mercure et l'apparition de signes évidents d'intoxication. Le mercure dans l'urine ne peut plus influencer l'organisme vivant puisqu'il a déjà quitté le corps. Ce qu'il peut avoir fait au cours de son absorption, de son transport, de son métabolisme et de son excrétion est beaucoup plus important ».

 

Bio-Probe N° 2 analyse ensuite une étude faite en 1970 par Koivumaa et Makila sur l'effet du galvanisme sur 1'accumulation de la plaque bactérienne in vivo. Les potentiels galvaniques étaient mesurés avec un galvanomètre de marque « SCALAMP » (W.G. Pye & Co. Ltd. Cambridge, Royaume-Uni). La plaque se produit systématiquement dès qu'il y a galvanisme entre métaux différents et particulièrement autour des amalgames. La conclusion est que « l'effet galvanique de différents métaux peut détériorer les conditions d'hygiène buccale à un degré tel que l'on peut s'attendre à une dégradation considérable de l'état odontologique et périodontologique ». Les auteurs de l'étude avouent avec été surpris par la rapidité d'apparition des modifications constatées.

 

Sont ensuite résumées les études suivantes :

« L'effet des restaurations dentaires en amalgame sur les niveaux de mercure sérique » (Abraham, Svare, Frank, JDR 63, jan. 1984).

« L'effet de l'élimination des amalgames dentaires sur les niveaux de mercure sérique » (Svare, Peterson, JDR/IADR 1984). Le niveau préamalgame était de 2,0 ng/cm3 et, 14 jours après élimination des amalgames, il était tombé à 0,7 ng/cm3 (probabilité d'erreur : 1%).

« Niveaux de mercure sérique de base dans le cordon ombilical et dans la mère - Une surveillance longitudinale » (Kuntz et al., J. Obt. Gynec, 143:440-443, 1982). L'étude montre une corrélation positive significative entre les niveaux de mercure de base dans le sang et les avortements ou défauts congénitaux aux membres antérieurs. Un avertissement est donné aux dentistes concernant l'amalgame.

« Fonctions nerveuses anormales chez les dentistes à niveaux élevés de mercure tissulaire » (Cornblath et Sumner, Neurology 32:1982). 298 dentistes ont été contrôlés : 19% avaient plus de 40 µg/g et une polyneuropathie. Il peut y avoir une relation entre l'accumulation tissulaire de mercure chez les dentistes et un dysfonctionnement des nerfs périphériques de ceux-ci.

 

Un avertissement est ensuite donné à propos du danger de pulpite irréversible à cause de la chaleur dégagée par certains polymérisateurs à fibres optiques. Deux appareils sont dangereux : « In-Sight II » (Midwest) avec 55°C et « Sunlite » (Kinatic) avec 45°C.

Une étude sur le résidu mou de dentine (smear layer) montre qu'il faut l'enlever pour obtenir avec les composites une liaison d'adhérence forte sur émail ou dentine (cf. p. 35 ci-dessous).

Le docteur Michael Ziff donne des conseils pratiques pour poser des composites. Il utilise le Sinterfil, le Santay ou le P30.

Le Sinterfil (Teledyne Getz, 1550 Greenleaf Ave., Elk Grove Village, Illinois 60007) est un nouveau matériau composite fritté. Une faculté dentaire américaine a fait une étude montrant que le Sinterfil avait une résistance à l'abrasion double de celle du Dispersalloy ! Cette étude n'a pas été publiée. D'autres travaux ont montré que la résistance à l'abrasion du P30 de 3M se compare favorablement à l'amalgame (Harvard School, Dental Me-dicine, 1983). Le Santay vendu par Healthco au Canada est peut-être une autre forme de Sinterfil.

 

Suit une histoire du cas d'une femme atteinte de Lupus érythémateux, allergique à la codéine et aux sulfamides, ainsi qu'au nickel. Elle porte une couronne à hase de nickel. Elle a des problèmes gastro-intestinaux depuis 8 ans, des réactions épidermiques depuis 15 ans. Amalgames sur 12 dents (38 surfaces), retirés à partir de février 1983 et remplacés par des composites. A la suite de diverses séances, aggravations locales des plaques de lupus et des migraines. Dès janvier 1984, le lupus s'améliore grandement. Les soins dentaires sont terminés depuis décembre 1983 pour les amalgames, mais des couronnes sont à enlever également. Le 17 janvier 1984, irritation des yeux pendant 3 jours après le retrait d'une couronne. La forme physique s'améliore beaucoup. Plus d'éruptions. Le 17 juin 1984, la patiente dit qu'elle n'a plus de manifestation de lupus et que ses yeux, qui étaient toujours injectés, ne le sont plus. Elle ne ressent plus de pression derrière les yeux.

 

Information : aux Etats-Unis, les ventes des fournisseurs d'amalgames ont baissé de 35% de 1980 à 1984 et continuent dans ce sens...

 

Tom Beardon, journaliste, a produit un film documentaire de 30 minutes sur le problème des amalgames dentaires et de leur toxicité potentielle, passé récemment à la télévision dans la région de Denver (Canal 7).

 

Une liste des dentistes sans mercure est en cours d'établissement par Bio-Probe.

 

Bio-Probe N°3, décembre 1984

Massler et Barber (1953) ont étudié les effets des amalgames sur la structure de la dentine et de l'émail. 300 dents ont été examinées : la dentine sous amalgame a été trouvée profondément décolorée dans 85% des dents étudiées. L'analyse spectrographique a révélé la présence de mercure, d'étain, d'argent, de cuivre et de zinc dans cette dentine décolorée. Les auteurs concluent que l'action galvanique au sein des amalgames provoque sans doute une diffusion progressive d'ions métalliques dans la dentine contiguë, où ils forment des sulfures métalliques insolubles, ces sulfures pouvant venir de la salive.

Cataldo et Santis (1974) ont étudié 210 lésions par corps étrangers exogènes dans les tissus intra buccaux et ont trouvé qu'il s'agissait à 90,5% de composés métalliques, dont 61% de couleur bleuâtre-noir près des amalgames, d'où leur nom de « tatouages d'amalgame ».

Moller et Granath (1973) ont constaté que toutes les dents portant des amalgames qu'ils ont étudiées montraient une inflammation pulpaire de sévérité variable.

Pap et al. (1982) ont prouvé la présence de mercure dans la dentine par spectrophotométrie à absorption atomique, à des degrés variables avec les amalgames et l'ancienneté de ceux-ci.

Freden et al. (1974) ont déterminé la teneur en mercure des tissus gingivaux adjacents aux amalgames, par biopsie, toujours plus élevée que dans les autres tissus : 19 à 330 µg/g dans les biopsies près d'amalgames et 0 à 10 µg/g dans les autres biopsies. La teneur en argent variait de 11% à 41% en masse de la teneur en mercure, indiquant que la présence du mercure n'était pas due à une contamination mais aux amalgames. Pour ce qui est de la vapeur de mercure émanant des amalgames, de nombreuses études ont prouvé le fait, dont Svare et al. en 1981.

Abraham et al. (1984) ont prouvé qu'il existait une corrélation positive entre les concentrations de mercure sérique et le nombre et la surface des amalgames.

Levedeva et Zaruden (1983) ont montré que des micro-doses de vapeur de mercure perturbaient chez des rats le processus de formation, de la dentine et la teneur en sels calciques.

Le facteur électrochimique (galvanique) est un cofacteur des précédents. Goldschmidt et al. (1976) ont étudié ce point et montré que tous les matériaux métalliques à usages dentaires (sauf 1'or pur) exerçaient une corrosion électrochimique (voir aussi Sandrick et al., 1974). L'or pur est cependant inuti1isable en dentisterie car il est mou. Il faut donc l'allier à un métal plus dur (platine, palladium, cuivre) qui, lui, aura sa toxicité et son galvanisme propres.

Brun (1975) s'est intéressé aux dermatites de contact (eczématogènes) par ions métalliques dentaires (mercure, nickel, chrome...). Sur 1 000 cas testés par contact local (patch) 12,2% étaient allergiques au nickel et 11,3% au mercure pour les Etats-Unis, les taux étant respectivement de 20% et 16% pour Genève.

Nebenfuhrer et al. (1983) ont testé 1538 patients et ont trouvé 9,6% d'allergiques au mercure, dont 55% étalent aussi allergiques au nickel. Ils concluent qu'il leur paraît justifiable de pratiquer des tests systématiques de biocompatibilité avant d'Introduire ces métaux dans le corps des patients.

Autres études analysées :

« Etudes sur la teneur en mercure dans le cerveau et les reins en fonction du nombre et de l'état des amalgames d'obturation », Schiele et al., Symposium du 12.03.1984 à Cologne.

« Détermination quantitative du mercure émis par du mercure pur et par de l'amalgame », Chou et al., ADA/IADR Abstracts 1282 p. 313, 1984.

La limite de sécurité pour la vapeur de mercure (fixée aux Etats-Unis par le NIOSH) est de 0,05 mg Hg/m3. Cette valeur est facilement dépassée dans les cabinets dentaires si une hygiène très stricte n'est pas assurée : i1 suffit de 5 gouttelettes de 1 mm de diamètre de mercure pour libérer, en 50 heures, dans un cabinet fermé, une dose de vapeur dépassant la limite ci-dessus... De plus, des informations préliminaires montrent que des niveaux de mercure détectables sont émis par des amalgames un peu anciens.

« Corrosion initiale des amalgames in vitro », Dag Brune et Dag Magnar, Scand. J. of Dent. Research 92, 165-171, 1984.

L'émission d'amalgames frais peut être double de celle d'anciens amalgames. Pendant le premier jour après l'insertion de deux amalgames, de surface égale à 1 cm chacun, le mercure passant dans la salive est plus de deux fois supérieure au mercure des aliments et de la boisson.

 

Devant l'insuffisance des preuves apportées par les défenseurs de l'amalgame quant à son innocuité, toujours clamée par l'APA, l'éditorial de Bio-Probe N°3 déclare ce qui suit :

« Il est vraiment dommage pour l'ensemble de la profession dentaire que l'APA, qui existe depuis 125 ans et que le public en est venu à accepter comme porte-parole officiel de cette profession, ne puisse offrir comme preuve d'innocuité de l'amalgame que des cas anecdotiques et un usage depuis 150 ans ».

 

Le Cas 3 présenté est celui d'une femme de 51 ans « allergique à presque tout », que sa famille a failli faire interner tellement la vie était impossible pour elle et avec elle, porteuse de 8 amalgames et ayant perdu 9 dents. Entend de la musique dans sa tête, chaleur dans les dents en passant sous un câble à haute tension, érythèmes, spasmes, hypoglycémie, hystérectomie... Les 8 amalgames sont remplacés en 1984 : la patiente signale que tous les sons entendus ont disparu avec les amalgames. « Se sent mieux qu'elle n'a jamais été depuis 35 ans », n'a plus de mauvais goût dans la bouche, jambes et bras ne se fatiguent plus si facilement.

 

L'Académie des Matériaux Dentaires a tenu une conférence en octobre 1984. Peu de documents ont été cités concernant les effets pathologiques des fuites d'ions métalliques en bouche, la plupart des orateurs n'étant experts qu'en métallurgie ou en matériaux. Dans son acte de conclusion, la conférence recommande cependant d'éviter l'emploi de métaux différents dans la même dent; elle souligne également le danger d'employer du laiton ou de l'acier inoxydable comme pivots dans des canaux dévitalisés.

Elle indique aussi que des enzymes orales sont capables de dégrader un peu des polymères, entraînant leur affaiblissement, mais sans effets toxiques.

 

Suit une lettre du docteur J.E. Hardy à une compagnie d'assurance qui avait refusé de rembourser des remplacements d'amalgames par des composites et qui ensuite a approuvé le traitement mais sans répondre aux questions scientifiques posées dans cette lettre quant à l'innocuité des amalgames. Cette lettre peut servir de modèle pour des cas semblables.

 

Le député au Congrès des Etats-Unis Henry A. Waxman, Président de Sous-Comité « Santé et Environnement » au Congrès, est conscient du problème des amalgames et envisage une action législative pour les interdire. Un appel est lancé par Bio-Probe, avec un modèle de lettre, pour que les dentistes écrivent à M. Waxman en masse, à cette fin.

 

Bio-Probe N° 4, janvier 1985

Le « Guide de Toxicologie Générale » de J.A. Hayes indique que les métaux lourds se lient de préférence à des groupes contenant du soufre (thiols), les plus actifs étant celui de la cystéine et le groupe imidazole de l'histidine, deux acides aminés courants. Les métaux s'accrochent en déplaçant des atomes d'hydrogène dans ces groupes. Les métaux qui ont le plus d'affinités pour les groupes thiols sont, par ordre décroissant, le mercure, le cadmium et le zinc. C'est ainsi que le mercure parvient à bloquer le transport actif du glucose dans les cellules et à altérer la perméabilité des membranes cellulaires, par inactivation de plusieurs enzymes fondamentales comme l'ATP-ase, la glucose-6-phosphatase, 1'alcaliphosphatase, la succinodéshydrogénase et l'aminolévulinodéshydro-génase.

 

En juillet 1984, à l'issue de l'Atelier de Biocompatibilité des Métaux en Dentisterie, l'ADA a admis que les amalgames d'obturation émettaient de la vapeur de mercure et que les niveaux sériques et urinaires de mercure n'avaient aucune corrélation avec sa toxicité. Mais elle estime que les quantités sont si faibles qu'il ne peut rien en résulter de dommageable, ni de nuisible. Elle continue à estimer, sans preuves, que seulement 1% des individus seraient hyper allergiques au mercure des obturations.

 

« Lichen plan oral et hypersensibilité aux matériaux de restauration dentaire », Mobacken et al., 1984. Sur 67 patients présentant dû lichen plan oral, 64 avaient des amalgames dentaires en contact avec des lésions de la muqueuse et 33 avaient des obturations en or. 16% des patients ont réagi au contact mercuriel externe (patching) sur le bras contre 8% dans un groupe neutre de référence. Les études continuent pour évaluer les résultats sur le lichen plan de l'élimination des amalgames, positifs chez 4 patients déjà (d'après Frykholm).

« Les effets cytologiques des obturations en composites », Tanacs et al., 1984. Les silicates ont un effet toxique notable, les ciments phosphatés (phosphates de zinc) ont un plus léger effet toxique, et les matériaux composites n'en ont pas du tout.

Des examens d'autopsie sur des victimes d'accidents en Suède par Magnus Nylander, Karolinska Institute, Stockholm, ont montré que la teneur en mercure du cerveau est liée au nombre d'obturations en amalgame. La preuve est faite que ce mercure vient des obturations et non des aliments.

Une étude d'Oba et Hotta, au Japon, 1984, montre que l'ion argent provoque la contraction musculaire sur des voies calcium préalablement bloquées, dans des fibres de grenouille.

Une autre étude, de 1984, montre un mécanisme de peroxydation lipidique des érythrocytes (globules rouges) par le mercure.

Seidler et Slotkin, « Exposition au méthylmercure in utero : Effets sur le développement biochimique des systèmes neurotransmetteurs à catécholamines », Life Sciences, 35, 657-670, 1984. Des rates gravides recevant du méthylmercure donnent une descendance gravement affectée au niveau des systèmes cérébraux producteurs de DOPAMINE, même à des doses ne produisant pas d'effets de toxicité aiguë; ainsi que des mort-nés, faibles poids à la naissance ou portées réduites.

 

Bio-Probe définit maintenant le dentiste prudent qui n'ose pas encore prendre parti contre les amalgames comme étant un « UTILISATEUR DE COMPOSITE EN PLACARD » (UCP). Il répond en général aux critères suivants :

1. Craint de prendre une position contraire à celle de sa société ou association professionnelle.

2. N'aime pas être obligé de se faire une idée indépendante sur des sujets controversés.

3. Est persuadé que le mercure est vraiment un poison.

4. Estime que l'amalgame peut en fait être nuisible à ses patients, mais a peur de se reconvertir en cabinet sans mercure.

5. Se demande comment on peut affirmer que moins de 1% des porteurs d'obturations en amalgames sont hypersensibles, (thèse de l'ADA, sans preuves).

6. Pense que les patients porteurs de « tatouages d'amalgame » ne devraient pas trop s'en faire : après tout ce n'est qu'un problème d'esthétique.

7. Ne se demande jamais s'il pourrait y avoir un moignon d'amalgame sous une couronne en or. Pense qu'on peut très bien placer un amalgame à côté d'une couronne en or.

8. Craint d'acheter et de lire des livres, ou d'assister à des séminaires où l'on met en question l'emploi de l'amalgame comme matériau privilégié. Travaille d'après le principe « Ce que je ne connais pas ne peut pas me nuire, surtout si cela n'a pas été publié dans le journal de l'ADA (JADA) ».

9. Achète des composites pour les avoir au cabinet, au cas où un patient insisterait pour en avoir.

10. Est tout à fait capable, en réponse à une question de patient quant à l'innocuité de l'amalgame, de le regarder droit dans les yeux et de dire : « La profession des dentistes utilise l'amalgame depuis 150 ans maintenant et je n'ai jamais vu de problèmes avec lui ».

 

Dans le JADA de décembre 1983, le docteur Karl Leinfelder indique, page 893, que « de 1981 à 1983, l'amalgame est passé de 72% du marché à 49%, tandis que les composites passaient de 28% à 51% ». (Ces valeurs concernent les Etats-Unis d'Amérique). Il ajoutait : « Je m'attends à voir cette tendance se poursuivre en 1984 ».

 

Le docteur Michael Ziff met en garde ses confrères contre le risque d'utiliser le masque et les gants 3M pour enlever des amalgames puis de les laisser dans le cabinet, d'où ils peuvent émettre de la vapeur de mercure. Tous les instruments en sont imprégnés et il faut immédiatement décontaminer l'ensemble, et les instruments des assistants, à la poudre de soufre cristallisé. Le patient doit avoir les yeux couverts d'une gaze humide à jeter ensuite, une bavette en papier et un respirateur d'oxygène par le nez pendant l'extraction. Le docteur Ziff envisage un habillement en papier à jeter, pour lui et son assistante, lors des extractions d'amalgames, Toute une recherche de protocoles est à faire dans ce domaine.

A propos du mythe de la longévité des amalgames, des études précises en ont montré l’inanité. Hamilton, Moffa, Ellison et Jenkins ont signalé dans le Journal de Dentisterie Prothétique, 50, août 1983, que 97 amalgames « Dispersalloy » et 112 amalgames « Spheralloy » ont été suivis et contrôlés. Au bout de 10 ans, il ne restait en fonction que 17% des Spheralloy et 18% des Dispersalloy pour les molaires, avec 27% de Spheralloy et 24% de Dispersalloy pour les bicuspides.

Une autre étude publiée dans JADA 109, nov. 1984, par Maryniuk, passe en revue toutes les études précédentes sur la longévité des amalgames et conclut ainsi : « Les études passées en revue révèlent que les restaurations en amalgame ont une durée avant défaillance à 50% comprise entre 5,5 et 11,5 ans ». Les taux de défaillance à 10 ans cités dans les études étaient les suivants : 50%, 40%, 64%, 81%, 56%, 60%. Ces études indiquent que le cliché « en moyenne les amalgames servent au moins dix ans » est largement non prouvé et que c'est une hypothèse ambitieuse.

 

 

Cas N° 4

Il s'agit d'un jeune homme de 18 ans présentant une acné sévère sur tout le visage, apparue à l'âge de 14 ans. Il est devenu myope à 13 ans et souffre d'anémie et de migraines chroniques. Toutes les thérapies ont été tentées en vain mais l'état a empiré.

L'examen oral révèle 7 surfaces d'amalgame au mercure (sur 5 molaires) qui sont retirées le 15 avril 1983 et remplacées par des résines, la mère téléphone le 20 avril pour signaler une légère amélioration de l'acné. Elle rappelle le lendemain pour signaler une amélioration notable. On recommande la prise de 3 g de vitamine C et 1 g de cystéine par jour, le 2 mai, la mère téléphone pour signaler une nouvelle amélioration, surtout à gauche.

Le patient et sa mère se présentent au cabinet le 26 mai 1983 pour montrer l'extraordinaire amélioration de l'état de santé : toutes les incrustations et éruptions ont disparu, ne laissant qu'une trace cicatricielle. L'usage de vitamine E sur ces cicatrices est recommandé. La mère déclare que ce changement s'est traduit par une modification profonde de l'état émotionnel du patient et de son attitude en ce qui concerne la vie et son avenir.

 

La première réunion annuelle de la « Société Britannique Dentaire pour la Nutrition Clinique » s'est tenue à l'Université de Cambridge les 15 et 16 juillet 1985, au sujet du thème central suivant : « Le grand Débat sur la Toxicité du Mercure ».

 

Le docteur Victor Penzer a été assigné à comparaître devant le juge d'instruction du Massachusetts pour défendre ses déclarations publiques selon lesquelles les amalgames au mercure sont la cause de maladies systémiques (maladies de terrain). Il faut soutenir le docteur Penzer par tous les moyens. Un « Fonds d'Action en Justice contre le Mercure » a été fondé pour soutenir le docteur Penzer. Les versements sont à envoyer au docteur Larry McKinley, 19 Farina Road, Newton Centre, MA 02159, en faveur de « TETRA-HEDRON/MERCURY ».

Le docteur Penzer (qui a connu autrefois les camps d'extermination allemands) a élaboré le texte d'une pétition qu'il souhaite voir publiée et envoyée tous azimuts. Les pétitions signées sont à retourner au docteur Victor Penzer, 197 Grant Avenue, Newton, MA 02159.

 

L'intérêt de Mindy Kopolow pour la toxicité du mercure s'est éveillé lorsqu'une de ses proches amies, pour laquelle on avait posé le diagnostic de sclérose en plaques, a trouvé le chemin du cabinet du docteur Victor Penser. Tous ses amalgames ont été retirés en juin 1984 et sa progression a été remarquable depuis lors. Elle se déplace chaque jour mieux pour arriver à une absence totale de symptomatologie de sclérose en plaques. Mindy a commencé à entrer en contacts réciproques avec un certain nombre de victimes d'amalgames au mercure dans la région du Massachusetts et elle a découvert que la plupart de ces Individus avait un grand besoin d'échanger leurs impressions et leurs expériences avec d'autres gens comprenant ces problèmes, ces frustrations, ces malaises, et les grandes souffrances d'ordre psychologique que chaque victime d'amalgame doit endurer. Mindy estime qu'il est extrêmement important qu'une organisation (nationale) soit formée pour :

1. Offrir un lieu de rencontre où échanger expériences, impressions et idées.

2. Engager une correspondance avec l'administration et les pouvoirs publics en ce qui concerne la législation relative à la toxicité du mercure.

3. Correspondre avec des groupes de soutien à l'action anti-amalgame situés en Europe (comme l'action entreprise par Georges Petit).

4. Informer et former le public.

Le nom de la nouvelle organisation sera « The Mercury Amalgam Information Center » (Le Centre d'Information sur les Amalgames au Mercure), à l'adresse suivante : Mindy Kopolow, 111 Park Drive, N° 52, Boston, MA 02215.

 

BIO-PROBE N°2 de mars 1985

Ce numéro soulève le problème de la responsabilité juridique et déontologique des dentistes en ce qui concerne les amalgames. Il manque en effet un protocole professionnel pour la dentisterie sans mercure. Des opposants font valoir que le remplacement d'amalgames entraînera la nécrose de dents par ailleurs saines, au niveau des dents postérieures. Mais s1 cela était vrai, on l'aurait constaté sur les dents antérieures, où les composites sont employés depuis 20 ans. Une extraction de l'amalgame au moyen d'une fraise à pointe sphérique (pour un coupage précis) ne se traduira pas par un endommagement inutile de la structure dentaire saine.

A ce propos, l'ADA fait valoir que le remplacement des amalgames par des composites expose le patient à de la vapeur de mercure supplémentaire. Mais cela peut s'appliquer à un remplacement par de l'or ou par un autre amalgame, ce qui est de pratique courante. Pourquoi, dans ce cas, l'ADA (ou d'autres associations professionnelles) n'a-t-elle pas publié un protocole scientifiquement mis au point pour garantir que le patient, le dentiste et l'assistante reçoivent une dose minimale de vapeur ou de particules de mercure pendant ces procédures de routine ?

Les nouveaux dentistes ont sciemment sacrifié la longévité de l'obturation pour éliminer une source de toxicité et des phénomènes galvaniques. Aujourd'hui les composites, grâce aux nouvelles procédures de décapage et d'accrochage, entre des mains compétentes, peuvent parfaitement rivaliser avec les amalgames pour les dents postérieures.

En mars 1981, Wilder, May et Lienfelder ont présenté le compte rendu de leur recherche clinique de deux ans sur quatre composites postérieurs à réticulation lumineuse, devant l'Association Internationale de Recherches Dentaires (IADR, fondée en 1920 et qui groupait en 1980 plus de 4 600 membres) concernant les restaurations. Ces dernières étaient, au bout de deux ans d'usage, cl iniquement acceptables, sans défaillances. Deux ans ne sont pas encore beaucoup, mais représentent un remarquable progrès par rapport aux composites pour dents antérieures connus jusqu'ici.

La technique a beaucoup progressé depuis 1981 : certains composites de la deuxième génération de composites postérieurs ont déjà plus de cinq ans d'observations cliniques, terminées ou en cours. L'ADA exige deux études cliniques acceptables, de cinq ans chacune, avant d'accorder son sceau d'approbation à un matériau d'obturation non métallique pour usage dans les zones postérieures, soumises à de fortes contraintes. Mais cette exigence n'est pas nécessaire pour l'approbation de produits en amalgame ni pour les matériaux non métalliques destinés aux dents antérieures. Cette inégalité de traitement est incompréhensible et gêne considérablement les dentistes sans mercure. Mais la situation est en train d'évoluer rapidement, au fur et à mesure que s'accumulent les travaux scientifiques dans ce domaine.

Bio-Probe ne recommande que ce qui petit être prouvé scientifiquement. Les dix points suivants sont d'ores et déjà établis et incontestables :

1. Le mercure, surtout sous forme de vapeur de mercure élémentaire et de méthylmercure, est hautement toxique pour 1'être humain.

2. Les êtres humains n'ont aucun besoin physiologique ou métabolique en mercure.

3. La documentation scientifique révèle que le mercure provoque des désordres pathologiques sur les éléments humains ci-après : système immunitaire, systèmes nerveux central et périphériques, poumons, cœur, muscles lisses, foie, reins, cavité orale, glande thyroïde, glande hypophyse, glandes surrénales, pancréas, rate, membranes cellulaires, barrière méningée, enzymes, hormones, neurotransmetteurs et croissance du fœtus.

4. Aucun seuil de toxicité n'a jamais été déterminé pour une forme quelconque du mercure. Les valeurs limites officielles ne sont établies que d'après l'apparition de dommages neurologiques (tremblements) comme point d'aboutissement de l'exposition au mercure d'ouvriers en milieu industriel.

5. les mesures du mercure dans l'urine, le sang ou les cheveux ne sont pas en corrélation avec l'accumulation dans l'organisme ou les effets toxiques du mercure. Aucune mesure biochimique n'a encore été trouvée pour établir un lien entre la teneur du sang ou de l'urine en mercure et l'accumulation ou la toxicité de ce métal.

6. Du mercure est libéré par les obturations dentaires en amalgame au cours du fonctionnement de l'arc dentaire.

7. Des études d'autopsie révèlent que la quantité de mercure trouvée dans le cerveau et les reins est fonction du nombre et des surfaces des obturations d'amalgames présentes en bouche.

8. Des courants électriques mesurables sont provoqués par les obturations en amalgame dans la cavité orale.

9. Aucune étude de pathologie ou d'épidémiologie fondamentale n'a jamais été réalisée pour prouver que les obturations dentaires en amalgame ne présentent pas un danger pour la santé des patients.

10. Les études de pathologie fondamentale déjà réalisées indiquent effectivement que les obturations en amalgame présentent un danger pour la santé des patients.

Mais on n'a pas encore fait d'étude incontestable (cliniquement) pour prouver que l'amalgame est un agent étiologique pour une maladie, un symptôme ou un syndrome précis. Il faut que le dentiste envoie d'abord les patients présentant des troubles spécifiques à leur médecin, qui pourra ordonner l'élimination d'une source d'intoxication pouvant mettre en danger le patient. On ne peut garantir dans chaque cas que le remplacement des amalgames entraînera la guérison de symptômes précis. Il faut également tenir compte du temps nécessaire pour que le corps élimine le mercure accumulé, ce qui n'est pas encore étudié.

Une totale rémission des symptômes ne peut pas être attendue dans tous les cas d'intoxication mercurielle car il est démontré scientifiquement que le mercure est capable de causer des détériorations permanentes, irréversibles, au système nerveux central et à la glande thyroïde. L'objectif serait au moins, alors, d'obtenir une stabilisation du désordre.

Les effets physiologiques des courants électriques engendrés par les métaux dans la cavité buccale n'ont pas encore été scientifiquement établis. Ce qui entraîne que les protocoles de diagnostic et de remplacement d'amalgames peuvent ne pas être toujours valides. L'Indication que le mercure peut être « bloqué » en permanence dans l'organisme d'un patient en cas d'extraction en mauvaise séquence des amalgames (méthode Hulet) ne correspond à aucune preuve d'ordre physiologique ou biochimique pour le moment. Les cas qui ne répondent pas favorablement à l'élimination du mercure peuvent être dus à une détérioration irréversible du système nerveux ou de la glande thyroïde, ou à d'autres sources que les amalgames. Ce serait faire du tort à tout le mouvement de lutte contre le mercure dentaire que d'affirmer catégoriquement que « tous les problèmes et tous les symptômes sont causés par l'amalgame dentaire » et que son remplacement entraînera automatiquement une amélioration du patient.

Les tests d'allergie au mercure par contact sur le bras indiquent une hypersensibilité mais ne correspondent pas à des valeurs de toxicité précises. Des appareils nouveaux et très sensibles font toutefois leur apparition, permettant de tester la résonance de tous matériaux par rapport à l'organisme, au niveau même des méridiens d'acupuncture. Ces appareils mesureurs de biocompatiblité ne sont pas encore entrés dans les cabinets dentaires mais leur utilisation pourra peut-être, bientôt, révolutionner totalement le problème. Le docteur Bandlera, à Genève, étudie déjà ce sujet ».

Lundstrom (Int. J. Oral Surg., 12:1-9, 1983) a étudié les réactions allergiques de patients porteurs de lichen plan oral (LPO), formant un groupe de 18 patients, par rapport à un groupe de contrôle de 40 personnes. 39% des LPO ont eu une réaction allergique à un ou plusieurs composants de matériaux dentaires, la réaction au mercure étant notée dans 26% des cas. Les signes de corrosion étaient de 72% dans le groupe LPO (83% chez les LPOT lichen du type atrophique-érosif, 46% pour le type réticulo-endothélial) contre 28% dans le groupe de contrôle, les deux groupes étant porteurs en quantités égales d'amalgames, pivots, couronnes en or.

Un changement de matériau dentaire chez 8 patients allergiques a conduit dans 6 cas à une amélioration orale marquée, dont 2 guérisons complètes. La conclusion est que les substances composant les matériaux dentaires peuvent avoir une incidence sur les cas de lichen plan oral.

Nakada S. et Imura N. (J. Appl. Toxicol., 3 (3):131-131, 1983) ont montré que les composés mercuriels avaient une affinité particulière pour les acides gras insaturés et qu'ils peuvent donc facilement agir sur les phospholipides qui sont les principaux composants de la membrane. Par contre le méthylmercure est presque inerte en présence des phospholipides (comme la lécithine).

Miyamoto (Brain Research, 267:375-379, 1983) a montré que le mercure exerçait son action neurotoxique en pénétrant à l'intérieur des cellules par les voies du sodium et du calcium. L'action intracellulaire du mercure est irréversible et implique sans doute des groupes thiols (SH).

Un travail très intéressant a été récemment effectué par Mats Hanson au sujet de l'étude classique de Frykholm tendant à réfuter les travaux de Stock (cités dans le livre de Chales-de-Beau1ieu, éditions Aquarlus, Genève). L'étude de Frykholm avait paru en 1957 dans Acta Odont. Scand. 15, Suppl. 22, sous le titre « Mercure émis par les amalgames dentaires : ses effets toxiques et allergiques »; et c'est sur cette base que s'était établie la notion que les obturations en amalgame n'apportaient qu'une dose infime de mercure à l'organisme. Or les vérifications faites par Mats HANSON montrent qu'en réalité la démonstration de Frykholm n'était pas rigoureuse sur le plan scientifique; et qu'au contraire les découvertes de STOCK sont toujours vraies, après avoir été ainsi masquées par la réfutation de Frykholm.

Le détail est ici très technique. Il s'agit d'une étude de Stock parue en 1926, où l'introduction de l'amalgame argent-mercure était considérée comme « une faute grave contre l'humanité », et d'un article de 1939 (dans Zahnartzl. Rundschau 10:403) où Stock écrit qu'environ 2 µg/m3 en exposition permanente (évaporation des obturations) équivalent à une exposition industrielle d'environ 10 µg/m3, ce qui entraînera des symptômes d'intoxication. Et que l'accumulation de faibles doses provoquera une hypersensibilisation croissante des porteurs d'amalgame. Personne ne naît avec une sensibilité au mercure; mais elle est acquise. Le danger dénoncé par Stock dès 1939 est que la lenteur même de ces intoxications masque leur source. Personne ne fait le rapprochement avec les amalgames car l'apparition des symptômes se fait en général très progressivement et très insidieusement. Frykholm classe les observations de Stock comme étant des « allergies », alors que Stock précise bien, dans un document de 1936 cité par Frykholm en référence, que l'allergie au mercure n'a rien à voir avec la sensibilité au mercure ! Stock lui-même était extrêmement sensible au mercure inhalé mais ne réagissait pas au mercure placé sur sa peau. La méthode utilisée par Frykholm pour analyser le mercure était celle que Stock avait lui-même mise au point (Stock et Zimmermann, 1928) et avait ensuite abandonnée car non fiable (méthode de réaction chromotique au dithizone). Par ailleurs, Frykholm mesure l'augmentation du mercure urinaire après pose d'amalgames sur des étudiants en chirurgie dentaire déjà fortement exposés au mercure (tous avaient un taux de 10 à 20 µg/litre Hg alors que le taux d'une personne non exposée et sans amalgame est d'environ 0,7 à 1,1 µg/litre d'urine). Il est évident, dans ces conditions, qu'il n'ait pas mesuré d'augmentation après pose des amalgames ! Frykholm parle même (à un moment) d'une « excrétion négative » de mercure (-0,1 µg/%) ! Dans l'ensemble. Mats Hanson montre que les valeurs de Frykholm sont en moyenne à multiplier par 6 pour avoir une quelconque valeur scientifique. On sait par ailleurs aujourd'hui, d'après d'autres travaux, qu'à la suite d'une exposition brusque au mercure, les valeurs du Hg urinaire doivent être multipliées par environ 50 pour obtenir la dose absorbée. La somme des erreurs mathématiques fondamentales du travail de Frykholm avait passé inaperçue en 1957 ; mais, actuellement, il n'est plus possible de l'ignorer. Il convient logiquement, dans ce cas, de reprendre sous un nouvel angle toutes les recherches du Dr. Stock (dont les références sont citées dans Bio-Probe pour ses études de 1926, 1928, 1934 et 1936 sur l'amalgame mercure-argent). Ce fait nouveau donne également une valeur supplémentaire et un poids scientifique important au livre de Chales-de-Beaulieu déjà cité.

L'éditorial du numéro de mars 1985 de Bio-Probe met en garde les dentistes contre les abus qu'ils pourraient commettre en élargissant leur domaine d'activité sur le plan médical. Par exemple en vendant dans leur cabinet des compléments nutritionnels, très répandus aux Etats-Unis. Bio-Probe souscrit en cela aux conclusions du Conseil de l'Ordre des Dentistes du Minnesota, pour mettre en garde contre l'emploi de méthodes non totalement démontrées comme l'analyse des cheveux et la « kinésio1ogie ». Ce Conseil de l'Ordre envisage d'ailleurs de prendre des mesures disciplinaires pour de tels cas. Bio-Probe conseille la prudence aux nouveaux dentistes, la sécurité étant de s'en tenir aux démonstrations scientifiques et aux règles de la déontologie, afin de ne pas compromettre le travail actuellement engagé à propos du mercure en dentisterie, déjà assez complexe. Les conseils diététiques donnés par les dentistes sont maintenant dénoncés par des professeurs tels que 1e docteur W.T. Jarvis, qui enseigne à l'Université de Loma Linda en Californie et qui va jusqu'à affirmer que « les dentistes en général ont tendance à exagérer la nocivité du sucre dans l'alimentation » ! Mais Bio-Probe reconnaît aux dentistes un rôle de prévention et d'information des patients. En fait, un très grave problème se pose ici, qui élargit et complique celui de l'amalgame : il semble en effet exister aux Etats-Unis (et dans d'autres pays) des forces qui sont d'avis que les dentistes sont des TECHNICIENS et non pas des MEDECINS, alors que le diplôme actuel peut être considéré comme une spécialité médicale proprement dite. Où est la ligne de démarcation au-delà de laquelle le dentiste sort de son domaine ? Où s'arrête exactement le complexe bucco-dentaire, si intimement et fonctionnellement relié à l'ensemble de l'organisme ?

 

Cas N°5

Ce cas a été signalé par un dentiste du Kentucky. Il s'agit d'un petit garçon de 10 ans qui a des crises d'épilepsie et est présenté par les parents (le 31 mars 1983) à la suite d'une information à la télévision sur les possibilités d'une relation entre les amalgames et l'épilepsie.

Le jeune patient n'avait jamais eu d'amalgames (ni d'épilepsie) avant le 13 mars 1982, où on lui en met 7 en bouche, et un huitième le 10 avril 1982, sur des molaires : deux mois plus tard, le 10 juin, première crise d'épilepsie, suivie d'une autre le 16 septembre et d'une troisième le 19 décembre 1982. Dès la première, il est mis au DILANTIN (anticonvulsivant de synthèse à base de phénytoïne). Il y a un mois, trois amalgames posés sur des molaires de lait sont tombés avec ces dents et il en reste cinq. L'enfant a des troubles de l'équilibre et des vertiges, signes mentionnés par le Dr Pradal pour les effets secondaires de la phénytoïne dans son Dictionnaire Critique des Médicaments (éditions du Couloir de Gaube, B.P. 77, F-65110 Cauterets). Les autres conséquences possibles sont le lupus érythémateux (syndrome de Stevens-Johnson), la maladie de Hodgkins, 1'agranulocytose (forme de cancer du sang), l'hypertrophie des gencives, même parfois une augmentation de la fréquence des crises de Grand Mal, et une ostéomalacie. La surveillance sanguine doit être systématique.

Le dentiste met en garde les parents contre la consommation de poisson, qui peut apporter une dose supplémentaire de mercure et déclencher une nouvelle crise. Le 23 mai 1983, le patient a sa 4e crise. Puis, ayant mangé du poisson à la cantine de l'école le 26 mai, un jeudi, il se trouve malade et est renvoyé chez lui. Il reste à la maison le vendredi et, le samedi, après avoir mangé un sandwich au thon au déjeuner, fait une 5e crise, le 28 mai. Le 31, on lui ajoute du phénobarbital, en plus de la phénytoïne.

Le 24 juin 1983, les cinq amalgames encore en bouche sont retirés : il n'a plus eu de crises depuis lors, en janvier 1985, époque de la lettre du dentiste. Mais comme le médecin de famille ne croit pas que le mercure ait un quelconque rapport avec les crises, l'enfant est resté au régime du phénobarbital et de la phénytoïne, sans doute considérés comme responsables de la rémission constatée ! les parents veillent maintenant à ne plus donner de thon à leur fils. Bio-Probe va essayer de prendre contact avec le médecin pour libérer l'enfant de ses médicaments.

A la suite de la réunion tenue du 2 au 4 mars 1985 à Atlanta par l'Académie Internationale de Médecine et Toxicologie Orales, un communiqué de presse dénonçant clairement les amalgames a été diffusé. Nous le traduisons ci-dessous in toto car il résume parfaitement la situation au début de l'année 1985.

 

Communiqué de presse, (Atlanta, Géorgie, 2 mars 1985) :

L'Académie Internationale de Médecine et de Toxicologie Orales demande l'interdiction des obturations dentaires au mercure-argent.

« La plupart des gens ne sait pas que 50% d'un plombage est du mercure, qui est un poison. Dès 1957, la recherche scientifique a montré que du mercure s'échappait de ces obturations. Mais l'Association Dentaire Américaine (ADA) n'a pas reconnu officiellement ce fait avant juillet 1984.

« L'AIMTO a formellement mis l'ADA, le 30 novembre 1984, au défi de présenter des documents scientifiques fondamentaux pour prouver que les obturations au mercure-argent sont sans danger et que le mercure émis par ces obturations n'est pas nocif.

« La recherche scientifique a démontré que le mercure pouvait provoquer des détériorations au cerveau, au cœur, aux poumons, au foie, aux reins, à la glande hypophyse, à la thyroïde et aux surrénales, aux globules rouges, aux systèmes enzymatiques et au système immunitaire. Il a aussi été prouvé que le mercure traversait la barrière placentaire et affectait le cerveau de l'enfant en croissance, aussi bien chez l'homme que chez l'animal.

« Deux récentes études sur autopsies effectuées en Europe ont révélé une relation de cause à effet entre la quantité de mercure décelée dans le tissu cérébral et le nombre d'obturations en mercure-argent dans les dents. En outre, un projet de loi est actuellement déposé au Parlement Suédois pour faire interdire officiellement l'emploi des obturations au mercure-argent dans ce pays.

« Ces faits étant considérés, l'AIMTO lance un appel au gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et du Canada pour qu'ils promulguent 1'interdiction immédiate de tout nouvel emploi des obturations dentaires au mercure-argent tant que des preuves scientifiques concrètes n'ont pas été apportées que le mercure émis par ces amalgames n'est pas nocif pour le public ».

Rappelons ici que le docteur Michael Ziff a publié aux Etats-Unis un livre intitulé « Silver Dental Fillings The Toxic Time Bomb » (Les obturations dentaires à l'argent : une bombe à retardement toxique). Cet ouvrage peut être commandé directement chez Bio-Probe.

Un petit progrès s'est manifesté dans la profession lorsque, le 13 mars 1985, quelques jours après le congrès ci-dessus, le Directeur de l'Institut National de Recherches Dentaires (NIDR), le docteur Harold Loe, est passé à la télévision ABC pour déclarer que les composites étaient désormais employés par les dentistes pour les dents postérieures et qu'on pouvait donc se passer de l'or et de l'argent-mercure. Ces matériaux synthétiques sont également très intéressants sur le plan esthétique et cosmétique, tout en adhérant à la substance dentaire. Une grande partie des fraisages autrefois nécessaires pour préparer les cavités à obturer va donc disparaître.

Une telle déclaration d'un officiel de la profession constitue un élément de progrès notable, qui peut servir de référence, par exemple lors de litiges avec des compagnies d'assurance réticentes à rembourser des composites postérieurs. Le jour n'est peut-être pas lointain où l'ADA va approuver divers composites de ce type.

Le « roman de l'amalgame » continue et ne semble cependant pas près de se terminer, surtout en Europe. Continuons donc à accumuler des faits précis, des preuves scientifiques. Pour le moment, on ne peut pas faire une synthèse complète mais la convergence de toutes ces démonstrations érode peu à peu le mythe de l'amalgame. Tout semble se passer actuellement comme si l'amalgame résistait de moins en moins à ses détracteurs au fur et à mesure des progrès accomplis en matière de composites postérieurs : sa disparition sera sans doute moins le fait de sa toxicité, si peu apparente car s'exerçant sur le terrain même, que celui de son infériorité prochaine par rapport aux nouveaux composites, quant à ses propriétés physiques, sa longévité comparée, son esthétique et son prix de revient. Reconnaître que l'on s'est trompé depuis 150 ans et que l'on est sans doute responsable d'une immense souffrance par intoxication lente, cela est très difficile pour une profession déjà considérée comme un mal nécessaire et au travail assez ingrat ! Dés que des motifs d'opportunisme comme les précédents seront assez évidents, l'amalgame mourra de sa belle mort, comme étant un matériau simplement dépassé, périmé, moins rentable que les nouvelles matières. J'estime que ce serait là une manière trop simpliste de refermer le dossier et qu'il faut que toute la lumière soit faite, même en supposant qu'on n'utilise plus le mercure ni l'argent pour les obturations ; car trop de mal a été ainsi commis.

Dans son numéro de mai 1985, Bio-Probe reprend le problème déontologique d'après les nouvelles prises de position de l'ADA. Il semblerait que les praticiens doivent désormais informer tous leurs patients porteurs d'amalgames en bouche du fait que certaines personnes peuvent avoir une hypersensibilité et que leurs réactions peuvent être systémiques. Et que, pour tous les patients donnant à penser qu'une telle sensibilité existe, une consultation du médecin traitant soit exigée à ce sujet avant toute pose d'un quelconque amalgame en bouche, puisque l'ADA prescrit que les dentistes ne doivent pas effectuer de tests d'allergie dans leur cabinet.

Il faut envisager le cas où un dentiste, recevant un patient porteur de plusieurs amalgames, effectue une obturation en composite et se voit ensuite mis en cause pour l'apparition ultérieure de problèmes médicaux, alors qu'il n'a pas signalé au patient la possibilité de l'hypersensibilité au mercure des obturations précédentes. Le cas peut se présenter aussi en cas de pose d'autres métaux, comme l'or ou l'acier. Il serait sans doute plus prudent de demander au patient de signer un formulaire de décharge de responsabilité.

En ce qui concerne la sensibilité aux composites, le problème existe aussi. Une étude de Murray Vimy dans Bio-Probe de mai 1985 rappelle qu'un or allié serait le meilleur matériau de remplacement d'un amalgame mais que, pour des raisons d'ordre budgétaire, on doit en arriver aux composites postérieurs, qui ont « proliféré comme des lapins ».

Première règle pour le dentiste : ne pas compliquer les choses en passant d'une marque à l'autre mais tenter de bien avoir en main un ou deux composites donnés.

Il y a ensuite le problème technique de la pose, en particulier l'adhérence physique à la dentine. Il y a là une difficulté car un bon collage nécessite une surface rugueuse ; mais si l'on décape au point d'ouvrir les tubules odontoblastiques, on peut déclencher une pulpite !

La deuxième règle est donc de ne pas attaquer la dentine mais seulement l'émail.

D'autre part, des poches d'air peuvent rester prises sous le composite, par sa texture même. Troisième règle : ne pas lésiner sur l'agglomérant avant de placer les composants.

Il peut se produire une réaction de la dent :

1) à cause du décapage corrosif (vu plus haut) ;

2) à cause d'une réaction histaminique de la pulpe ;

3) par toxicité ou traumatisme causé par le matériau même ;

4) en raison de l'acidité de certains agglomérants.

Les composites sont souvent composés de dérivés du pétrole et certains individus sensibles au pétrole pourront développer une hypersensibilité dentaire chronique par réaction histaminique pulpaire. Certains éléments sont d'ailleurs toxiques s'ils sont placés sur des tubules ouverts. Par exemple, le Scotchbond, qui a deux composants, contient des esters phosphoriques et du peroxyde de benzoyle dans la Résine A; dans la Résine B, il contient en solution alcoolique une amine tertiaire et un sel d'acide sulfinique. La société 3 M conseille de souffler à l'air le Scotchbond pendant 15 à 20 secondes après chaque application pour éliminer l'éthanol en excès. Le docteur Vimy conseille de mélanger les composants du Scotchbond dans la coupelle et de le souffler avant de le mettre sur la dent. Ce procédé a fait diminuer les cas de sensibilité dentaire.

En dernière analyse, les dangers sont, bien que réels, sans commune proportion avec ceux de l'amalgame. A la limite, il vaut encore mieux perdre quelques pulpes plutôt que de déclencher la toxicité systémique du mercure !

Le docteur Vimy met un fond de cavité abondant avant l'attaque du décapant. Il utilise le Dycal II à cette fin. Comme applicateur, il se sert des anciens condenseurs d'amalgame. Il laisse le fond sécher avant de préparer la dent. Il n'applique le décapant que sur l'émail. Les composites, jusqu'à maintenant et contrairement aux amalgames, ne sont pas autocollants. C'est pourquoi il faut mettre de l'agglomérant. Pour appliquer l'acide, utiliser une seringue de cuti-réaction, plus précise. La pointe, une fois stérilisée, peut resservir.

Utiliser autant que possible des matériaux photopolymérisants. Ils prennent plus vite et plus facilement, diminuent les probabilités de poches d'air et sont opaques à la radiographie.

Une bibliographie est donnée à ce sujet (8 références).

Endo et al. ont montré en 1984 que le mercure, sous forme de chlorure, était absorbé plus rapidement dans l'intestin grêle en présence d'un milieu alcalin (produit par la bile), peut-être par une conversion en hydroxyde.

Par ailleurs, le chlorure de mercure stimule l'hydrolyse des phospholipides et l'émission de prostaglandines sur des souris, ce qui prouve que l'ion mercure agit comme un agent mimétique du calcium. (Biochem. Bio-phys. Res. Commun. 110 (3):758-765, 1983).

L'alcool éthylique (éthanol) augmente la rétention du mercure dans la plupart des cellules du foie et des glandes surrénales, d'après Khyat et Dencker, Acta Pharmacol. et Toxicol. (Copenh.) 55 (2):145-152, 1984.

L'argent s'accumule dans l'hypophyse antérieure des rats. C'est un puissant inhibiteur des enzymes adényl-cyclase et phospho-diestérase de l'AMP cyclique dans de nombreux organes, d'après Nathanson et Bloom, 1976; l'argent peut donc, d'après Ole-Thorlacius-Ussing et Jorgen Rungby, 1984, perturber le niveau d'activité des cellules de l'hypophyse antérieure d'au moins deux manières différentes, ce qui peut avoir des conséquences d'ordre fonctionnel.

Concernant l'ordre d'élimination des amalgames d'après la procédure du Dr. Hulet, selon le sens du courant mesure a 1'amalgamètre, Bio-Probe rappelle qu'aucune démonstration scientifique réelle ne prouve que le mercure peut être « gelé » dans l'organisme du patient à la suite d'une erreur de séquence dans les opérations de dépose. Le docteur Mats Hanson, de l'Université de Lund (Suède), apporte ci-dessous quelques précisions sur les mesures galvaniques qui peuvent être pratiquées.

« Nous avons ici deux métaux immergés dans un électrolyte. Les deux électrodes seront celle de l'amalgame et celle de la salive. Le seul facteur déterminant le sens du courant sera le potentiel électrochimique de ces électrodes. L'ordre de grandeur du courant dépendra du contact entre sonde et amalgame et du degré d'oxydation de la surface inférieure de l'amalgame, ainsi que de l'oxydation de l'électrode salive. Le courant diminuera rapidement à cause de l'accumulation de charges de polarisation sur les surfaces.

La capacité de la pile pourra être déduite de mesurages répétés. Si la pile peut rapidement fournir de nouveau du courant, c'est une pile fraîche; si elle reste déchargée, c'est une pile usée. Une pile neuve apparaîtra chaque fois que la surface est grattée par la mastication, libérant ainsi des ions métalliques. Le sens du courant au cours de la mastication ne sera pas nécessairement le même que pendant le mesurage à l'amalgamètre : c'est une situation artificielle avec une électrode qui n'est normalement pas présente.

Si l'électrode salive est l'électrode la plus noble, le courant sera négatif. Cela implique sans doute que l'électrode amalgame possède beaucoup d'étain ou de zinc facilement solubles, produisant une migration constante de métaux vers la salive et les dents (les ions métalliques positifs vont dans le même sens que le courant mesuré). Lorsque de l'étain est libéré, du mercure l'est également. Comme les vaisseaux sanguins veineux de la pulpe sont en contact direct avec ceux du cerveau, sans les valvules veineuses habituelles, il y a communication directe vers le cerveau.

Si des ions positifs sortent des amalgames, des électrons se déplaceront dans le sens contraire. Ils proviendront surtout des ions chlorures mais peuvent en principe être issus de toutes parts. La substance qui perd ces électrons sera oxydée. Les glutathions et autres groupes sulfhydrile (-SH) sont des cibles faciles, ainsi que l'acide ascorbique (vitamine C), produisant un ascorbate anhydre. Un manque d'acide ascorbique se traduit par un déchaussement des dents.

Si 1'amalgamètre donne un courant positif, l'électrode amalgame sera la plus noble, indiquant que les couches superficielles sont peu fournies en étain métallique. La libération d'ions métalliques dépendra alors, sans doute, plus de l'érosion de la surface exposée, libérant de la vapeur de mercure. Les amalgames anciens semblent avoir beaucoup de mercure faiblement lié, sinon liquide.

Les amalgames à forte teneur en cuivre sont plus problématiques. Sans aucun doute, ils sont plus « nobles » (dans le sens électrochimique) que les amalgames ordinaires. Par ailleurs, les produits de corrosion du cuivre sont facilement solubles et ne produisent aucune couche superficielle de protection. Le cuivre est également très toxique. Le fait que le courant émis par ces amalgames sera positif ou négatif dépendra de la composition de l'électrode salive, de la qualité du contact entre sonde et amalgame, etc.

Mais un facteur important est le fait que, puisque la surface reste propre (en raison de la solubilité des sels de cuivre), ces amalgames vont faire s'évaporer plus de mercure. La différence entre ces « nouveaux » amalgames et les anciens amalgames binaires au cuivre n'est pas très grande : ces derniers contenaient environ 33% de cuivre et les nouveaux entre 15 et 20%. Les amalgames au cuivre perdaient par évaporation des quantités massives de mercure.

Selon Jaro Pleva, les amalgames riches en cuivre se corrodent par la surface et non particulièrement par fissuration (qui dépend de l'oxygène) : d'où leur bonne résistance marginale et leur aspect propre (électro-polissage). Le processus normal de corrosion d'un amalgame ordinaire s'effectue par fissuration, c'est-à-dire que les surfaces possédant la plus faible tension O2 - se dissoudront. C'est ce qu'on peut constater facilement sur la surface inférieure et juste sous les lisières.

Selon la situation créée par l'amalgamètre, la corrosion apparaîtra lorsqu'un amalgame supérieur et un amalgame inférieur sont en contact; ou, pire, lorsqu'une obturation en or (ou une couronne en or) est en contact avec un amalgame. Comme l'or est plus noble que tout composant d'amalgame, un tel contact va provoquer une corrosion continue à taux élevé.

Si les obturations sont mesurées, elles doivent être sèches, sinon la salive court-circuitera partiellement l'amalgame et l'électrode ».

Nous vous ferons parvenir la suite de ces traductions au fur et à mesure de la réception des nouveaux numéros de la revue Bio-Probe. En tant que responsables de santé, vous êtes invités à donner la plus grande publicité possible à ces informations, que vous pouvez reprendre sous votre nom et publier si vous en avez la possibilité (mentionner toutefois le nom du traducteur français) :

(27.11.1985, M.D.)



Document-Santé N° 18B (Mise à jour d'après Bio-Probe 6, 7, et 9/1985)

 


Environ 100 000 dentistes aux Etats-Unis placent, chaque jour de travail, au moins 750 000 obturations au mercure; bien que les composites soient passés de 28% en 1981 à 55% en 1985 du marché des matériaux de restauration.

Un aspect médico-légal important se pose à propos de l'amalgame et de ses dangers pour la santé : il paraît possible maintenant d'invoquer une clause juridique de fausse déclaration par négligence à rencontre des dentistes continuant à affirmer, sans preuves scientifiques sérieuses, que les amalgames au mercure sont sans danger. Tous les résultats de recherche, à ce jour, ont été favorables à la position des dentistes anti-mercure. Une attaque de l'amalgame en justice, devant un tribunal, obligerait ses défenseurs à se démasquer. Une telle action est envisagée aux Etats-Unis mais est encore trop coûteuse sur le plan financier.

En attendant, la position recommandée aux dentistes est de se fonder sur les preuves scientifiques existantes, qui associent la parodontose à la présence du mercure et d'autres métaux en bouche. Déontologi-quement, la constatation d'une parodontose suffit à motiver l'élimination des amalgames et la documentation permet d'en démontrer le bien-fondé, devant par exemple les compagnies d'assurance.

La relation déterministe de l'amalgame avec la parodontose (au moins comme cofacteur essentiel) a été affirmée lors de l'Atelier de Biocompatibilité des métaux en Art Dentaire de la NIDR/ADA en juillet 1984. Le docteur Nelson W. Rupp y a par exemple déclaré que la gingivite était un symptôme DETERMINANT de mercurialisme. Le docteur Lemons y a signalé que les phénomènes galvaniques entre alliages différents pouvaient entraîner une rapide résorption osseuse. Le docteur Robert L. Cooley a établi l'origine métal1ique des stomatites de contact. La gingivite, les stomatites, la salivation excessive, le déchaussement des dents, sont formellement admis comme suites d'une intoxication au mercure dans les manuels classiques (« A Textbook of Oral Pathology » de Goodman et Gillman, et même le prestigieux « Merck Manual » de Berkow, 1982) et par des documents officiels tels que la « Norme d'Exposition au Travail au Mercure Inorganique » de l'Institut National de Sécurité et de Santé au Travail (NIOSH) et le Rapport du Comité International pour l'Etablissement des concentrations maximales admissibles des composés mercureux (1968). Le manuel de Smith et Williams, 1982, « Biocompatibility of Dental Materials », qui fait autorité dans le monde, précise que « toute gingivite locale, adjacente aux restaurations en amalgame, peut provenir d'éléments toxiques issus de ces restaurations. L'emploi d'amalgame et d'or en situation rapprochée peut conduire à une augmentation de la plaque à cause d'une action galvanique ». Bien d'autres documents scientifiques peuvent être fournis à l'appui de la responsabilité de l'amalgame dans le phénomène de rétraction irréversible des gencives et le déchaussement des dents qui s'ensuit, en plus des éléments déjà indiqués dans le livret de Chales-de-Beaulieu (éditions Aquarius, Genève, p.1). En 1978, le professeur Till (Vienne) a constaté que les amalgames dentaires produisaient la parodontose sur des animaux sains.

La position de Bio-Probe est donc sans équivoque : si le patient manifeste une quelconque pathologie périodontale, l'enlève-ment des amalgames peut se justifier sur cette seule base, même sans radios d'appui. Cela devrait enlever tous scrupules aux dentistes hésitants. Par ailleurs, la mise en place d'amalgames chez un patient devrait, déontologiquement, faire l'objet d'un « consentement informé » par celui-ci, sinon d'une décharge de responsabilité signée par lui en faveur du dentiste. Une telle information des patients n'est pas considérée comme habituelle ni de pratique courante. Mais en cas de retournement du patient contre le dentiste par la suite, la clause de fausse déclaration par omission pourra être invoquée. Le praticien qui déclare ou qui écrit que les obturations en amalgame ne sont pas nuisibles aux patients peut parfaitement se trouver compromis juridiquement puisque cette position est contraire à ce que l'on trouve jusque dans les manuels d'art dentaire.

Une étude sur des élèves d'une faculté dentaire quant à leur sensibilité au mercure a montré, sur les quatre années de cours, une corrélation significative entre le nombre d'amalgames portés par les élèves et l'incidence d'hypersensibilité au mercure (J. Dent. Res. 64:338, 3/85).

La relation entre les amalgames en bouche et le diabète sucré de type 2 a été démontrée par le docteur Laurence I. Barsh lors d'une communication du 20/09/1985 au Colloque tenu à Denver par l'Académie Internationale de Médecine et Toxicologie Orales, où le docteur Michael Ziff a traité de la responsabilité de l'amalgame dans l'étiologie de la parodontose, et le docteur Robert Wolf de son rôle dans l'immunodéficience acquise (SIDA).

Un ingénieur spécialisé dans les problèmes de corrosion, lui-même victimes d'amalgames, a rédigé une étude scientifique détaillée où il rappelle que le mercure s'accumule particulièrement dans la glande hypophyse, les reins, le foie et le cerveau, comme démontré par Stock dès 1940. Aucune recherche sur les effets à long terme possibles de l'amalgame n'a jamais été faite. L'auteur, Jaro Pleva, docteur ès sciences, Uddeholm Research AB, Corrosion Section, S-68301 HAGFORS (Suède) a diffusé un questionnaire et recueilli plus de 200 cas d'empoisonnement certain par amalgames (ce qui serait à rapprocher de l'enquête de l'ingénieur Georges Petit; voir plus haut (DS N°18, p. 9 à 11).

A ce jour, 20 personnes ayant répondu au questionnaire Pleva se sont fait retirer tous leurs amalgames et 19 ont signalé un rétablissement total ou partiel en quelques mois. Dans le cas personnel de Jaro Pleva, un amalgame dans une restauration par pont en or avait suscité des symptômes croissants d'ordre aussi bien psychique, émotionnel que physique (palpitations cardiaques, douleurs dans la poitrine, migraines, perturbations visuelles et auditives, vertiges, rhumes chroniques, pertes de mémoire, fatigue chronique, anxiété, raideurs et douleurs aux articulations et dans le dos, asthme, bouche brûlante, goût métallique, salivation accrue, eczéma et paralysie). Tous les examens médicaux étaient négatifs, ne constatant rien. Seul l'auteur soupçonnait la corrosion de l'amalgame métallique, ayant reconnu tous ses symptômes dans un manuel de toxicologie comme provenant du mercure et de l'argent. L'élimination de cet amalgame dans la pile galvanique fait disparaître les plus gros symptômes mais quatre ans plus tard certains ont augmenté. Ce n'est qu'après avoir fait enlever TOUS ses amalgames que tous ses symptômes ont successivement disparu. L'auteur écrit : « la modification du sentiment subjectif et du pouvoir de perception après élimination des amalgames peut se décrire comme le passage d'une période de simple existence physique morbide à un véritable retour à la vie ».

L'auteur a examiné ses amalgames au microscope électronique à balayage, équipé d'un analyseur par dispersion énergétique de rayons X. Il a constaté une corrosion très nette, avec diminution de la teneur en mercure et argent, comprise entre 40% et zéro dans certains cas ! Par contre, l'étain voyait sa concentration augmenter jusqu'à 80%, sur ces surfaces corrodées, par rapport à la masse centrale. Hors bouche, en l'absence d'usure mécanique et d'environnement corrosif, un amalgame durci de 0,8 g perd en deux semaines 15 mg de mercure à une température maximale de 35°C. M. Pleva prépare un livre sur l'évaluation des 200 cas de « syndrome métallique » liés aux matériaux dentaires.

Dans un autre cas, celui d'une femme de 63 ans ayant lu le livre « The Toxic Time Bomb » sur le danger des amalgames, Mme Louise Redell (San Diego), l'on constate la disparition d'une conjonctivite chronique et d'une hypothermie permanente, due à une insuffisance thyroïdienne. Ce qui est très intéressant dans son cas, c'est le fait que son rétablissement après élimination des amalgames implique une remise en activité de la thyroïde alors qu'il était considéré que cela n'était plus possible après intoxication mercurielle.

Dans le cas de cette femme, ancienne cancéreuse guérie naturellement par les méthodes alimentaires saines du Dr. Virginia Livingston, une alimentation particulièrement riche en enzymes, sels minéraux et vitamines semble avoir permis d'inverser un phénomène considéré classiquement comme irréversible. Elle écrit à ce sujet : « Je suis saturée d'aliments de la meilleure qualité connue pour l'être humain. Je suis certaine que mes capacités de récupération sont à leur plus haut niveau et peuvent accomplir plus que celles des gens qui sont au régime américain conventionnel. Mon énergie a doublé et je suis au plus haut niveau émotionnel. Mon esprit travaille comme une bonne montre et j'ai perdu cinq kilos. Merci de m'avoir aidé à retrouver un niveau de santé dont j'avais toujours rêvé. Je ne me souviens pas avoir été jamais en aussi bonne forme ! »

Le brossage des dents est un facteur d'abrasion des amalgames et libère beaucoup de mercure, de même que les liquides chauds comme le café et les thés. C'est ce que de toutes nouvelles études viennent de démontrer (en Nouvelle Zélande et en Suède). La dose maximale admissible fixée par les autorités américaines (NIOSH) est de 4,68 mg de mercure par année (de travail). Or on constate que les amalgames peuvent libérer beaucoup plus de mercure ! La norme de l'agence pour l'environnement (EPA), beaucoup plus sévère (0,001 mg/m3), serait ici plus logique puisqu'il s'agit d'une exposition permanente et non seulement pendant les heures de travail. Les symptômes constatés chez les patients (comme le déchaussement) peuvent être considérés alors comme une hypersensibilité ou comme une intoxication au mercure. Les deux concepts ne se recouvrent pas mais il semble que l'ADA ne connaisse que l'hypersensibilité (avec toutes ses conséquen-ces) puisqu'elle a déclaré publiquement qu'il n'y avait pas de raison d'enlever les obturations en amalgame à moins que le patient ne soit hypersensible au mercure. Or les tests de sensibilité actuels (« patch ») sont hautement discutables scientifiquement et seuls les symptômes de micromercurialisme et de mercurialisme chronique (intoxication) semblent pouvoir servir de signes objectifs à une telle « sensibilité »; terme qui ne semble être, dans la bouche de l'ADA, qu'un euphémisme pour masquer l'immensité du problème posé par l'amalgame. Cette position permet à l'ADA de se protéger tout en laissant le praticien seul sur une marge très étroite de décision... Mais l'ADA a déjà accepté le composite FULFIL pour emploi dans les dents de lait postérieures, ce qui est un timide progrès.

Le mercure n'est pas le seul métal dangereux. De nombreux implants dentaires (ponts en particulier) sont des alliages de nickel, chrome, béryllium. Une étude récente (Jour. Prosth. Dent. 54, 1985) cite ainsi l'index Merck : « la mort peut résulter d'une brève exposition à des concentrations extrêmement faibles de béryllium et de ses sels ». Les auteurs concluent que les alliages dentaires coulés au nickel-béryllium peuvent présenter de gros risques pour le technicien de laboratoire, le dentiste et le patient.

Une étude de Malamud, Dietrich et Shapiro vient de démontrer que des micro doses (10 à 100 ng/mm3) d'ions mercuriques inhibaient gravement le métabolisme mitochondrial dans les leucocytes polynucléaires, chargés de la destruction des micro-organismes, diminuant donc 1'immuno compétence humaine. Les expériences ont montré une action analogue des ions argent et cuivre.

Une autre étude, sur 20 enfants de 5 à 12 ans, a montré que la pose d'amalgames produisait des niveaux de vapeur de mercure de 0,28 ng/mm3 en moyenne, augmentés par la mastication (J. Dent. Res. 64:247, 3/85).

En août 1985, les docteurs Vimy et Lorscheider ont fait paraître une étude analogue (Clinical Science) sur la vapeur de mercure émise par 46 sujets dont 35 porteurs d'amalgames; la moyenne de ces derniers était de 4,91 µg/m3 avant mastication et de 29,10 µg/m3 après dix minutes de mastication, soit 9 fois plus que les sujets sans amalgames dans le premier cas et 54 fois plus pour le second ! En fonction du nombre d'amalgames, on a trouvé une corrélation significative avec les quantités de mercure vaporisées.

Les mêmes auteurs montrent que les concentrations de mercure restent élevées pendant 30 minutes de mastication puis décroissent lentement. Il a été ainsi calculé que les sujets recevaient une dose journalière de mercure de 20 µg en moyenne (de 29 µg pour les porteurs de 12 surfaces occlusales d'amalgame et plus, et de 8 µg pour les porteurs de 4 surfaces ou moins. Ces dosages dépassent 18 fois les limites journalières admissibles de certains pays (l'Allemagne par exemple) pour les porteurs de 12 surfaces et plus. Et près de deux fois, dans ce cas, celles de l'URSS, soit 36% de la DJA américaine ! Les auteurs ont calculé qu'en 10 ans, le sujet moyen recevrait par inhalation 73 mg de mercure dentaire. Cela ne représenterait que 0,85% du mercure total mais serait une exposition significative, sous-estimée très prudemment car il faudrait ajouter d'autres facteurs personnels tels que la fréquence des repas, l'habitude de mâcher du chewing-gum, celle de fumer ou de boire du café (ce qui élève la température de l'air intra-oral et augmente donc le taux de vaporisation du mercure), les grincements de dents, l'argile, et l'habitude de respirer par la bouche (environ 14% de la population).

Les amalgames, même sans autres métaux en bouche, peuvent provoquer des courants galvaniques, comme le montre le cas d'une femme de 68 ans, présenté dans Bio-Probe de septembre 1985. Cette femme avait 29 surfaces d'amalgame, sans autres métaux. A l'analyseur Jerome, on a mesuré 135 µg/m3 de mercure intra-oral vaporisé. Après restauration en composites (avec enduit protecteur en ionomère vitreux GC Lining Cement), la sensation de courants électriques sur les bords latéraux de la langue a totalement disparu.

TECHNIQUES DE MISE EN PLACE DES COMPOSITES

Les composites demandent beaucoup plus de savoir-faire que les amalgames. L'Académie Internationale de Médecine et Toxicologie Orales semble être la seule organisation qui puisse effectuer les échanges d'information nécessaires à ce sujet. La formule « cela marche pour moi » ne suffit pas. Il faut échanger les informations disponibles, de plus en plus nombreuses. Chaque dentiste est prié d'envoyer à Bio-Probe (adresse : page 13) les noms et adresses de 20 patients s'étant fait remplacer des amalgames par des composites, pour enquête.

Les règles fondamentales sont actuellement les suivantes, d'après les recherches effectuées aux Etats-Unis :

1. Un cabinet très bien ventilé avec protocoles anti-mercure bien élaborés.

2. Technique appropriée d'élimination des amalgames : forage minimal, haut débit d'eau dans la pièce à main et par l'assistante (eau froide seulement); haut débit d'évacuation par aspiration; respirateur nasal pour le patient, masque et gants de chirurgie pour les opérateurs.

3. Séchage du champ puis application immédiate d'un fond de cavité pour sceller la dentine. L'ionomère vitreux est le plus efficace. Le meilleur produit est actuellement le « GC Lining Cement » : temps de mélange 15 s, temps de travail autorisé 75 s; temps de prise 5 min. S'écoule bien d'un applicateur Dycal, permettant un placement précis (meilleurs temps que Ketac-Bond, Ketac-Cem, Fuji Ionomer II et Chem-Fil) ; et radio-opaque. Ce produit est « hautement recommandé » par Bio-Probe (en septembre 1985). L'attaque à l'acide de cet ionomère vitreux pourra alors être effectuée sans endommager la dentine.

4. Vérifier la profondeur d'action de la lumière de réticulation employée, sur le composite choisi, les profondeurs étant très variables. Le docteur Bandiera, Genève, a dû abandonner le Sinterfil pour cette raison; il nous communique également que le nouveau composite « E.P.F. 40 » est négatif et n'est pas à employer.

5. Suivre (et au besoin faire revenir) les patients pour s'assurer du succès de l'opération.

Le docteur Roel J. Wyman, auteur du livre « The Posterior Composite Resin Restoration » publie maintenant une lettre d'information à ce sujet, intitulée « The PCR Reporter ». Ecrire à Max-plax Limited, 7084 Airport Road, Mississauga, Ontario, Canada ($68/an).

Il est très important de faire sécher l'enduit protecteur (« liner ») et de le protéger contre l'humidité (salive) jusqu'à ce qu'il ait bien pris. Grâce au GC Lining Cement, la sensibilité post-opératoire a été réduite à moins de 5%. On n'a pas tenté d'enlever la couche de résidu mou avant de placer cet enduit protecteur à base d'ionomère, comme recommandé par le docteur Vimy (Cf. p.17); mais cela reste en recherche.

Le problème de l'obturation des dents vivantes avec des composites a été étudié par le docteur Brannstrom, qui est l'un des principaux tenants de la « Théorie Hydrodynamique » pulpaire. Johnson et al. (1973) ont montré qu'un tubule odontoblastique laissé sans protection se viderait théoriquement 10 fois par jour de son fluide pulpaire. Celui-ci peut avoir un écoulement centrifuge (normal) ou centripète (selon un axe hormonal hypothalamoparotidien sensible aux facteurs nutritionnels : le SUCRE inverse le flux centrifuge en agissant sur la parotide !). D'après Brannstrom, la sensibilité post-opératoire aux composites postérieurs provient d'une stimulation mécanique éliminant le fluide des tubuli et laissant la pulpe à découvert, par forces de capillarité. Celles-ci activent des mécanorécepteurs à l'extrémité des tubuli, ce qui provoque de la douleur. Une dentine sensible signale que des tubuli sont ouverts jusqu'à la pulpe. Les résines céramiques auto-durcissantes prennent lentement. Par conséquent, des gouttelettes de fluide pulpaire peuvent se constituer sous la restauration, en particulier si l'acide a enlevé le résidu mou (smear layer) et débouché les tubuli. En outre, la plupart des résines se contractent lors de la réticulation et forment un espace (de 5 à 20 micromètres) entre la dent, et le matériau. Des molécules de sucre à l'extérieur peuvent diffuser par l'interstice et atteindre des bactéries sous la restauration, sans être arrêtées par le fluide pulpaire centrifuge. Pour Brannstrom, le facteur le plus important dans l'irritation pulpaire est l'infection de l'interstice atteignant la pulpe par les tubuli. D'après lui, l'attaque à l'acide, même près de la pulpe, n'irrite pas celle-ci. Quel que soit le matériau employé (même l'amalgame) il n'y a pas d'inflammation pulpaire tant qu'il n'y a pas d'infection sous-jacente. L'oxyde de zinc et l'eugénol forment le seul matériau susceptible de provoquer la pulpite.

Techniques recommandées par Brannstrom

1) La cavité doit être propre.

2) Un enduit protecteur (liner) doit être mis sur toutes les faces.

3) Un enduit doit être mis sur toute la dentine.

Pour éliminer la sensibilité, il convient, si possible, d'enlever les caries sans anesthésie, la sensibilité indiquant immédiatement l'ouverture de tubuli. A ce moment, placer un pansement provisoire pour stimuler la formation de dentine secondaire, contenant de l'hydroxyde de calcium, excellent moyen de réduire l'infection tubulaire.

Ne pas employer de fonds de cavité épais parce qu'ils n'adhèrent pas toujours, ne peuvent pas être mis sur toutes les parois, sont difficiles à employer sur les petites cavités, peuvent gêner l'adhésion de la restauration finale et peuvent se dissoudre en cas de diffusion centripète, laissant un interstice notable.

Avant de protéger la dent, enlever le résidu superficiel, sauf les bouchons des tubuli dentinaires. Aseptiser sans solution forte (comme 1'acide ou 15% d'EDTA) car ces derniers débouchent les tubuli. Brannstrom a mis au point une solution idéale à 0,2% d'EDTA (voir J. Dent. Res. 1980, 59:1127-1131). Sécher à angles droits en direction des tubuli pendant 10 à 15 secondes en continu. Brannstrom recommande de placer une amorce de résine laque mélangée à de l'alcool avec un peu de chlorure de benzalkonium comme antibactérien, que l'on sèche pour avoir un film mince sur lequel est appliqué un enduit de protection au polystyrène (Tubulitec : Dental THERA-PEUTICS AB, Nacka, Suède). Cela permet de sceller les tubuli ouverts et, contrairement au Copolite, est compatible avec les résines.

(19.12.1985)



Document-Santé N°18C (Mise à jour en date du 10.01.1986)

 


Les prothèses métalliques, en particulier les amalgames dentaires, gênent les explorations par résonance magnétique nucléaire. La « Lettre de la Prévention » (N°88, juin 1985) précise que si l'on veut pouvoir développer cette technique de dépistage et d'examen, il faudra trouver de nouveaux matériaux prothétiques, à base de céramique par exemple, en tout cas dépourvus d'effet ferromagnétique.

Le « Sunday Times » du 15 décembre 1985 présentait un article d’Andy Coghlan annonçant la proche apparition d'un matériau révolutionnaire pour toutes prothèses. En voici le texte complet : « La Nature nous comble » - Vous n'associez peut-être pas le fauteuil du dentiste à notre Mère Nature, mais des scientifiques y travaillent déjà. Ils ont trouvé un matériau naturel pour obturer les cavités de nos dents.

Actuellement, la plupart des obturations dentaires sont soit métalliques ou en polymères; mais des scientifiques américains ont découvert comment fabriquer un ciment d'hydroxyapatite, minéral naturellement présent dans nos os et dans nos dents.

Cette matière est absolument dépourvue de toxicité et est « biocompatible » avec les tissus vivants du corps, selon les savants qui l'ont isolée.

Les chercheurs du Centre de recherches Passenbarger, de la Fondation Américaine de Santé Dentaire au Maryland, fabriquent 1'hydroxyapatite en mélangeant deux phosphates calciques, le tétra-phosphite de calcium et le tétra-brussite de calcium. Ensemble, Ils forment un « ciment naturel » qui peut être employé sous forme de pâte ou de poudre.

Les docteurs Walter Brown et Laurence Chow, qui étudient depuis les cinq dernières années le moyen de produire artificiellement l'hydroxyapatite, disent que ce ciment peut servir pour les obturations dentaires, comme matériau de remplissage canalaire ou comme obturateur des alvéoles mandibulaires après extraction dentaire.

Non seulement cette matière arrête le processus de décomposition mais « elle s'intègre à la dent », déclarent-ils. Et elle n'est pas aussi rigide ou fragile que les matériaux employés actuellement.

En dehors du cabinet dentaire, l'hydroxyapatlte peut aussi servir de colle pour placer des articulations artificielles, à rotule et logement de rotule. A ce jour, ce ciment n'a été essayé que sur des animaux; mais des essais cliniques sur humains vont bientôt commencer. Les chercheurs s'attendent à voir ce matériau être approuvé pour emploi médical dans les cinq ans à venir ».

Le docteur Roy Kupsinel (P.O. Box 550, Oviedo, Fl. 32765, Etats-Unis) peut fournir tout un matériel d'information anti-amalgames, en plus de sa revue holistique « Health Conscious-ness », bimensuel de 48 pages environ. Par exemple un jeu de 41 diapositives en couleurs (60$) avec une cassette audio de 60 minutes (à ordres préenregistrés ou non). Et deux cassettes vidéo (VHS à usage privé seulement) reproduisant des entrevues de spécialistes anti-mercure ($27,50 par cassette), diffusées sur des chaînes de télévision aux Etats-Unis. Egalement des posters incitant au retrait des amalgames; et un annuaire de 300 praticiens, mis à jour en permanence...

 

LE GUIDE DES PATIENTS CONCERNANT LA TOXICITE
DES AMALGAMES AU MERCURE
,
cet important dénominateur commun des maladies de dégénérescence, par le docteur Roy Kupsinel.

 

Introduction

Dans ce numéro du 13 novembre 1983 du journal « London Mail », nous lisons ce qui suit : « Une épouse retrouve ses yeux chez le dentiste en Suède ». Une mère de famille aveugle, Gun Thoresson, a retrouvé la vue à 43 ans après avoir été aveugle depuis l'âge de 20 ans. Elle s'était fait retirer trois dents lourdement obturées !

Un étudiant en faculté dentaire de 21 ans, David Harden, avait (en 1981) une arthrite rhumatoïde. Le traitement chimique prescrit perdit peu à peu son efficacité. Son père, dentiste, retira d'une de ses dents deux amalgames et ce fut la fin de l'arthrite rhumatoïde de son fils !

Le docteur Roy Kupsinel souffrait de terribles migraines depuis l'âge de cinq ans, où il s'était vu mettre ses premiers plombages au mercure. Ce n'est que cinquante ans après qu'il a pu vivre un an sans migraines : il s'est fait retirer vingt-neuf amalgames, pour les remplacer par des composites (matériaux céramiques, plastiques ou résines).

 

LES GUERRES DE L'AMALGAME

L'amalgame dentaire au mercure-argent existe depuis 165 ans ! La première des trois guerres de l'Amalgame éclata aux Etats-Unis dans les années 1840. La Société Américaine des Chirurgiens Dentistes exigea alors de ses membres la signature d'un engagement à ne pas placer d'amalgames en bouche de patients. Des membres enfreignirent cet engagement, l'organisation fut dissoute et l'Association Dentaire Américaine (ADA) fut créée.

En effet, voici 146 ans, quelques individus avisés ont pris conscience des dangers toxiques de l'amalgame, lequel contient initialement 50% de mercure ! La deuxième Guerre de l'Amalgame éclata en Europe et surtout en Allemagne. (NDI : le livre de Berthold Chales-de-Beaulieu mentionné au début du Document-Santé N°18 est une des dernières manifesta-tions de cette deuxième guerre, que sa traduction récente a fait entrer comme arme de combat dans la troisième et ultime guerre d'élimination de l'Amalgame). Un chimiste allemand, le docteur Alfred Stock, introduisit le concept de « micro-mercurialisme » : le fait que le mercure affecte les cellules de l'individu sur le plan physiologique, à très faibles doses (ions). Ayant lui-même subi les atteintes sévères de la toxicité mercurielle, Stock publia un article percutant dans une revue scientifique, en 1926.

Cet article fut récemment traduit en anglais par Mats Hanson et publié dans le Journal de Psychiatrie Ortho moléculaire. Pourquoi tant de dentistes ignorent-ils aujourd'hui les travaux de Stock ? Mais les enseigne-t-on en faculté dentaire ? Engagée dans les années 1970, la Troisième guerre Mondiale fait rage au niveau professionnel médical, scientifique et public, soutenue par des mouvements d'usagers en Suède, en Allemagne de l'Ouest et aux Etats-Unis (ainsi qu'en Suisse et en France depuis 1984).

 

LA FUITE DE MERCURE PAR LES AMALGAMES DENTAIRES

En 1957, Frykholm conclut que lorsque la salive recouvre l'amalgame, le mercure n'est pas mobilisé. Cette conclusion a, depuis, été réfutée. Et pourtant les esprits de nombreux dentistes conventionnels restent engoncés dans l'ignorance.

Les scientifiques ont démontré qu'après mastication, la vapeur de mercure émise par les amalgames était multipliée jusqu'à 15 fois. L'Analyseur de vapeur de mercure Jerome est un instrument qui fait peu à peu l'unanimité chez de nombreux dentistes. Il est spécifique pour le mercure et le patient est vivement impressionné lorsqu'il constate l'augmentation importante de la vapeur de mercure émise par ses amalgames après avoir mâché du chewing-gum sans sucre pendant dix à quinze minutes.

Les anciens amalgames ne contiennent plus qu'environ 28% (ou légèrement plus) de mercure par rapport à leur valeur initiale de 50%, soit près de la moitié évaporée ! Les plombages constituent, en quelque sorte, des bombes à retardement ou des pilules-retard émettant des vapeurs, des particules et des ions 24 heures sur 24 -souvent pendant plusieurs années ou décennies !

 

L'EXCRÉTION DU MERCURE

Les voies d'élimination du mercure sont l'urine, les selles, la respiration, la bile, la sueur et la salive. Les saunas favorisent la transpiration et sont utiles. La fonction des reins est perturbée dans les minutes qui suivent la pénétration du mercure dans le circuit sanguin. Son premier effet est une diurèse accrue et, si des dommages rénaux importants se produisent, le volume urinaire peut diminuer et même s'interrompre à cause d'un blocage rénal. Il n'est donc pas correct de mesurer dans l'urine l'excrétion du mercure par les amalgames !

 

EXISTE-T-IL DES NORMES QUANT AUX NIVEAUX DE SÉCURITÉ ?

En deux mots, le mercure est hautement toxique pour les êtres humains et toute dose est donc nuisible pour leurs cellules et leurs tissus. Le mercure peut se présenter sous forme élémentaire, minérale et organique. Les niveaux « de sécurité » d'exposition s'appellent « Valeurs Seuils » (TLV) et « Concentrations Maximales Admissibles » (CMA).

 

LES POSITIONS DES PRO-AMALGAMES

La recherche s'est fondée sur les analyses du mercure dans l'urine et dans le sang, alors que ces fluides ont été démontrés sans relations avec la pathologie constatée. Il n'existe pas de résultats expérimentaux prouvant la sécurité du mercure dans la bouche. L'ADA a cependant déclaré au Conseil des Matériaux Dentaires : « Il n'existe pas de preuve scientifique établie pour faire penser que les dentistes et assistants dentaires exposés à de très grandes quantités de vapeur de mercure présentent une plus grande fréquence de certaines maladies ou une plus grande mortalité par rapport à la population générale ».

 

LA TOXICITÉ DU MERCURE POUR LES ÊTRES HUMAINS

Le mercure est sans doute le métal le plus toxique de notre environnement. L'exposition à long terme peut produire des dommages et des symptômes après des années, ce qui fait que la cause peut être très difficile à retrouver, la pathologie des intoxications mercurielles est extrêmement complexe et multiple. Certaines personnes sont hypersensibles au mercure, leur tolérance étant une réponse du système immunitaire. Le mercure est toxique pour les cellules vivantes à toutes doses. Les détériorations peuvent précéder les effets cliniques !

 

SIGNES ET SYMPTOMES

Bien que le mercure puisse causer une multitude de signes et symptômes physiques et (ou) mentaux, les principaux effets se classent en quatre groupes :

1. Système nerveux : maux de tête, migraines, convulsions, tintements dans les oreilles, tremblements, nervosité, irritabilité, dépression, timidité, perte de mémoire et de concentration, manque d'intérêt intellectuel et tableau clinique semblable à la sclérose en plaques.

2. Système cardio-vasculaire : battements rapides ou lents, irréguliers (arythmie, bradycardie), altérations de la tension artérielle par excès ou par défaut, douleur ou oppression dans la zone pectorale.

3. Tissus conjonctifs : arthrite rhumatoïde, arthrose, sclérodermie, lupus érythémateux.

1. Allergies : il peut s'agir des problèmes communs d'eczéma, d'asthme, d'herpès ou d'urticaire, ou d'une multitude de signes et de symptômes sur divers organes et tissus de l'organisme.

Etant donné que le mercure passe des amalgames, par l'intermédiaire des poumons et du tube digestif, dans le système circulatoire, et donc pénètre dans tout l'organisme humain, il est possible de n'avoir qu'un signe ou symptôme quelconque de ce poison. Voici quelques exemples supplémentaires : perte de confiance en soi; timidité; champ d'attention rétréci; accès d'impatience; insomnie; somnolences; crampes abominables; diarrhée; colite; toux persistantes; emphysème; respiration sifflante; faiblesse musculaire; fatigue; anémie; gonflements ou œdèmes; perte d'appétit; perte de poids; obésité ne répondant pas aux cures d'amaigrissement.

 

LA PATHOLOGIE MERCURIELLE CONNUE

Il existe divers syndromes qui ont été décrits dans la littérature scientifique et auxquels des noms ont été donnés, comme la maladie de Kawasaki. Le mercure peut détruire les hématies. Il peut être responsable de modifications de l'électrocardiogramme restées par ailleurs inexpliquées. Des gencives qui saignent, un déchaussement des dents et la parodontose sont les signes CLASSIQUES du début d'intoxication mercurielle ! Une salivation excessive, une haleine fétide, de la leucoplasie (état précancéreux) et une sensation de brûlure dans la bouche ont été signalées. Une zone bleuâtre sur la gencive, généralement à proximité de la dent portant l'amalgame, est appelée le 'tatouage' mercuriel et peut être le signe d'une hypersensibilité au mercure.

La vapeur de mercure et des composés mercuriels organiques traversent la barrière placentaire et peuvent nuire au fœtus ! L'affaire de la Baie de Minamata est une triste page dans l'histoire de la toxicité du mercure.

La détérioration génétique (chromosomique) a été démontrée pour l'être humain. Il existe des comptes rendus ponctuels de « rémission spontanée » de leucémie et de maladie de Hodgkin chez des patients s'étant fait enlever leurs amalgames dentaires.

 

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Si le médecin et le patient admettent sans autre vérification que le mercure est toxique pour l'organisme, il n'est pas nécessaire de procéder à des contrôles, à l'exception d'un seul. Certains auteurs pensent que le test électrogalvanique avec contrôle du sens du courant est très utile pour déterminer la séquence d'enlèvement des amalgames, et important pour éviter l'apparition de problèmes neurologiques.

Le retrait du mercure dentaire n'est pas un « traitement » mais l'élimination d'une source toxique dangereuse pour le corps. Si les symptômes physiques d'origine inconnue sont réduits par ce retrait, tant mieux. Mais l'élimination des amalgames n'enlève pas le mercure déjà intégré à l'organisme ! Mais dès que le dernier plombage est retiré, le corps va commencer à éliminer le mercure qu'il contient et c'est alors que l'on constate des augmentations du mercure urinaire. Une thérapie de détoxication est sans doute nécessaire avant d'obtenir la disparition de tous les symptômes. Je compare le problème des amalgames, avec la source constituée par ces derniers et l'accumulation du mercure dans les organes et tissus de l'organisme, à une baignoire avec robinet ouvert et bonde fermée : en enlevant les amalgames, on ferme le robinet et la source de mercure est tarie. En retirant la bonde grâce à une chélation du mercure par traitement nutritionnel, le corps se vide du mercure qui le contamine.

 

PROCÉDURES DE DIAGNOSTIC

La plus simple et la plus économique des procédures est le questionnaire de santé des patients. Il aide le praticien et le patient à constater qu'il existe une bonne probabilité d'hypersensibilité au mercure.

L'évaluation présélective est une version informatisée du questionnaire de santé, fondée sur des références de la littérature scientifique. Elle peut être obtenue auprès de la société Toxic Testing Inc., directement par le patient ou de préférence par le praticien.

Le test de contact au mercure consiste à placer une solution très diluée de chlorure mercurique (0,02%) sur de la gaze maintenue sur l'avant-bras du patient. La tension artérielle, le rythme cardiaque et la température sont mesurés juste avant le test, une heure après et 24 h après la mise en place initiale.

Des modifications de tensions artérielle en systole ou en diastole, des variations de dix battements en plus ou en moins pour le rythme cardiaque ou des écarts de température de 0,5 degré constituent chacun des signes réactionnels positifs. De même, le patient est tenu en observation dans le cabinet au cours de la première heure et si une modification positive se produit ou si le patient manifeste un quelconque symptôme, l'essai est immédiatement arrêté et le bras est lavé au savon et à l'eau. Au besoin, le patient peut prendre oralement 6 grammes d'ascorbate de sodium (vitamine C) pour soulager les troubles ressentis. Le tatouage mercuriel des gencives est considéré comme un signe positif. D'autres symptômes de positivité rencontrés fréquemment sont les migraines, les signes de rhume, un rythme cardiaque ralenti ou accéléré, de la sinusite, des douleurs aux articulations ou dans les muscles, de l'irritabilité, de la dépression, des sensations de froid ou de tremblement aux mains ou aux pieds, de la fatigue, de l'indigestion et une polyurie. Si l'un de ces signes se manifeste après le retour du patient chez lui, il lui est conseillé d'arrêter le test, de se laver le bras après avoir retiré le témoin et de prendre de l'ascorbate de sodium, dont il reçoit une boite à emporter chez lui.

Il existe quelques rares contre-indications et précautions pour ce test. Il n'est pas effectué sur des patientes enceintes ou allaitantes, sur les personnes affectées de sclérose multiple, de lupus, d'érythématose, de leucémie, de maladie de Hodgkin, de cancer, de troubles cardio-vasculaires, de troubles mentaux (surtout la manie), d'acrodynie, de maladie de Kawasaki et de toute autre maladie sérieuse selon le jugement clinique du praticien de santé. Ne pas prendre de vitamine C dans les deux jours qui précèdent l'essai, car cela peut donner un faux résultat négatif.

L'évaluation électro galvanique n'est actuellement possible qu'au moyen de l'Amalgamètre (NDT : des appareils plus précis sont en cours de contrôles comparatifs par des dentistes-chercheurs à Genève). Il s'agit d'un ampèremètre qui mesure le courant en micro-ampères. Il existe aussi l’« Electrodento-graphe », qui donne des lectures en millivolts, avec une éventuelle fonction de mémorisation. Le « Potentiomètre » donne une lecture numérique avec mémorisation aussi bien des millivolts que des micro-ampères. Bien que n'étant pas essentiellement conçu pour l'usage dentaire, le modèle « Fluke 77 » a une lecture numérique en millivolts avec mémorisation.

Les essais à l'amalgamètre sont sans douleur possible du patient. Une sorte de point d'interrogation en cuivre, qui sert de masse métallique, est placé entre la joue et la dent, et le contrôleur établit la liaison entre la sonde et chacune des obturations ou restaurations. L'amalgamètre donne alors une lecture en micro-ampères, de signe positif ou négatif. Ces mesures sont consignées sur un relevé dentaire numéroté par et pour le dentiste. Les mesures prises, l'on ajoute celles de chaque demi-arc dentaire et les totaux sont reportés sur le relevé. Les valeurs positives et négatives sont comptabilisées séparément. Une prépondérance de valeurs négatives est souvent associée à des problèmes d'ordre neurologiques; les valeurs positives à des problèmes d'ordre cardio-vasculaire. Certains auteurs disent qu'il est d'IMPORTANCE MAJEURE pour le dentiste d'enlever les amalgames en ordre précis, avec le quadrant le plus négatif en premier. Un autre auteur préconise d'examiner chaque dent séparément...

 

Températures Orales et Basales

De nombreux patients hypersensibles présentent des températures inférieures à la normale, comprise entre 36,8 et 36,0°C. Après retrait de l'amalgame, la température de ces patients peut remonter à 37,0°C en 24 h, ce qui est normal pour la température orale. Le docteur Broda O. Barnes a mis au point l'étude de la température basa1e, utilisant la température axillaire (sous le bras). La normale est comprise entre 36,5 et 36,8°C. Toute température inférieure à 36,5°C, assortie de symptômes, permet de poser le diagnostic d'insuffisance thyroïdienne. Cette température est mesurée avant le lever pendant deux jours consécutifs et moyennée. L'un des principaux symptômes de l'hypothyroïdisme est l'intolérance au froid. Il a été démontré que le mercure exerce une influence négative sur la fonction thyroïdienne. Il est possible que de nombreux hypothyroïdiens doivent en fait leur maladie à la toxicité du mercure.

 

 

La trichanalyse

L'analyse des cheveux peut indiquer une relation dans le temps avec la toxicité mercurielle, mais elle ne correspond pas à la charge de mercure accumulée dans le corps ni à la pathologie qui en découle ! Un faible taux de mercure dans les cheveux ne permet pas d'indiquer que la charge du corps et la pathologie sont nulles. Un taux élevé de mercure signale que le corps élimine du mercure, surtout si le patient suit une cure de désintoxication.

 

L'analyse urinaire

Le mercure est adsorbé par le verre et par les autres matériaux le contenant. Si l'on n'utilise pas du persulfate de potassium comme préservateur, du mercure peut être perdu, l'essai est effectué sur un échantillon de 24 h ou plus, ce qui peut avoir une influence par rapport à un échantillon de prélèvement immédiat.

 

Décompte sanguin total.

Une hyperleucocytose ou de la dépression ont été constatées en cas d'intoxication mercurielle certaine. Après élimination des amalgames, le décompte redescend souvent à 5 000 ou 5 500.

 

Electro-cardiogramme, électro-encéphalo-gramme : des résultats altérés ont été constatés lors de ces tests.

 

Mercure sérique total : cette valeur n'a absolument aucun rapport avec le mercure accumulé ni avec sa pathologie.

 

Analyseur de vapeur de mercure « Jerome ».

Le « Jerome » est le dernier cri de la technique et est employé par les agences du gouvernement pour l'analyse des taux de vapeur de mercure. Le patient est contrôlé avant et après mastication de gomme sans sucre pendant 10 à 15 minutes. Il est courant que des augmentations étonnantes soient relevées, donnant ainsi au patient le moyen de prendre conscience du problème posé par le mercure sous sa forme de vapeur. (NDI : Rappelons ici que le mercure est un métal qui ne devient solide qu'à -38,9°C et qui bout à 356,7°C seulement, ce qui le rapproche des caractéristiques de l'eau et rend donc son évaporation aisée).

 

PROGRAMME THÉRAPEUTIQUE

Le dentiste enlève les amalgames (plombages) dans un ordre séquentiel. Certains patients ressentent des manifestations désagréables, dues à l'augmentation de la charge mercurielle de l'organisme à cause de l'opération d'enlèvement des amalgames. Il est recommandé que le dentiste suive des procédures techniques précises pour minimiser les problèmes pour lui-même, pour le patient et pour son personnel. Le patient peut ressentir des migraines passagères, une augmentation de la salivation, des symptômes analogues au rhume ou même le retour de symptômes physiques et (ou) psychiques préexistants. Il est essentiel, dans les situations aiguës, de prendre de l'ascorbate de sodium (vitamine C) et de suivre un programme de détoxication.

 

LA CURE DE CHLÉLATION-DÉTOXICATION

Certaines substances permettent de chélater (saisir chimiquement) le mercure et de l'éliminer du corps. La détoxication peut s'effectuer par voie orale ou intraveineuse. La méthode intraveineuse, entre les mains d'un médecin compétent, est tout à fait courante, sûre et efficace. La méthode orale consiste à prendre divers suppléments nutritionnels pouvant aider à cette cure de détoxication. Il n'existe pas de cure type et les recommandations peuvent varier selon les praticiens de santé. Parmi les substances pouvant être citées dans une telle cure, l'on relèvera la vitamine A, le bêta-carotène, la cystine, la méthionine, le « Kyolic », l'ail sous toutes ses formes, dont la forme « sociable » ou SGP, la vitamine C, le glutathion, le sélénium, la vitamine E, le bacille lactique, le carbonate de lithium, la pectine de pommes, le son et les produits contenant des fibres, les algues, les enzymes protéolytiques (Polyzym-021, Bio-Multi-Plus, ...) etc.

La durée de la chélation et de la détoxication est variable. Une cure recommandée consiste à commencer une semaine avant la première séance chez le dentiste et à continuer pendant une période de 90 jours. Si le patient est chroniquement malade et fragile, une piqûre intraveineuse de vitamine C est indiquée pour minimiser toute réaction défavorable le jour du retrait de 1'amalgame.

Pour le patient incapable de procéder maintenant au retrait de ses amalgames, la cure de désintoxication peut être déjà entreprise afin de vider la baignoire, même si le robinet coule toujours !

Lorsque les amalgames ont été retirés, il faut les remplacer. L'or est ce qu'il y a de mieux et de plus cher. Sinon il y a les composites.

 

LES COMPOSITES

Il s'agit de produits modernes de la recherche dentaire; ils sont formés de résines, matières plastiques, céramiques. Ils ne contiennent pas de mercure. Ce sont des isolants électriques et ne provoquent donc pas de problèmes de corrosion électrolytique avec des restaurations métalliques se trouvant dans la même bouche. Ils sont thermiquement inertes et protègent mieux la pulpe que les amalgames des variations de température. Ils parviennent rapidement à leur pleine résistance mécanique et diminuent donc les incidents dus à un défaut précoce de robustesse; ils permettent d'effectuer, au cours de la même séance, la finition et le polissage. La préparation de la cavité peut être moins abrasive et moins dommageable pour la structure dentinaire. La rigidité de la dent augmente plutôt qu'elle ne diminue ! Aucun produit de corrosion n'est créé. L'émission ionique est extrêmement limitée et marginale. Il a été déclaré, ce qui sera bientôt démontré, que les composites de dents postérieures permettaient une restauration jusqu'à 85% de l'état antérieur à la carie. Les composites existent depuis de nombreuses années et leur qualité continue à s'améliorer.

De nombreux dentistes font observer à leurs patients que les composites ne tiennent pas aussi longtemps que les amalgames. J'ai appris que la durée de vie de ces derniers était en moyenne de 10 ans. Or certains composites ont déjà tenu plus de huit ans ! Il en existe de nombreux types sur le marché.

 

LA CORROSION

La corrosion est la détérioration d'un métal par réaction avec son environnement. Comme la bouche est l'un des milieux les plus difficiles, les plombages subissent la corrosion. L'amalgame peut servir d'antenne radio ! Certaines personnes en Floride ont, dit-on, reçu Radio-Cuba dans leur crâne grâce à ces antennes intégrées. Les courants électriques dus à ce problème de corrosion galvanique peuvent jouer un rôle dans les problèmes d'articulation temporo-mandibulaire (ATM), dans divers types de névralgie faciale, EEG ou ECG irréguliers, névralgies du trijumeau, et autres problèmes neurologiques comme les difficultés visuelles et les migraines.

 

LA RÉPARTITION DU MERCURE DANS LE CORPS

A partir des amalgames, les vapeurs de mercure peuvent passer (par la respiration) dans les poumons et de là dans le circuit sanguin. Les particules et les ions de mercure peuvent aussi être avalés et absorbés dans le système circulatoire à partir du tube digestif. C'est ainsi qu'il peut être transporté jusque dans n'importe quel tissu, organe, cellule. Les organes les plus sensibles au mercure sont les reins, le myocarde, les poumons, le foie, le cerveau et les hématies. Puis la thyroïde, l'hypophyse, les glandes surrénales, la rate, les testicules, les ovaires, la moelle épinière, les muscles striés et les intestins.

 

LES VOIES BIOLOGIQUES DES RADICAUX SULFHYDRILES (-SH)

Beaucoup d'hormones et d'enzymes de notre organisme contiennent des radicaux sulfhydriles (-SH), composés de soufre et d'hydrogène. Ce sont les chélateurs de la cure de désintoxication mercurielle. L'on peut considérer qu'il s'agit d'une sorte de lutte de traction à la corde ou de bras de fer : si les hormones et les enzymes sont les plus forts, vous perdez du mercure par chélation. Mais celui-ci va inactiver un grand nombre de ces travailleurs dans notre organisme et susciter des désordres ! Voici quelques exemples où ce problème peut se poser, avec les effets négatifs probables ou possibles correspondants.

1. Hématies - anémie ?

2. Fabrication de l'insuline - diabète sucré ?

3. Production excessive d'acide lactique par des tumeurs - cancer ?

4. Physiologie musculaire - problèmes musculaires ?

5. Tissu cardiaque - arythmie ?

6. Facteurs sanguins - coagulation, cicatrisation, problèmes de rétention placentaire ?

7. Synthèse de l'acide désoxyribonucléique (ADN) - malformations congénitales ?

LA SOLUTION ULTIME

Mon conseil est de suivre la solution ultime d'aller chez votre dentiste et d'éliminer de votre route de vie les dangereux obstacles que constitue le mercure contenu dans vos dents et dans votre organisme. Votre santé est entre vos mains.

Le docteur Harold Stanley, Président du Département de Médecine Orale de l'Université de Floride, a déclaré ceci : « Pour autant que je le sache, le mercure contenu dans un amalgame solide ne pose aucun problème à l'homme. Si c'était le cas, cela serait apparu au cours de plus de 100 ans d'usage dans tout le monde ». Sans commentaires !

Denis Bloud, 10.01.1986


 

Document-Santé N° 18D (Suite du 18C, en date du 22.04.1986)

 


Le docteur Sam Ziff, éditeur de la revue Bio-Probe, a bien voulu nous offrir le service gratuit de cet intéressant document, afin de nous permettre de mettre à jour notre Document-Santé N°18 ! Nous analyserons ci-dessous l'essentiel des numéros de novembre 1985, décembre 1985 et février 1986.

Le docteur Zamm (de Kingston) présente, avec le dentiste Bruce Sorrin, ses idées sur la meilleure façon de procéder à un retrait d'amalgame, pour un patient allergique et hypersensible, en particulier aux produits dérivés du pétrole. Il précise d'abord que ce retrait n'est pas une panacée et qu'il faut aussi tenir compte des autres métaux, sous forme d'appareils dentaires entre autres sources d'ions.

Tout d'abord, prendre, quelques semaines avant l'opération, un comprimé de 50 µg de sélénium deux fois par jour (aux repas) avec 15 mg de zinc. Le jour de l'extraction de l'amalgame, prendre également deux comprimés de 500 mg de vitamine C trois fois dans la journée, puis deux fois par jour pendant les trois jours suivants.

Veiller à être le premier patient de la journée et à ce que le dentiste n'ait pas mélangé de produits chimiques (acryliques en particulier). Exiger une ventilation efficace. L'anesthésique recommandé est la Carbocaïne (Cook and Waite). Eviter les anesthésiques contenant des conservateurs tels que des disulfites (qui neutralisent la thiamine). Respirer par le nez et éventuellement demander un masque à oxygène (jusqu'à 12 l/min). La succion par l'assistante doit être proximale et maximale. Comme fond, pas d'eugénol mais oxyde de zinc -oxyde orthophosphorique (par exemple Fleck's Zinc Cement de Mizzy). Ne pas placer de couronnes provisoires en aluminium mais en aluminium anodisé à l'or. La recherche continue pour le traitement de racines chez les patients hypersensibles aux produits chimiques.

Le docteur Mats Hansen a traduit un article paru dans un journal suédois le 10 septembre 1985, où l'amalgame est suspecté d'être responsable d'un taux de mortalité élevé par tumeurs cérébrales. Il s'agit d'une étude effectuée par le professeur Anders Ahlbom sur 9000 personnes, dont la moitié constituée par des dentistes et assistantes de dentistes. La mortalité par tumeurs du cerveau (glioblastomes) est, dans la population des dentistes et assistantes dentaires, DOUBLE de celle du reste de la population suédoise ! Seul l'amalgame semble être en cause. Or d'autres études montrent que la demi-vie du mercure dans le cerveau est de 21 à 27 ans…

Le docteur Westendorff, dentiste à Cincinatti, préconise comme fond de cavité le LIV GC (ionomère vitreux), qui peut être attaqué à l'acide pour placer de préférence du P10 ou P30. Pour les faux-moignons, il emploie l'ESPE-Ketac avec une matrice de contour. Ces eonomères libèrent un peu de fluorure qui aide à la reconstitution de la dentine.

Les nouvelles études scientifiques continuent à prouver la nocivité des amalgames. Il est prouvé que le mercure absorbé sous forme ionique par ces restaurations peut atteindre le même niveau (3 µg/cm2) que le mercure total provenant des aliments et de la boisson. La durée des amalgames occlusaux sur des molaires permanentes d'enfants est en moyenne de 2 ans et 2 mois posés sur des patients de 6 ans, et de 8 ans et 11 mois posés sur des patients de 12 ans. Mais rappelons qu'un amalgame de 20 à 30 ans a perdu environ la moitié de son mercure d'origine ! La preuve que ces fuites de mercure ne sont pas incompatibles avec une bonne tenue des amalgames en bouche a été donnée récemment en Suède, au Karolinska Institute. Une personne brûlée dans sa voiture avait dans la bouche de nombreuses gouttes de mercure métallique, alors que ses amalgames étaient intacts ! Le docteur Mats Hanson a vérifié, comme le professeur Till à Vienne, que les dents ayant contenu de l'amalgame sont complètement infiltrées de mercure. Des mesures faites sur des dents extraites ont montré qu'elles contenaient du mercure en tous points.

Le mercure s'accumule dans les cellules nerveuses (comme le cerveau) et dans les glandes endocrines. Il n'est pas rare que les personnes intoxiquées par leurs amalgames aient une hypertrophie de la thyroïde, qui peut régresser par la suite. Le mercure organique forme des radicaux libres, dont l'effet est identique à celui des rayons X; par contre le mercure métallique a une affinité particulière pour les membranes, qui contiennent des acides gras polyinsaturés; ce qui produit des hydroperoxydes de lipides et finalement la mort des cellules touchées, qui deviennent des sources de produits toxiques de décomposition. Les radicaux libres peuvent être combattus par les vitamines C, E, B, les caroténoïdes et des éléments minéraux tels que zinc, magnésium et sélénium.

Le docteur Stuart Schnecker, P.O. Box 35139, Sarasota, FL 34242, Etats-Unis d'Amérique, a créé un Centre d'Information Mercure/Amalgames, qui centralise toutes les informations des patients ayant constaté des modifications de santé à ce propos. Le docteur Schnecker est lui-même une victime du mercure, qui l'a obligé à abandonner la pratique de son métier de dentiste !

Il ne faut cependant pas voir que le mercure dans les amalgames. Le cuivre émis par ces derniers produit des accumulations dans les tissus gingivaux et périodontaux. L'ion cuivre peut agir comme catalyseur dans la peroxydation des lipides et s'associer ainsi au mercure pour provoquer l'apparition de radicaux libres et de plaques athéromateuses ou de troubles cardio-vasculaires. Il accélère ainsi le vieillissement, et l'on trouve des taux sériques élevés de cuivre dans les états suivants : leucémie, maladie de Hodgkins, arthrite rhumatoïde, infarctus du myocarde, athérosclérose, artériosclérose et psoriasis.

A propos de la fameuse mise en garde de l'Association Américaine des Dentistes, selon laquelle « Il n'y a pas de raison de chercher à faire enlever ses amalgames si l'on n’est pas sensible au mercure », le docteur Zamm tient à souligner qu'ainsi l'ADA se ménage une porte de sortie au cas où les amalgames seraient proscrits : le terme « sensible » est très général et va plus loin que l'allergie ou l'hypersensibilité cliniques. En fait, tout le monde est « sensible » d'une manière ou d'une autre à ce poison biologique ! Si bien que les dentistes qui continuent à placer des amalgames peuvent se trouver, légalement, en position très contestable. Aux Etats-Unis, en 1986, le problème de l'amalgame est lentement en train de passer du plan purement scientifique et médical au plan juridique et politique : un fabricant d'amalgames vient d'être cité en justice et une première action de droit est ouverte, pouvant finalement aboutir à une interdiction officielle de cette technique, à court terme !

Par ailleurs, les forces pro-amalgames se défendent et viennent de faire interdire d'exercice un dentiste anti-amalgame, sans raisons très précises. Alors qu'aucune étude ne permet d'affirmer quelle est la dose toxique minimale de mercure pour l'être humain ! Bio-Probe possède à ce jour environ 1 400 articles et ouvrages scientifiques sur la toxicité du mercure. Un avocat américain devient le chef de file des conseillers juridiques en la matière : Robert E. Reeves (Lexington, Kentucky). Le combat final est sur le point de commencer aux Etats-Unis et l'Europe devra suivre le mouvement, avec un retard que nous espérons minimal grâce à nos informations de première main.

D. Bloud (01.05.1986)

 

Le problème avec les amalgames est qu'ils se situent au carrefour de plusieurs disciplines scientifiques : métallurgie, dentisterie, orthodontie, stomatologie, chimie, biochimie... Tout se passe comme si les utilisateurs professionnels (les dentistes) étaient seuls à décider de la valeur des amalgames, non seulement comme matériaux d'obturation mécanique mais comme implants biocompatibles. Ce point de vue est peu à peu contesté par des spécialistes tels que Jaro Pieva (Suède, docteur en métallurgie) qui, dans le Bio-Probe de juin 1986, expose l'avis d'un expert en la matière.

D'après lui, les autorités suédoises se fondent, concernant le problème de l'empoisonnement par le mercure des amalgames dentaires, sur le rapport de Glantz et Bergman (11 novembre 1982) concluant à la non-libération de quantités toxiques de mercure ou d'autres métaux lourds par les amalgames dentaires. Or ce rapport est faux (réfuté par un grand nombre d'études de spécialistes de la corrosion, domaine scientifique assez éloigné de celui de la dentisterie proprement dite).

Par exemple, Espevik et Mjor (ASTM STP 684) ont observé in vivo une corrosion d'amalgame correspondant à la libération de 130 mg de mercure en 3 ans, soit plus de 100 µg/jour pour une surface de 1 cm2 !

Marek (J. Dent. Res. 63(7), 1984) a étudié plusieurs marques d'amalgames et, sur les plus résistants à la corrosion, a mesuré un micro courant de 3 µA/cm2 hors abrasion, ce qui correspond à 250 µg Hg/jour.cm2 ! Au cours de l'abrasion (mastication par exemple), le courant de corrosion augmente plusieurs fois. Même si l'on réduisait la corrosion à la seule phase gamma-2, la plus instable de l'amalgame, il y aurait quand même 38 µg/jour.cm2 de mercure. Or cette dose minimale théorique, qui est un seuil d'émission d'ions mercure inévitable, dépasse déjà la dose journalière maximale recommandée dans la nourriture pour un adulte aux Etats-Unis d'Amérique, qui est de 30 µg/jour.cm2.

A cette corrosion spontanée in vivo, il faut ajouter l'abrasion masticatoire, l'élévation de température par boissons chaudes ou aliments cuits, l'usure des surfaces d'occlusion par contact, la formation de courants galvaniques par proximité des amalgames et de prothèses en or, acier, etc. Il a été constaté par Skinner que l'on retrouve souvent du mercure dans les alliages d'or, qui sont ainsi affaiblis mécaniquement.

Jorgensen et Saito (Acta Odont. Scand. 28:129, 1970) ont montré qu'un amalgame bien condensé possédait une structure telle que sa phase gamma-2 pouvait être totalement dissoute par la corrosion in vivo. Tous les amalgames contrôlés avaient des fissurations de 2,5 mm de profondeur après 8 mois d'exposition.

Guthrow, Johnson, Lawless (J. Dent. Res. 46:1372, 1967) avaient déjà mesuré un courant de corrosion de 9 µA/cm2 pour un amalgame en salive artificielle, ce qui est le triple du courant mesuré par Marek en 1984 (voir plus haut).

Pour d'autres détails sur les problèmes métallographiques de l'amalgame dentaire, écrire à Jaro Pleva, Ph.D., Pl 3079 - S 68300 HAGFORS.

Bio-Probe de juin 1986 signale que l'enduit protecteur « G-C Lining Cement » a été récemment contrôlé à la Faculté dentaire de Dallas (Texas) et que ses caractéristiques en font un excellent revêtement de la dentine pour les composites postérieurs. Par contre l'eugénol a des propriétés mutagènes des systèmes eucaryotes (nos cellules) d'après une récente étude à la Faculté de Médecine de Virginie-Ouest, présentée au congrès IADR d'Amsterdam en juin 1986. Une autre étude montre que le plomb et le mercure s'associent pour affaiblir puis détruire les bâtonnets rétiniens (réponse à la lumière).

A noter aussi que le premier Congrès Mondial de Prévention Orale se tiendra à Paris du 9 au 11 juillet 1987. Renseignements auprès du docteur Michel Schouker, 170 rue Ordener, 75018 Paris, qui est le Président et Rédacteur en Chef de l'Association Française d'Odonto-Stomatologie Préventive.

D. Bloud 03.07.1986



Document-Santé N°18E (Mise à jour de septembre 1986; Bio-Probe Vol.3, N°4)

 


Aux Etats-Unis, quatre articles ont été publiés récemment par les forces pro-amalgames, en vue de défendre leur position. Mais ces articles, à apparence scientifique, ne contiennent aucune démonstration précise à l'appui de leurs informations optimistes (Baratz : nov. 1985; Consumer Reports : mars 1986; ADA Patient Pamphlet W186: 1985; Sellers, Rodney et al. : juil.1986).

Il est actuellement démontré que le mercure est plus toxique que le plomb, le cadmium et même 1'arsenic (Sharma). Mais sous forme de vapeur, sa toxicité augmente encore. On ne connait pas la dose minimale de mercure qui ne cause pas de dommage aux tissus humains. Or l'article du Dr Baratz n'apporte aucune preuve à l'appui de ses affirmations, ce qui est de l'irresponsabilité, proche de la fausse déclaration et du dol (manœuvres frauduleuses destinées à tromper quelqu'un pour l'amener à passer un acte juridique). Le simple calcul montre qu'un adulte respire environ 720 m3 d'air en 250 jours de travail par an. La dose limite pour les travailleurs de l'industrie, fixée par les Etats-Unis (NIOSH) (0,05 mg de mercure au plus dans 1 m3 d'air respiré à l'usine, 40 h par semaine, par des adultes) (Suisse : 0,10 mg) sera donc atteinte, avec un amalgame contenant en moyenne 0,78 g de mercure, en 21,67 ans (780/0,05.720); ou en 5,4 ans pour un porteur de 4 amalgames, et ainsi de suite.

L'article de « Consumer Reports » n'est pas non plus sérieux, car il se fonde sur les excrétions urinaires de mercure, que l'on a prouvé être non significatives. L'article de Rodney, Sellers et al. montre une certaine toxicité des amalgames (47 % des enfants contrôlés avaient des niveaux de mercure supérieurs à la norme industrielle NIOSH précitée. Mais cette norme concerne seulement des adultes, travaillant 40 h par semaine dans l'industrie; et non des enfants, exposés en permanence (aux vapeurs de leurs amalgames) ! Les dommages subcliniques (non mesurables) ne sont pas pris en considération. Les enfants exposés au mercure par leurs amalgames sont assimilés, par les auteurs, à des ouvriers « traversant à la marche une zone de travail contaminée » ! Cela montre le peu de sérieux de ces travaux.

Les auteurs ont ensuite placé des amalgames pendant 48 h à 37°C dans des éprouvettes contenant de la salive et/ou du sérum. Ils ont ensuite mesuré « des quantités extrêmement faibles » de mercure, sans autre précision ! Mais les échantillons n'ont pas été soumis à des cycles de contraintes (représentant les frictions et abrasions lors de la mastication, le contact avec des aliments ou liquides plus chauds que 37°C), ni au brossage des dents, ni surtout à 1'électro-galvanisme qui accélère l'émission d'ions mercure dans une bouche contenant plusieurs foyers métalliques. La perte naturelle de mercure (par évaporation) dans les éprouvettes n'a pas été mesurée. Il n'a pas non plus été tenu compte de l'action des bactéries telles que les Strepto-coccus Mutans, qui transforment le mercure métallique en méthyl-mercure, cent fois plus toxique (voir p. 6).

La feuille d'information distribuée par l'ADA à l'intention des patients se fonde sur des études partielles et périmées, utilisant par exemple (comme autrefois Frykholm) l'excrétion urinaire du mercure. L'amalgame y est considéré comme « virtuellement sans danger » car « l'organisme se débarrasse lui-même du mercure par l'urine » ! Mais, en 1978, Sugita a montré que la demi-vie du mercure est de 18 à 20 ans dans le cerveau humain; l'élimination étant d'autant plus lente que la dose est faible. L'ADA continue à mentionner un pourcentage de 1 % seulement de patients allergiques au mercure (ce qui représente tout de même plus de 2 millions de personnes pour les Etats-Unis d'Amérique et justifierait en soi une interdiction absolue d'emploi). Mais toutes les études à ce sujet donnent des valeurs supérieures à ce mythique « 1% », affirmé gratuitement, par argument d'autorité. D'après les études sérieuses qui ont été conduites, les allergiques aux amalgames seraient au nombre minimal de 5 millions et pourraient être 32 millions, pour les Etats-Unis ! Or 1'allergie n'est qu'un aspect, le plus évident du problème. Pour les autres, il reste la sensibilité à long terme... L'ADA interdit aux dentistes de toucher avec les doigts les amalgames; ce qui laisse à penser que, d'après elle, le seul endroit sûr pour les stocker serait la dent humaine !

(D. Bloud 18.09.1986)

Traduction de la première page du journal quotidien « SVEMSKA DAGBLADET », 20 mai 1987 -Rapport de Inger Atterstam- reprise par la revue américaine BIO-PROBE (Orlando) (traduction de l'anglais par D. Bloud) :

« Le Ministère de la Santé publique (SOCIALSTYRELSEN) de la Suède met fin à l'emploi des Amalgames (plombages) »

« L'amalgame est un matériau d'obturation dentaire inadéquat et toxique, qui doit être abandonné dès que des matériaux de remplacement appropriés seront produits. Dans un premier temps, les poses d'amalgames à des femmes enceintes seront proscrites ».

Telles sont les recommandations du groupe d'experts du Ministère suédois de la Santé publique, qui a étudié la question controversée du danger d'empoisonnement par le mercure des amalgames. Le Ministère a donné son appui total aux experts et a donc opéré une volte-face historique, après plus d'une décennie de débat animé.

« Nous nous rendons compte aujourd'hui que nous avons fait fausse route » a reconnu le chef de service Viking Falk, du Ministère (Socialstyrelsen). « Cela a fait inutilement souffrir les gens ».

Les experts dentaires du Socialstyrelsen sont ceux qui menaient l'opposition aux chercheurs et aux patients qui, depuis de nombreuses années, combattaient pour que ce danger soit reconnu.

« Personne ne peut dire combien de temps il faudra jusqu'à ce que l'utilisation des obturations en amalgames soit interdite. Le comité de recherche a avancé une durée de dix ans ».

Titre et article intérieurs :

« IL EST DANGEREUX D'UTILISER DES AMALGAMES »

« Du point de vue toxicologique, l'amalgame est un matériau dentaire inacceptable, qui doit être abandonné dès qu'un matériau d'obturation dentaire approprié aura été mis au point.

« A titre de première étape dans le processus d'élimination de l'emploi des amalgames dans les obturations dentaires, tout travail de fond avec des amalgames sur femmes enceintes doit être arrêté afin d'éviter que le fœtus subisse les dangers du mercure.

« Cette décision historique a été prise dans le rapport présenté par une commission de recherche spéciale sur l'emploi du mercure dans les amalgames, présenté mardi. Le Socialstyrelsen a donné son appui total au contenu de ce rapport. Une grande solution peut donc être apportée au débat sur le risque de l'amalgame, qui durait depuis plus de dix ans et devenait navrant ».

« NOUS AVONS FAIT UNE ERREUR »

« Nous nous rendons compte aujourd'hui que nous avions fait une erreur de jugement en la matière. Des patients ont souffert inutilement et nous allons maintenant rectifier nos fautes et essayer, de diverses manières, de résoudre le problème. Il ne s'agit rien de moins que de donner aux patients le meilleur traitement possible, a expliqué Viking Falk, du Socialstyrelsen, lors de la présentation du rapport.

« C'est un défi inhabituel qui est lancé aux principales autorités médicales du pays quant à leurs responsabilités, d'autant plus que, depuis maintes années, les mêmes experts dentaires du Socialstyrelsen s'opposaient fermement aux chercheurs et aux patients qui tentaient de lancer l'avertissement du risque de toxicité des plombages ».

« Nous avons fait fausse route dès le tout début à cause de l'accent mis sur ledit « galvanisme oral », a expliqué Hans Sundberg, chef du service dentaire du Socialstyrelsen. De plus, les connaissances les plus importantes dans ce domaine ne sont apparues que ces dernières années. C'est en décembre 1985 que le Socialstyrelsen a consenti à former, sous une pression politique serrée, la commission de recherche en la matière, sous la présidence du professeur P.O. Lundberg, neurologue à l'hôpital d'Uppsala ».

22.07.1987

 


 

Editeur : Michel Dégallier…, Av. de la Vogeaz 15, CH-1110 Morges Suisse).

Tél. 021/801.26.79

 

 

INFORMATION IMPORTANTE - PRIÈRE INSTANTE D'INSÉRER
(texte anglais sur demande à D. Bloud)

 


Traduction de la première page du journal quotidien « SVENSKA DAGBLADET », 20 mai I987 - Rapport de Inger Atterstam (traduction de l'anglais par D. Bloud) reprise par la revue américaine BIO-PROBE (Orlando).

« Le Ministère de la Santé publique (SOCIALSTYRELSEN) de la Suède met fin à l'emploi des Amalgames (plombages) »

« L'amalgame est un matériau d'obturation dentaire inadéquat et toxique, qui doit être abandonné dès que des matériaux de remplacement appropriés seront produits. Dans un premier temps, les poses d'amalgames à des femmes enceintes seront proscrites.

Telles sont les recommandations du groupe d'experts du Ministère suédois de la Santé publique, qui a étudié la question controversée du danger d'empoisonnement par le mercure des amalgames. Le Ministère a donné son appui total aux experts et a donc opéré une volte-face historique, après plus d'une décennie de débat animé.

« Nous nous rendons compte aujourd'hui que nous avons fait fausse route » a reconnu le chef de service Viking Falk, du Ministère (Socialstyrelsen). « Cela a fait inutilement souffrir les gens ».

Les experts dentaires du Socialstyrelsen sont ceux qui menaient l'opposition aux chercheurs et aux patients qui, depuis de nombreuses années, combattaient pour que ce danger soit reconnu.

Personne ne peut dire combien de temps il faudra jusqu'à ce que 1'utilisation des obturations en amalgame soit interdite. Le comité de recherche a avancé une durée de dix ans ».

Titre et article intérieurs :

« IL EST DANGEREUX D'UTILISER DES AMALGAMES »

Du point de vue toxicologique, l'amalgame est un matériau dentaire inacceptable, qui doit être abandonné dès qu'un matériau d'obturation dentaire approprié aura été mis au point.

A titre de première étape dans le processus d'élimination de l'emploi des amalgames dans les obturations dentaires, tout travail de fond avec des amalgames sur femmes enceintes doit être arrêté afin d'éviter que le fœtus subisse les dangers du mercure.

Cette décision historique a été prise dans le rapport présenté mardi par une commission de recherche spéciale sur l'emploi du mercure dans les amalgames. Le Socialstyrelsen a donné son appui total au contenu de ce rapport. Une grande solution peut donc être apportée au débat sur le risque de l'amalgame, qui durait depuis plus de dix ans et devenait navrant ».

« NOUS AVONS FAIT UNE ERREUR »

« Nous nous rendons compte aujourd'hui que nous avions fait une erreur de jugement en la matière. Des patients ont souffert inutilement et nous allons maintenant rectifier nos fautes et essayer, de diverses manières, de résoudre le problème. Il ne s'agit rien de moins que de donner aux patients le meilleur traitement possible, a expliqué Viking Falk, du Socialstyrelsen lors de la présentation du rapport.

« C'est un défi inhabituel qui est lancé aux principales autorités médicales du pays quant à leurs responsabilités, d'autant plus que, depuis maintes années, les mêmes experts dentaires du Socialstyrelsen s'opposaient fermement aux chercheurs et aux patients qui tentaient de lancer l'avertissement du risque de toxicité des plombages ».

« Nous avons fait fausse route dès le tout début à cause de l'accent mis sur ledit 'galvanisme oral' a expliqué Hans Sundberg, chef du service dentaire du Socialstyrelsen. De plus, les connaissances les plus importantes dans ce domaine ne sont apparues que ces dernières années. C'est en décembre 1935 que le Socialstyrelsen a consenti à former, sous une pression politique serrée, la commission de recherche en la matière, sous la présidence du professeur P.O. Luniberg, neurologue à l'hôpital d'Uppsala.

 


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