Une gestion géologique des inondations est-elle possible?

 

Autre désastre récurrent : les inondations qui se reproduisent de plus en plus souvent maintenant car les nappes phréatiques sont saturées (dans le canton de Genève, en Picardie, en Ardèche et ailleurs). Pour résoudre ce problème, une solution pourrait consister à envisager une gestion géologique des eaux de surface non absorbées par l'environnement local. Ne pourrait-on pas, après études et sondages appropriés, forer des puits étanches jusqu'à des poches géologiques profondes dans lesquelles ces eaux pourraient être évacuées rapidement sans pour autant qu’il y ait pollution des nappes superficielles alimentées par le ruissellement? Ces puits seraient équipés de vannes de sécurité permettant de les refermer après l'exhaure.

 

Le choix des poches souterraines devrait évidemment être effectué avec soin par des géologues, de façon à éviter tout risque de contamination des nappes phréatiques encore intactes. Si, comme c’est le cas en France actuellement dans un grand nombre de communes, ces nappes finissent par être polluées par l'inondation et ne peuvent plus être utilisées, leur vidange à plus grande profondeur permettrait d'accélérer leur réalimentation et leur réutilisation normale. Dans le canton de Genève, à part le pompage-filtrage de l'eau du lac, la nappe phréatique a une surface de 30 km2 et est pompée à une profondeur comprise entre 25 m et 70 m (TG du 3/12/02 p. 33). N'étant pas suffisamment renouvelée par le ruissellement, elle est alimentée artificiellement par pompages complémentaires dans l'Arve: il s'agit donc d'une nappe superficielle en termes géologiques, au-dessous de laquelle une poche d'évacuation pourrait sans doute être trouvée par sondage. 

 

Quant à la capacité d’absorption des sols, celle-ci dépend plus de leur surface réelle que de la nature des cultures : lorsque je suis arrivé en Suisse (en 1970), je me souviens d’avoir été frappé par un article indiquant que le béton progressait dans ce pays à raison de 25 m2 par seconde ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Je crains hélas que la suite des événements ne me donne raison et que l’on doive en venir à des solutions de ce type, dont l’aspect quelque peu faustien n’est qu’à l’image de ce qui les appelle.

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