Document-Santé n°22

 

COMMENT METTRE AU MONDE UN ENFANT SAIN

(original publié en 1984 – mis en ligne le vendredi 1er janvier 2010)

 

D. Bloud

 


AVANT-PROPOS

La présente étude n'a pas pour ambition de remplacer l'abondante littérature concernant la naissance mais celle d'informer les futures mères (et leurs compagnons) des pièges à éviter et des gestes à accomplir pour donner à l'enfant toutes les chances d'entrer de plain-pied dans "le pays de la santé" et du bien-être, ce qui leur permettra de diriger leur regard vers leur but profond.

Ce document fait suite au Document-Santé N°8, "Le mythe menstruel", qui doit être assimilé au préalable, dans le cadre d'une détoxication générale et profonde. L'aspect psychique de la préparation n'est pas non plus à négliger et à ce sujet l'on lira avec un grand intérêt "La Vie Secrète de l'Enfant avant la Naissance", de Thomas VERNY, 1982, Grasset.

Nous résumerons tout d'abord quelques articles parus dans le numéro 13 de la revue "L'Impatient" (9, rue Saulnier, F-75009 Paris) en vue de permettre à la femme de "reconquérir la naissance", de la dédramatiser et de la "démédicaliser", pour revenir à ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être: un acte naturel.

"Dans notre société technocratique, la naissance est de plus en plus conçue et organisée comme un acte de production. Sous prétexte de "sécurité", d'efficacité, on en arrive à déposséder presque complètement la femme de son rôle, à la transformer en objet et à faire de cet acte si profondément humain, si profondément charnel, si chargé d'amour qu'est la naissance d'un enfant, une opération strictement technique, accomplie dans la froideur et l'indifférence de la routine par des équipes de spécialistes, certes qualifiés, mais qui fabriquent des transistors" (éditorial de L'IMPATIENT N°13).

La "technicisation" des accouchements n'a pas apporté de véritable miracle car, selon les couches sociales, l'inégalité de la mortalité périnatale (- 6 mois à + 6 jours) n'a pas été modifiée: les femmes des milieux populaires, moins bien préparées physiquement et psychiquement, payent un tribut beaucoup plus lourd que les femmes des milieux plus favorisés, à conditions techniques sensiblement égales. Il y a moins de 2% d'accouchements à domicile en France actuellement; par contre les épisiotomies (incision du périnée avant la naissance pour éviter des déchirures du col) sont devenues systématiques dans la majorité des maternités; la mortalité périnatale est tombée à 15 pour 1000 en France: mais est-ce seulement à cause des techniques nouvelles ? La statistique montre que la mortalité maternelle a tendance à augmenter quand l'accouchement est trop médicalisé (voir L'Impatient N°13). En Hollande, où l'on accouche normalement à domicile, la mortalité périnatale était de 4,2 ‰ à domicile contre 25,3 ‰ à l'hôpital, en 1974. Prés de 40% des naissances ont lieu à domicile dans ce pays, dont le taux de mortalité périnatale est très inférieur à celui des autres nations, comme la France, pratiquant l'hospitalisation systématique.

Aux Etats-Unis, les naissances naturelles sont devenues les exceptions qui confirment la règle de l'hospitalisation d'emblée. A Québec, plus de 95% des accouchements se font sous anesthésie (dont la moitié en péridurale, grande technique actuelle d'insensibilisation: cette analgésie consiste à injecter un liquide entre les vertèbres et la dure-mère de la moelle épinière, au niveau de la 2e lombaire. Utile en cas de césarienne, cette technique entraîne cependant l'emploi des forceps en cas de naissance naturelle, car la mère ne peut plus pousser). Aux Etats-Unis, plus du tiers des accouchements se fait aux forceps. Les accélérations des contractions (pour permettre à l'équipe de "régler le problème" à l'heure qu'elle-même a choisie) se font par administration d'hormones post-hypophysaires (ocytociques). Or un rapport d'enquête sur les morts maternelles dans le district de Columbia associe l'hémorragie à l'excès de manipulation intra-utérine et à l'emploi des ocytociques (L'Impatient N°13, p.6). Ces hormones ont d'autres conséquences, cette fois sur l'enfant: le docteur Roberto Caldeyro-Garcia, de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique, signale que, dans le travail induit au moyen d'ocytociques, 75% des contractions utérines sont si fortes qu'elles réduisent la quantité d'oxygène atteignant le cerveau du bébé. Le travail provoqué peut également, d'après lui, causer un déplacement de certains os du crâne de l'enfant (deux fois plus dans les accouchements provoqués que dans les autres). Les tractions sur le placenta peuvent causer des hémorragies lorsque l'obstétricien est obligé de le détacher manuellement. Si le placenta a du mal à se décoller après l'accouchement, c'est justement parce que la mère a reçu, très souvent, une piqûre d'hormone destinée à faire se contracter l'utérus, pour ainsi éviter l'hémorragie ! Un exemple de telles contradictions lors de l’"accouche ment industriel" est ainsi donné par l’Impatient :

"Un matin du début de l'année 1978, une femme arrive au C.H.U. de Limoges pour y accoucher. Son histoire est fort significative de l'ambiance des maternités "industrielles". Elle arrive au moment de la tournée des étudiants en certificat de gynécologie obstétrique. L'examen de la femme ne montre aucune imminence de l'accouchement. Mais on en profite quand même (afin que les étudiants en prennent l'habitude) pour lui brancher aussitôt une perfusion de sérum glucose. Pendant qu'on y est, on lui fait une amnioscopie, histoire de constater que "l'enfant a beaucoup de cheveux". Ensuite, on passe à la mesure des contractions utérines: comme elles ne sont pas encore suffisantes pour une expulsion, on rajoute des ocytociques (qui servent à accélérer les contractions) dans la perfusion de glucose. Et quelques minutes plus tard, alors que personne ne s'y attend, l'accouchement a lieu ! L'appareil de mesure des contractions devait être mal étalonné. Dans l'affolement général, on oublie complètement que la perfusion contient des ocytociques et on les laisse tout l'après-midi, ce qui permet à la pauvre mère d'avoir encore des contractions toute la nuit...". Ce cauchemar n'a rien d'exceptionnel. Aux Etats-Unis, pour "calmer" les mères on leur donne un médicament analogue au L.S.D., la scopolamine, drogue dure qui met les femmes hors d'elles. Au point, raconte un médecin, W.J. Sweeney, que dans certains hôpitaux près de New York, "les patientes, portant des casques de football sur la tête, sont placées dans des lits capitonnés et sont bourrées de scopolamine Jusqu'aux yeux." En Europe, l'on se contente d'adjuvants de l'accouchement du type "Démerol" qui, du sang de la mère, peut passer dans celui du bébé et en inhiber totalement la respiration. Les méthodes naturelles d'accouchement sans douleur" (A.S.D.) sont jugées superflues; ou carrément taxées de "rigolade" dans les services hospitaliers actuels. L.S.D. ou A.S.D. ?

Selon des spécialistes américains, la surveillance électronique ("monitoring") du fœtus ne repose sur aucune base scientifique; non plus que l'échographie, dont rien ne prouve l'innocuité. Nous y reviendrons plus loin. Hais, à une future maman qui se renseignait sur la possibilité de mettre au monde son enfant chez elle, un gynéco logue répond: "Si vous accouchez à domicile, vous ferez un anormal" (Revue du Syndicat des Médecins Généralistes, "Pratiques", N°36). Les maîtres de l'utérus, par leur terrorisme intellectuel et le chantage à la sécurité, ont fait de l'accouchement un monde d'imprévisibles horreurs, qui ne manquent d'ailleurs pas de se manifester et de se produire... Les diverses épidémies d'entérocolites survenues à Paris dans des maternités "de pointe", hypertechnicisées, ajoutent encore aux doutes que l'on peut avoir à ce sujet. Faut-il donc aller en Hollande pour accoucher ?

Deux philosophies fondamentales sont ici, plus qu'ailleurs peut-être, confrontées: d'une part le processus naturel, avec sa spontanéité et ses risques inhérents, d'autre part le processus technique, contrôlé, avec ses autres risques. Il devient difficile aux femmes d'obtenir un juste milieu car, une fois entre les mains d'une équipe hospitalière, elles ne décident plus rien et sont prises en charge comme dans un autre service. "On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi les médecins brandissent avec autant d'insistance l'argument de la "sécurité": il s'agit avant tout de LEUR sécurité, de leur confort, de leur tranquillité d'esprit. Et aussi de leur pouvoir: non pas se rendre sur le territoire de la femme, mais la faire venir sur le leur, l'hôpital, là où ils sont tout-puissants. La Hollande démontre que l'accouchement à domicile ne présente pas plus de risques que l'accouchement à l'hôpital. Le vrai problème n'est donc pas là: Il est dans la crainte des mandarins de voir leur pouvoir contesté par des parents qui n'accepteraient pas cette main mise, et qui voudraient sauvegarder leur identité, leur intimité, leur liberté."

C'est pour reprendre en main la naissance et en faire une chose naturelle que s'est constitué en France le collectif "La Graine" (Tour des Tonnelles, 131, rue de Lodève, 31000 Montpellier). Ce collectif s'est formé spontanément et a mis en place une équipe d'accouchement à domicile, formée d'une sage-femme, d'un obstétricien ou de deux sages-femmes, avec un monitoring portatif, une couveuse, du sang, de l'oxygène et une petite pharmacie. Un ambulancier attend devant la porte, prêt à partir si cela est nécessaire. Une vingtaine d'enfants par an naissent déjà ainsi grâce à ce collectif, qui réalise un Bulletin que l'on peut demander directement à l'adresse ci-dessus. "A l'hôpital de Montpellier, les pères n'ont pas le droit d'assister à la naissance de leur enfant. Nous avons une vision globale des choses. Aux "Lilas", on a l'impression que les parents viennent consommer de l'accouchement Leboyer. Ils sont un peu passifs. A La Graine, nous voulons nous organiser pour que l'enfant ait sa place, qu'il soit un sujet à part entière. Après la naissance, il faut apprendre à écouter."

La naissance devrait être vécue, non comme un cauchemar industriel, mais comme une joie, une petite fête familiale. Dans sa clinique de Pithiviers, le docteur Odent tente de recréer, en milieu hospitalier, les mêmes conditions qu'à la maison, tandis que La Graine apporte "l'hôpital à domicile"; à conditions de sécurité égales, le coût total n'est pas plus élevé que celui des classiques huit jours de clinique. Ce type d'accouchement redonne à une très ancienne profession, celle des sages-femmes, toute l'importance que, depuis le XVIIIe siècle, les obstétriciens n'ont cessé de lui faire perdre. Même les "maïeuticiens", hommes choisissant cette profession d'accoucheurs non-médecins, semblent être encore une tentative des hommes de s'introduire dans une profession traditionnellement féminine, sans doute à la faveur des conditions techniques, où ils se sentent plus à l'aise.

Il ne faut pas oublier que la position couchée à l'accouchement date de cette période du Grand Siècle, où ces dames de la Cour, souvent trop grassouillettes et ne pouvant plus prendre la position accroupie (naturelle), ont commencé à faire appel aux médecins obstétriciens au lieu des (trop simples) sages-femmes ! "Clinique" veut dire "position couchée", étymologique-ment; si la nature a prévu que l'accouchement ne se ferait pas (normalement) dans cette position, c'était bien pour montrer qu'il ne s'agissait pas d'une maladie mais d'un acte sain. Le livre de Marie-José Jaubert : Tes bateleurs du Mal joli" (Ed. Balland) développe parfaitement cet appel aux femmes, et aux parents en général, à ne plus se laisser bâillonner par les théories ou méthodes sur mesure, à ne plus se taire devant la confiscation de la maternité, et à exiger d'avoir le contrôle absolu de son propre accouchement et le libre accès à la méthode de son choix.

Pour bien montrer en quoi le processus naturel est fin et intelligent, à telle enseigne qu'il n'est même pas encore totalement connu de la science moderne, nous soulignerons qu'il est démontré actuellement que c'est le fœtus qui déclenche lui-même les contractions et qui réclame son expulsion. Le système se fonde sur des rythmes biologiques et des "horloges" physiologiques très délicates, dans lesquels les techniciens pénètrent en toute ignorance. On sait maintenant que le pic statistique des naissances à 4 h du matin n'est pas un hasard mais une NORME biologique ! C'est là l'aboutissement d'un programme lancé depuis neuf mois, dont l'action est déclenchée exactement 12 heures avant l'expulsion, à 16 h.

A 16 h, l'activité cérébrale normale du fœtus est telle que son hypophyse produit une hormone (AC1H) qui stimule ses glandes surrénales. Celles-ci produisent le cortisol, qui déclenche le début des contractions à 1 h (pic statistique).

La rupture des membranes (perte des eaux) déclenche chez la mère une synthèse accélérée des prostaglandines (qui relâchent le muscle utérin) et d'ocytocine (qui exciteront les contractions). Il est alors 4 h et l'expulsion spontanée a lieu.

Les recherches continuent; mais ce que l'on sait, c'est que le signal du fœtus ne peut être compris par le corps de la mère que l'APRES-MIDI ou le SOIR, selon son rythme repos-activité. Ce pic des naissances à 4 h correspond en fait au pic de l'activité circadienne (journalière) des surrénales de la mère et de l'enfant. Ainsi a-t-on remarqué que les surrénales des enfants nés par voie naturelle ont plus travaillé que celles des enfants nés par césarienne, comme si ces glandes responsables de l’ACTIVITE s'étaient préparées à affronter à temps voulu la vie autonome.

Comme pour corroborer cette heureuse coïncidence hormonale prévue par l'a nature, les statistiques de chronobiologie révèlent un pic des naissances provoquées vers 13 h 30, c'est-à-dire quand le fœtus est prêt lui-même. MAIS PAS ENCORE SA MERE ! Cela suppose toutefois que la mère soit bien "réglée" chronobiologiquement, ce qui nous reconduit à notre Document-Santé N°8 sur les cycles menstruels. On constate que les prématurés sont plus fréquents dans deux groupes de femmes particulièrement déphasées: les migrantes et les intellectuelles, qui ne suivent pas les lois naturelles pour des raisons opposées, les unes par dépaysement local, les autres par choix délibéré (activité cérébrale démesurée le soir, déréglant le cycle circadien biologique). Mais si l'on sait que "l'étude des rythmes biologiques qui président à l'accouchement n'en est qu'à ses balbutiements", comment peut-on considérer que les techniques hospitalières de forçage apportent une quelconque "sécurité" à la mère et à l'enfant ?

Il n'existe plus qu'une trentaine de sages-femmes exerçant encore à domicile en France; et pourtant la demande augmente régulièrement. On ne sait plus que les sages-femmes peuvent réaliser tous les examens prénataux sauf celui du troisième mois (obligatoire pour la Sécurité Sociale) et que l'on peut accoucher à domicile tout en étant pris en charge à 100% par l'assurance sociale. Les fonctions traditionnelles de la sage-femme ont été progressivement annexées par les médecins; mais des accidents naturels comme la "syncope blanche" (ou arrêt du cœur de l'enfant au moment de l'expulsion normale), imprévisibles, peuvent donner lieu à des récupérations techniques forcenées en hôpital, aboutissant, au lieu d'une mort naturelle, à des réanimations laissant des séquelles souvent graves; car un arrêt cardiaque laisse des traces irréversibles.

C'est ainsi que l'on voit apparaître de plus en plus d'enfants mal formés, débiles moteurs ou mentaux, que la "sécurité" hospitalière a forcés de naître et de vivre. Une sage-femme est parfaitement capable de faire face à un problème tel qu'une présentation par le siège ou par l'épaule, si la mère et l'enfant n'ont pas de fatigue particulière, et si le bébé est petit (cas des enfants de végétariennes). Sinon, le départ pour la clinique afin de terminer l'accouchement sous anesthésie est toujours possible. Le placenta expulsé, la sage-femme reste auprès de la maman plus d'une heure, pour prévenir une hémorragie éventuelle. Ensuite, elle effectue des visites quotidiennes pendant une dizaine de jours, pour tout contrôler sur place. L'idéal est que la sage-femme puisse être accompagnée, comme dans le Collectif La Graine, d'un anesthésiste et d'une puéricultrice, en contact avec une antenne médicale; ce qui n'est pas irréalisable actuellement. C'est sans doute la voie de l'avenir, l'accouchement industriel devant disparaître avec les autres aspects de cette hystérie (nourriture industrielle, voyages industriels, culture industrielle, etc.). Une sage-femme à domicile ne fera pas crier l'enfant (à moins qu'il n'y ait insuffisance respiratoire) en coupant son cordon avant qu'il ait cessé ses échanges avec la mère, alors qu'à l'hôpital cette pratique est systématique. A la maison, l'environnement sera normalement plus calme, le nouveau-né étant extrêmement sensible, aux bruits (secs surtout, puisqu'il sort d'un milieu aqueux). Contrairement à ce que l'on répand encore dans les milieux hospitaliers, "accoucher à domicile ce n'est pas retourné en arrière"; mais aller en avant, être en avance sur son temps !

La "naissance sans violence" du docteur Leboyer est une révolution qui fait son chemin progressivement, éliminant peu à peu les obstacles industriels et financiers bien établis. Toutes les mamans ne peuvent aller dans les cliniques de pointe (Pithiviers, Les Lilas, Châteauroux) ; mais, en liaison avec la maternité de Pithiviers, s'est créé un "Mouvement pour la naissance sans Violence", 32, rue de la Mouillère. Bâtiment La Misaine, F-45100 Orléans. A cette adresse, vous pourrez obtenir les adresses des différents collectifs régionaux existants, et d'autres informations utiles.

Le livre du docteur Leboyer, "Naissance sans Violence", Seuil, doit absolument être lu après le présent Document -Santé. Il apporte des pensées positives, douces, antidotes d'un livre alarmiste comme: "Le DANGER de Naître", d'un mandarin français (le professeur Sureau) dont la clinique d'avant-garde (Baudelocque) a été le siège d'une épidémie d'entérocolites en chaîne... Danger de naître en conditions d'usine, mais joie de naître en conditions d'amour, dans un cadre de bonheur et au milieu de vibrations douces ! Aux Etats-Unis, la césarienne est devenue une méthode banale car 50% des femmes la subissent; 40% dans certaines maternités françaises. La femme est mise souvent en perfusion d'emblée, "pour si jamais il y avait un problème"; mais surtout pour la mettre en position de malade et de dépendance...

Leboyer rappelle que l'antique malédiction de la Bible, "tu enfanteras dans la douleur", est fondée sur une mauvaise traduction; alors qu'il faut lire: "tu enfanteras dans l'intensité", ce qui n'est pas la même chose ! L'enfant né dans la pénombre et posé immédiatement sur sa mère découvre seul la respiration, étant toujours alimenté par le cordon (même s'il se trouve sous l'eau d'une piscine d'accouchement). Il poussera quelques petits cris spontanément, sans qu'il soit besoin de le frapper. Souvent, les hurlements du bébé semblent dus à la douleur psychique et physique de la section trop rapide du cordon ombilical, encore vivant. Ne pas oublier que la mise au sein précoce du nouveau-né, même s'il n'y a pas de lait, provoque chez la mère un réflexe naturel de nouvelles contractions, et une décharge hormonale facilitant l'expulsion du placenta; ainsi qu'une première montée du précieux colostrum. La pénombre est indispensable car les enfants nés en pleine lumière mettent souvent plus de 24h à ouvrir grands leurs yeux, tandis qu'un "bébé Leboyer" sourit et écarquille les yeux immédiatement. De même, il est démontré (Dr. Séguy) que les caresses et les baisers sont importants pour le développement immunitaire du bébé, et que le contact direct peau contre peau est aussi important que le lait. La mise au sein immédiate permettra donc à la mère de refuser la classique piqûre de méthergin pour décoller le placenta, ainsi que l'inutile piqûre de vitamine K à l'enfant. Refuser également le collyre aux antibiotiques ou au nitrate d'argent dans les yeux de l'enfant (une goutte de lait maternel suffira toujours pour cela). Noter que le persil et le cerfeuil coupent le lait, alors que carvi, anis et fenouil l'augmentent, comme le blé, les carottes et les amandes.

Pour l'alimentation de l'enfant, lire le "Dossier Alimentation de l'Enfant" réalisé par la Fondation Soleil à Genève. D'une manière générale, rester très vigilant devant la déshumanisation et la médicalisation de la naissance, et se mettre en contact avec d'autres personnes, aux adresses indiquées, pour ne pas être seule devant le système actuel de chantage à la sécurité. Comme le dit tout rondement le docteur Barchewitz: "L'exploitation de l'angoisse risque de conduire l'équipe obstétricale à une logique de fuite vers les appareils"; ce qui résume parfaitement la première partie de notre document.

CE QU'IL FAUT FAIRE

La gestation d'un bébé commence avant même que l'œuf soit fécondé: c'est une aventure qui se prépare par une information détaillée. L’analyse astrologique peut également permettre de déterminer des périodes plus ou moins favorables, cornue en agriculture biodynamique on ne met pas une graine en terre sans chercher à savoir si cet acte est en harmonie avec les lois universelles et cosmiques, la position de la Lune à la conception se retrouvera à la naissance, à l'ascendant de l'enfant, comme les Egyptiens l'avaient déjà remarqué. Inutile de préciser qu'une naissance industrielle, forcée, implique un déphasage par rapport à ces cycles complexes et que, dans de tels cas, le thème astrologique ne correspondra pas à la réalité, l'heure exacte ayant été faussée par les techniques employées. L'astrologie permet également de choisir le sexe de l'enfant, avec probabilité de 99% de succès. Mais ce n'est pas le thème de ce document-santé, visant avant tout à donner à l'enfant à naître, déjà conçu, les meilleures chances de santé totale.

1 - Une détoxication physique et psychique préalable est indispensable. Le livre du docteur Michaud, "Pour une Médecine Différente", comporte à ce sujet diverses indications précieuses, que nous ne reprendrons pas ici, au sujet des "drainages". Nous estimons qu'une détoxication alimentaire et colonique approfondie (voir aussi le Document-Santé N°5: "Détoxication par le jus de blé et par les irrigations du côlon") remplace toutes les préparations pharmaceutiques, allo- ou homéopathiques. Un utérus parfaitement régularisé, sans nécrose périodique des artérioles, constituera le site de nidification idéal de l'œuf humain.

La détoxication de l'organisme paternel est également importante car il a été démontré qu'un père fumeur transmettait des risques génétiques accrus à sa descendance. L'environnement "vibratoire" de la future mère (atmosphère respirée, paroles prononcées autour d'elle, musique entendue, bruits ambiants, couleurs, odeurs...) conditionnera le fœtus.

Il convient de lire à ce sujet divers livres de préparation à l'accouchement comme celui de Verny et surtout "La Nuit Utérine" du professeur A.A. Tomatis, pionnier de l'influence des vibrations sur le fœtus. Celui-ci, en effet, a terminé (à 4 mois et demi de gestation) son premier organe d'adulte, qui n'évoluera en principe plus (mais régressera): son oreille interne; ce qui est en soi une preuve concrète de l'importance donnée par la nature à ce type de perception ! Des travaux canadiens ont montré que le fœtus pouvait parfaitement percevoir la tonalité affective des sons prononcés autour de la mère. Tomatis, par sa technique de l’"accouchement sonique" des enfants (ou adultes) autistiques (maladie mentale qui conduit au détachement de la réalité extérieure), a montré que le fœtus, en voulant se protéger contre des agressions vibratoires (par exemple une simple déclaration de la mère du type: "Cet enfant, je n'en veux pas"), va instituer dans ses circuits nerveux des dérivations telles qu'à la naissance, sans être réellement sourd audio métriquement, il n'entendra plus certaines fréquences ou certaines harmoniques, initialement traumatisants. Classé comme "autistique", il faudra plus tard réaliser un "accouchement sonique" complet, par la Méthode Tomatis, pour faire tomber la protection ainsi érigée.

Ces travaux expérimentaux, parfaitement contrôlables et vérifiables, pourraient correspondre à la démonstration d'un fait que la Tradition rapporte, c'est-à-dire l'irruption d'une entité ("âme") dans le corps de l'enfant, à un moment donné. Les régressions hypnotiques pratiquées sur 750 personnes aux Etats-Unis par l'auteur du livre "La Vie avant la Vie" (Helen Wambach, Collection J'ai Lu) montrent que l'âme qui s'incarne dans le fœtus perçoit parfaitement la situation ambiante et peut modifier son intégration dans les tissus de l'enfant de manière à éviter certains problèmes, allant (à la limite) jusqu'à quitter le corps si les conditions sont trop mauvaises (enfants mort-nés). D'où les conseils donnés de parler à l'enfant comme à une personne adulte qui est peut-être une ancienne connaissance d'une vie antérieure, et même d'engager un dialogue intelligent par pressions ventrales interposées, à heures fixes (Verny). Le fœtus répond aux pressions.

Ces données d'ordre psycho-physiologique, encore en voie de recherche, suffisent à nous inciter à la prudence et au respect devant le processus de gestation d'un enfant. L'alimentation sera un élément important certes, mais non suffisant; car là, plus que jamais, il faudra autant surveiller ce qui sort de la bouche que ce qui y entre, les deux étant dépendants l'un de l'autre.

La simple préparation physique, sans tenir compte des subtilités Intérieures, ne nous paraît pas suffisante car l'être humain est un tout. Les séances d’"accouchement sans douleur" sont sans doute plus utiles comme dynamique de groupe de mères que comme initiation à l'accouchement proprement dit. Il vaut mieux se grouper avec des femmes pratiquant notre méthode (voir à la dernière page l'adresse d'un réseau de soutien spécial).

2 - Là se place le problème des échographies, pratiquées systématiquement pour les contrôles périodiques de maternité, il est clair que cette méthode, dont l'inventeur est aussi le docteur Tomatis, présente des avantages certains, par exemple pour déceler une malformation grave ou une mauvaise mise en place du fœtus ("sièges"). Il s'agit toutefois d'une émission assez puissante d'ultra-sons, dont l'innocuité n'est pas plus démontrée que la nocivité. Diverses études ont été effectuées, aux Etats-Unis en particulier, sur les tests prénataux par échographie. Un article paru dans le Courrier de Genève le 29 décembre 1983, sous la plume de Madame Adrienne Szokoloczy-Grobet, fait le point sur ce problème. Une étude sur les incidences psychologiques des échographies a été conduite par Mme Anne Courvoisier, psychothérapeute genevoise, sur 300 femmes ayant subi des échographies à la Maternité de Genève. Cette étude signale certains soucis de la part des mères, dont certaines ont subi jusqu'à 18 échographies au cours d'une seule grossesse ! Une échographie coûtait, en 1983, 127,50 FS selon le tarif applicable aux Caisses-maladie, sans compter les honoraires des consultations gynécologiques. L’"American Collège of Obstetricians and Gynecologists" a préconisé au public la prudence et l'emploi judicieux des ultra-sons, "qu'il faut réserver aux situations où ils sont véritablement indiqués". C'est ce qui a été confirmé par un colloque tenu en 1982 à New York sur les effets des ultrasons sur le fœtus. Nous pouvons donner plus de détails sur demande à ce sujet, mais la "voie du milieu" consisterait à conseiller aux futures mères d'accepter le minimum admissible d'échographies de routine, l'avantage le plus clair étant de déterminer si, au cours du dernier mois, le fœtus a bien la tête en bas. Dans un cas vécu récemment, l'échographie ayant montré que ce n'était pas réalisé, il fallut procéder à l'hôpital à une opération dite de "version" externe, où une manipulation a permis de remettre le fœtus en bonne position; alors qu'autrement, en supposant que l'enfant n'ait pas de lui-même modifié sa position, ce qui est toujours possible, il aurait fallu procéder à une version interne, par manipulation au moment de l'accouchement; ou à une césarienne, en dernier ressort.

3 - Les contractions ressenties par une femme végétarienne, détoxiquée, semblent, à efficacité égale, plus profondes et moins rapides que celles des femmes en général. Les normes officielles d'urgence sont donc moins facilement applicables dans notre cas. Des contractions toutes les 3 ou 4 minutes peuvent correspondre déjà à une dilatation notable du col (8 cm par exemple). L'examen de ces deux paramètres peut suffire à déterminer le moment du départ en clinique ou maternité, si l'accouchement n'est pas vécu à la maison, comme c'est le cas en majorité dans certains pays (sauf aux Pays-Bas). Le choix du lieu et du moyen d'accouchement doit être fait dans les premiers mois car il conditionnera la préparation. La Maternité de Genève est bien équipée, assez sympathique aux méthodes "douces" à condition de les négocier préalablement et de les rappeler au moment de leur application (d'où nécessité de la présence du père ou d'une personne pouvant aider la mère à ce moment-là, sur place). Il semble cependant que la clinique privée, si l'on a accès à ce type d'établissement, soit plus agréable et plus souple. Les témoignages vécus nous seront utiles pour mettre au point cette partie du document d'information. Merci de nous les communiquer avec vos remarques.

Un cas récent nous a montré que l'accoucheur n'hésitait pas, un samedi soir, à procéder au "chantage aux forceps", déclarant froidement a la mère en travail: "Si vous n'accouchez pas avant 23 h, je prends les forceps" ! D'où le recours, qui a été fait, à une injection d'hormone pour provoquer l'accouchement, alors que les contractions n'étaient pas encore assez fortes pour l'expulsion: l'enfant est bien né à 10h55, mais la mère a fait une déchirure du col ! Hémorragie, narcose pour réparation, perte de conscience au moment du premier contact avec l'enfant, impossibilité de "négocier le cordon" (insister pour qu’on ne le coupe que lorsque les battements circulatoires n'y sont plus perceptibles), goutte-à-goutte et proposition d'une transfusion sanguine, refusée pour "raisons personnelles" par cette mère courageuse, néanmoins renvoyée chez elle dès le sixième jour...

4 - Beaucoup d'homéopathes conseillent de faire préparer des remèdes à partir du placenta, qu'il faut faire mettre en conservation dès l'accouchement. Le faire porter rapidement à une pharmacie (comme Brun à Genève) pour que la souche ne s'altère pas ou ne soit pas détruite par la clinique. Au besoin, le faire prendre par la pharmacie.

5 - A négocier également : la lumière au moment de la venue au jour de l'enfant. Faire écarter l'éclairage à ce moment. L'on peut également demander qu'un miroir soit placé de manière que la mère puisse suivre la progression. Le plus important est de pouvoir faire en sorte que l'accouchement se fasse naturellement, sans provocation chimique que ce soit, à l'heure déterminée par le fœtus. Il est démontré que c'est celui-ci qui envoie une hormone pour déclencher l'expulsion au moment voulu. Les thèmes astrologiques établis pour des heures de naissance artificielles perdent l'essentiel de leur valeur, comme l'a rappelé le chercheur Michel Gauquelin (C.N.R.S.).

6 - La position d'accouchement naturelle est debout ou accroupi; la position assistée médicalement : couchée. Il existe dans les maternités une "chaise américaine" pour les accouchements accroupis; mais elle n'est pas toujours disponible, la demander spécialement. L'on expérimente, surtout en URSS (voir Science et Vie d'octobre 1984 à propos des caissons sensoriels) et en France (à Pithiviers) les accouchements dans l'eau, en piscine stérile avec apnées (suspension de la respiration) naturelles de l'enfant expulsé (jusqu'à 30 minutes dans certains cas). Les chercheurs de ce domaine revendiquent pour de tels enfants des facultés extrasensorielles telles que la télépathie, la télékinésie, la médiumnité, etc. Nous n'avons pas encore assez de recul pour en juger mais il peut être intéressant d'étudier ces possibilités.

7 - En 2e classe de maternité, les mères sont en chambres à deux, avec visites possibles toute la journée. En 3e classe, les chambres sont de quatre lits, les enfants étant groupés au milieu de la pièce; alors qu'en 2e classe ils sont retirés et mis en pouponnière (sous tubes fluorescents la plupart du temps). Si les deux mères en conviennent, elles peuvent insister pour qu'on leur laisse les bébés dans la chambre, les soins étant éventuellement donnés en pouponnière. Insister pour assister dès que possible aux soins donnés à l'enfant, même si l'on rencontre quelque mauvaise volonté ("Je n'ai pas le temps").

8 - Le premier bain donné au nouveau-né peut souvent être confié au père, sur demande spéciale. Demander que l'on n'ajoute pas de produits chimiques dans l'eau du bain. Contrôler également les "gouttes" instillées dans les yeux du bébé à la naissance. Eviter que l'on applique, lorsque l'enfant a perdu son cordon, une crème du type "Merfen" (contenant du mercure, hautement toxique, même à doses faibles). A ce sujet, il convient aux mères de faire retirer, avant même la conception, tous leurs amalgames au mercure-argent; voir à ce sujet le Document-Santé n°18). Retarder le premier bain pour que l'enfant puisse absorber des produits d'expulsion ("vernix") essentiels.

9. - Ne pas oublier d'apporter avec soi robe de chambre, pantoufles, soutien-gorge d'allaitement, tampons, en général non fournis sur place. Egalement graines germées fraîches, tamari, pollen, et si possible jus de blé vert (en poudre), et réjuvélac (en poudre) (si on ne peut se les faire préparer frais et liquides, ce qui est évidemment préférable), huile de germe de blé. Sur demande, l'on peut en général obtenir des plats préparés spécialement, par exemple du riz complet ou des pâtes complètes. Une "diététicienne" passe en général, mais n'a en fait que des notions assez vagues du végétarisme total et de l'alimentation vivante. Lui communiquer les Documents-Santé.

10 - Les tisanes de sauge (assez concentrées, à raison de 20 g/litre) sont recommandées pour tonifier l'utérus si l'on n'a pas pratiqué assez longtemps la détoxication par l'alimentation vivante. L’"Huile de Prunelle du Dr. Hauser" est utile avant et après l'accouchement pour éviter les vergetures. Masser l'enfant à l'huile d'amandes douces ou de germes de blé, dont il absorbera la vitamine F par la peau.

11 - Un problème classique est celui de la vitamine D, mobilisatrice du calcium nécessaire à la croissance de l'enfant. Le lait maternel en contient normalement, d'où l'avantage de l'allaitement. Celui-ci est sous la dépendance de l'hypophyse et doit être institué dès le début (le colostrum au moment de l'accouchement contient des substances de protection indispensables à l'enfant). Eviter que l'on donne au bébé du glucose (ce qui peut induire une dépendance précoce à la drogue sucre) ou que l'on commence à le nourrir au biberon car il peut alors perdre le réflexe de succion initial et ne plus arriver à téter ensuite. Le lait de femme est de composition un peu différente de celui des autres mammifères (en particulier pour les taux de sodium et calcium comparés). Il convient donc de réserver ce lait au bébé humain et de laisser le lait de vache aux veaux et le lait de chèvre aux chevreaux... Le problème est, d'après analyses précises faites en Europe et rapportées par la revue "Nature et Progrès" en 1974, que les femmes éliminent par cet émonctoire beaucoup de toxines; au point que leur lait, même de végétariennes, n'est pas conforme aux normes de toxicité de l'O.M.S. (pour le D.D.T. en particulier) applicables au lait du commerce courant. D'où la nécessité d'une profonde détoxication initiale. Ce lait de femmes détoxiquées par alimentation vivante et sans règles menstruelles n'a pas été analysé (à notre connaissance) mais ce contrôle devrait être effectué immédiatement pour savoir quelles substances vont être ingérées par le bébé à l'allaitement maternel. Il peut exister des éléments non mesurables, d'ordre "éthérique", dus au contact avec la mère.

Nous ne pouvons proposer une méthode absolument parfaite, irréalisable dans ce monde pollué, mais seulement une sorte d'idéal et d'aide-mémoire pouvant servir aux mères soucieuses de la santé de leur enfant. Vos communications et expériences vécues nous seront utiles pour compléter et éventuellement rectifier ce document.

12 - Voici un témoignage précis de succès obtenu en Amérique du Nord par un jeune couple pratiquant la nourriture vivante: Yves Nadon et France Leduc, du Québec.

Ce texte est traduit du bulletin de l'Institut Hippocrate de Boston (Vol. 3, N°2, 1984: Living Food Familles).

"Yves Nadon de Sherbrooke, Québec, était là avec son fils de trois ans, Josué, au régime d'alimentation vivante depuis sa naissance. Yves a fait part aux participants de son expérience d'élevage d'un enfant aux nourritures vivantes.

Pendant sa grossesse, la femme d'Yves, France, a suivi un mode de vie très sain en faisant du yoga, en parcourant au pas de course quelques kilomètres par jour (jusqu'au septième mois) et en suivant un programme d'exercice physique des cuisses, et de vélo.

France prenait ses aliments vivants au moyen de pousses, jus de blé vert, noix et amandes, légumes, accompagnés de jus et de laits de soja; elle n'a jamais éprouvé de malaise quelconque au cours de sa grossesse.

Josué est né à l'issue de trois heures de travail, sans douleur ni hémorragie. Il a été allaité pendant neuf mois, à l'exclusion de tout autre aliment; et France, pendant cette période, n'a jamais manqué de lait. Au bout de neuf mois, des aliments vivants ont été introduits dans le régime du bébé. Josué mange maintenant des jeunes pousses, des légumes, des feuilles vertes, des fruits, des céréales et légumineuses germées, du lait de sésame ou de soja. A l'âge de deux ans et demi, il a arrêté de téter sa mère. Josué n'a jamais eu d'érythème fessier et récemment, lors d'un bilan pédiatrique, tous ses résultats se sont révélés au-dessus de la moyenne.

Yves et France espèrent que d'autres couples en alimentation vivante seront en mesure de ressentir les joies de l'élevage d'un bébé au régime vivant. Ils sont en train de mettre en place un réseau de correspondants pour aider les familles en alimentation vivante à partager et à confirmer les renseignements de chacun sur la puériculture saine par l'alimentation vivante.

13 - Si vous souhaitez entrer en correspondance avec des familles en alimentation vivante et échanger vos expériences avec elles, adressez votre première lettre à: Yves Nadon et France Leduc, 113 Québec, Sherbrooke, Québec JI3L4, Canada. Au fur et à mesure qu'un plus grand nombre de personnes participera au groupe de soutien, une liste d'adresses sera dressée et envoyée à chaque famille en alimentation vivante."

14 - NAITRE EN KABYLIE (L'Impatient, nov. 1984). Nicole Ferry est jeune, médecin et elle attend un enfant. En 1978, plus jeune médecin encore, elle dirigeait la maternité d'un hôpital en Grande Kabylie (Algérie). Très vite, elle constata que les femmes ne venaient pas volontiers à l'hôpital et que chez celles qui y venaient, il y avait beaucoup de problèmes, en particulier un nombre anormalement élevé de "liquides teintés", qui sont souvent une indication de césarienne ou de forceps. Pourquoi ces problèmes ? s'est demandé Nicole Ferry à qui l'on avait appris que pour l'accouchement, le modèle c'était celui de l'hôpital.

Pendant trois ans, elle a fait une recherche en profondeur sur la médecine traditionnelle en Kabylie. Elle a rencontré des matrones, assisté à des accouchements à la maison. Privilège rare qu'elle doit à la qualité de ses relations avec les femmes d'un petit village algérien. En 1983, elle a fait un film de 40 minutes qui s'appelle "Pour que ses jours fleurissent". Nous assistons à une naissance qui prend place harmonieusement au milieu des autres activités des femmes: le pain, la lessive, la poterie. Les femmes font tout cela accroupies en compagnie des autres femmes de la famille et des enfants.

Le jour de la naissance, l'accoucheuse traditionnelle est là. C'est sa 101e naissance. Elle a tout préparé, elle est connue dans le voisinage pour sa gentillesse et sa compétence. Il n'y a pas de rupture avec la vie quotidienne. La jeune femme accouche accroupie, habillée comme d'habitude de sa longue robe fleurie. Images douces, qui nous changent des gros plans violents des accouchements-écartèlements de l'hôpital.

Le message est clair. Après avoir vu le film, on n'a pas de peine à s'imaginer pourquoi ces femmes ont tant de problèmes quand elles accouchent à l'hôpital. Position gynécologique, nudité, touchers vaginaux à répétition sont pour la femme autant de stress qui, selon Nicole Ferry, peuvent expliquer leurs réactions pathologiques à l'hôpital.

Ce joli film ne peut manquer de susciter la réflexion. 90 à 95% des accouchements se passent bien, partout dans le monde. Pourquoi, c'est la question que pose bien le film de N. Ferry, vouloir les médicaliser ici comme ailleurs ? C.S.

Location du film: Inter-Service Migrants, 12 rue de Guy de la Brosse, F-75005 Paris. Tél. 535.75.84

Distribution, achat de copies: Médiathèque des 3 mondes, 63 bis rue du Cardinal Lemoine, F-75005 Paris. Tél. 354.33.38.

BIBLIOGRAPHIE

La lecture de livres spécialisés, bien avant la conception de l'enfant à venir, est conseillée car c'est un sujet très vaste et très intéressant.

Il convient de lire tout d'abord nos Documents-Santé numéros 8, 2, 5, 18 et 34, essentiellement, pour situer le cadre hygiéniste dans lequel nous nous plaçons.

Ensuite, dans l'ordre d'importance, à notre avis:

NAISSANCE SANS VIOLENCE, T. Leboyer, Seuil

LA VIE SECRETE DE L'ENFANT AVANT LA NAISSANCE, Thomas Verny, 1982, Grasset

LA VIE AVANT LA VIE, Helen Wambach, J'ai Lu. Av. Mystérieuse A3, 80

LES BATELEURS DU MAL JOLI, M.J. Jau-bert, Balland

BIEN NAITRE, Michel Odent, Seuil

CHILDBIRTH AT HOME, Marion Sousa

MAMAMELIS, Rina Nissim

NAITRE... ET ENSUITE ? Cahiers du Nouveau-né, N°1 et 2, Stock

DES ENFANTS SAINS, Jeannette Dextreit, Vivre en Harmonie

NAISSANCE SEREINE, Annie et Jean-Marie Gläntzen, B.P. 71, F-59650 Villeneuve d'Ascq

VOUS AVEZ UN ENFANT, Elise et Claude Freinet, Table Ronde (en bibliothèque car épuisé)

POURQUOI NAGER AVANT DE MARCHER, Jean Fouace, Delta, CH-1800 Vevey

TOUT CE QUE VOUS VOULEZ SAVOIR SUR LA GROSSESSE, L'ACCOUCHEMENT, LA CONTRACEPTION, Fanchon Pagès et Yves Duprey, 200 réponses, Seghers

LA NUIT UTERINE, A.A. Tomatis

L'OREILLE ET LA VIE, prof. A.A. Tomatis (Au Centre du Langage, 6 rue Emilie-Gourd, CH-1206 Genève. Ce centre pratique "l'accouchement sonique" des enfants déficients).

LE YOGA DE LA FEMME ENCEINTE, Claire Curetti, Genève. Librairie Soleil, 32 Petit-Senn, 1225 Chêne-Bourg.

MEDECINES DOUCES POUR LES ENTANTS, Dr. Koechlin-Schwartz et M.E. Granier-Rivière. (Dictionnaire, cf. L'Impatient N°6).

POUR UNE MEDECINE DIFFERENTE, Dr. Michaud, Poche.

Echographies (références)

Dimensions psycho-sexuel les de l'échographie obstétricale, Anne Courvolsier et Willy Pasini, dans "Sexualité et Gynécologie psychosomatique", tome 2. Ed. Masson, 1983, p. 1-110.

Diagnostic Ultrasound in Obstetrics and Gynccology, in "Women and Health", N°7, automne-hiver 1982, p. 55-63, et p. 65-81.

Le Courrier de Genève, 29 décembre 1983 (Lettre de Mme Szokoloczy-Grobet, Argousiers 10, 1255 Veyrier, qui peut recueillir les témoignages à ce sujet).

"Question of risk still hovers over routine prénatal use of ultrasound", in "The Journal of American Médical Association", 23/30, avril 1982, p. 2195-2197.

S. Ciatti et alii, Stato attuale delle conoscenze sulla tossita degli ultrasuoni in diagnostica medica, Recenti progressi in Medicina, Roma, Vol. 71, juillet 1981. p. 1-21.

Revues

L'Enfant et la Vie (tendance Montessori), 76 rue de Trie, F-59159 HEM

Parents

L'Enfant

Bulletin "La Graine", Tour des Tonnelles, 131 rue de Lodève, F-34000 Montpellier

Articles intéressants :

Bébés amphibies, Tribune de Genève du 10.4.1981 (renseignements chez Mme Katelyn Gaussen, 021-71.78.19)

Naître en douceur, GHI (Genève Home Informations) du 19.4.1984 (p. 18)

Reconquérir la Naissance, L'IMPATIENT, 9 rue Saulnier, F-75009 Paris (numéros 13 et 16)

Science et Vie, octobre 1984, Caissons d'isolation.

Centres de Renseignements :

BUIS (Dr. Berthoud) (Fondation Soleil): 022/49.28.18, Genève

Dispensaire des Femmes, 4 rue du Môle, 1201 Genève (32.91.14)

Centre de Préparation à la Naissance, 3 rue du Stand, 022/29.30.29, Genève. (Article Tribune de Genève du 17.8.84)

Collectif La Graine, Tour des Tonnelles, 131 rue de Lodève, F-34000 Montpellier

Centre du Langage, 6 rue Emilie-Gourd, 1206 Genève (Méthode Tomatis). 022/47.98.71

Mme Szokoloczy-Grobet, Argousiers 10, 1255 Veyrier (Echographie)

Yves Nadon et Trance Leduc, 113 Québec, Sherbrooke, Québec JIH3L4 Canada (réseau de soutien en alimentation vivante des bébés)

Mouvement pour la Naissance sans Violence, 32 rue de la Moulllère, Bâtiment La Misaine, F-45100 Orléans.

Le 21.12.1984


Document-Santé N°22B

 

COMMENT METTRE AU MONDE UN ENFANT SAIN

LA NAISSANCE

Denis Bloud

 


Colique des nourrissons

La faute aux parents

Le problème banal des nourrissons souffrant de colique douloureuse après l'allaitement a récemment été mis en relation avec le tabagisme des parents.

Des chercheurs français ont étudié 253 enfants âgés de trois mois et examinés lors de consultations pédiatriques de routine.

Ils ont demandé aux mères si leurs enfants pleuraient, régurgitaient de la nourriture ou vomissaient après les repas. Ils ont aussi noté le poids à la naissance, le mode d'alimentation, la dimension de la famille ainsi que la situation économique, le niveau d'éducation et les habitudes des parents en matière de tabac.

Dans 215 familles où la mère ne fumait pas, mais où le père consommait de une à 10, de 11 à 20 ou plus de 20 cigarettes par jour, la prévalence des coliques était respectivement de 45 %, 69 % et 91 %. Lorsqu’aucun des deux parents ne fumait, seuls 32 % des enfants souffraient de coliques.

Genève Home Information, 12.12.85

 

Même si en France les sages-femmes assurent encore 93 % des surveillances de travail et 47 % des responsabilités d'accouchement, les obstétriciens ont tendance à les écarter et à les remplacer. C'est ainsi que l'on voit, en 11 ans, le taux des césariennes passer de 6 % en 1972 à plus de 12 % en 1983, dont 8 sur 10 programmées à l'avance et non décidées au moment de l'accouchement ! Les accouchements normaux ne sont plus aussi fréquents qu'autrefois: 82 % en 1983, seulement. Les accouchements déclenchés artificiellement sont passés de 11,4 % à 16,4 % de 1972 à 1983. L'épisiotomie est passée dans la même période, de 22,4 % à plus de 38 %, avec des secteurs où 90 % des femmes la subissent (comme dans la plupart des maternités suisses). L'échographie, dont l'innocuité n'est pas prouvée, est passée de 5,7 % en 1972 à 69,7 % en 1983 ! La mortalité périnatale serait ainsi tombée à 9,7 pour mille; mais cela vaut pour l'enfant car la mortalité maternelle a, par contre, augmenté et atteint maintenant 3 pour mille ! Le taux de décès maternel est en effet multiplié par 4 lors des césariennes. Mais il est difficile de connaître la cause réelle, puisqu'en France les certificats de décès en couches ne précisent pas la cause de la mort...

Monitoring et échographie utilisent des ultrasons et, aux Etats-Unis, la FDA recommande d'éviter leur utilisation systématique. Une sage-femme signale que le bébé, avant de naître, fuit les ultrasons et arrive parfois à prendre des positions particulières pour leur échapper.

Du côté des méthodes douces, il faut signaler l'Association Nationale pour la Reconnaissance et le Développement de l'Accouchement à Domicile, 5 avenue Alfred-Merle, F-12100 Milau (65.60.42.19), qui a fait paraître le communiqué suivant: "Notre association recherche des sages-femmes et des médecins qui font, ou qui souhaitent faire des accouchements à domicile. Nous demandons à tous de nous aider à constituer un fichier. Nous disposons actuellement de vingt personnes pour toute la France... et cela n'est pas suffisant pour répondre à la demande de très nombreuses femmes. Ces dernières nous écrivent pour avoir l'adresse d'un praticien dans leur région. 0'avance merci de nous aider pour le renouveau de l'accouchement à la maison. Il n'est pas interdit d'adhérer, moyennant la somme de 50 F à 150 F, selon vos possibilités."

Une nouvelle méthode de dialogue avec le fœtus, l'HAPTONOMIE, a été mise au point par le Hollandais Franz Veldmann. Elle est pratiquée à Paris par Catherine Dolto, médecin (Groupe du G.R.E.N., 6 rue Nizon, F-75015 Paris - 43.22.65.34). C'est la science de l'affectivité et du toucher. Elle facilite la détente pour préparer l'accouchement. Franz Veldmann touche le ventre d'une future mère et dit à l'enfant: "viens avec moi"; et la rondeur du ventre suit les mains et la voix, vers la gauche, vers la droite, se promenant selon les indications données ! C'est tout un autre art de vivre et d'aborder l'enfant. Environ 200 accouchements ont déjà été conduits selon cette méthode douce, pour laquelle de nombreux praticiens sont en formation.

Cliniques douces en France :

- Les Lilas (banlieue parisienne) (tél. 43.60.02.65)

- Pithiviers (38.30.10.49)

- Les Bleuets (Châteauroux) (54.34.37.18)

- Nantes (40.52.10.55)

- Château-du-Loir (43.44.03.58)

- Ste-Thérèse de Sarlat (53.59.02.23)

- Bon Secours (Paris)

Autres adresses éventuelles: se renseigner auprès de la Fédération nationale des associations d'usagers concernés par la Naissance, (FNAUCN), 34 rue de Cîteaux, F-75012 Paris, (tél. 43.47.54.47).

Ces cliniques ont des taux de mortalité périnatale inférieurs à ceux des cliniques dures. A titre documentaire, la clinique Sainte-Thérése de Sarlat (en Dordogne) n'a pratiqué que 2 épisiotomies en 10 ans, 3 césariennes en 3 ans (pour environ 120 accouchements par an) ! La salle d'accouchement de la clinique de Sarlat ne sert pratiquement jamais car les femmes préfèrent accoucher dans leur lit habituel; tout cela pour un prix de journée dérisoire: environ 40 francs suisses/jour ! Une association s'est créée pour soutenir ce lieu de naissance privilégié, actuellement menacé de disparition. Sa directrice, Mme de Béarn, est disponible 24 h sur 24, 365 jours par an, à la faveur d'une dérogation qui disparaîtra avec elle.

D.B., d'après la revue L'IMPATIENT,
N°97, de décembre 1985.

 

Voici quelques extraits tirés du livre du docteur Henry G. Bieler: "Les aliments sont vos meilleurs remèdes" (Editions S.I.P., Monte-Carlo, 1965).

A la page 111: "...le bébé moyen vient au monde avec le corps plein de toxines et l'intestin plein de méconium (bile oxydée de couleur noirâtre). En fait, il est si toxique que, même avec les meilleurs soins, il lui faut trois ans pour éliminer les poisons dont il a hérité à sa naissance.

La nature essaie de nettoyer le sang de la mère en dirigeant ses impuretés vers le corps de l'enfant. L'enfant premier-né est le plus toxique et généralement le plus difficile à alimenter et à élever."

Les nouveau-nés mettant 3 ans pour éliminer de leur intestin les toxiques reçus de la mère (si elle en avait..., ce qui est toujours le cas d'une mère qui mange cuit, qui consomme du café, du thé, du sucre, des œufs, des produits laitiers, etc.), il serait donc indiqué de faire des lavements périodiques au bébé pour lui enlever ces résidus de l'intestin. C'est là la cause de leurs selles molles et nauséabondes. (M.D.)

Le 28.7.1987