Débat sur l’identité nationale : la république française est-elle la France ?
(mise à jour du lundi 27 août 2012)
Le grand débat sur l’identité nationale n’est en fait ouvert qu’au sujet de la France post-révolutionnaire. La France de l’Ancien Régime est considérée comme nulle et non avenue par les initiateurs de ce débat. Dans le journal «Le Monde » du mardi 5 janvier 2010 (p. 20), on lit en effet ceci sous la plume d’Anna Moï : « La France est éternelle, avais-je pensé. Tel n’est pas l’avis des initiateurs du débat sur l’identité nationale, qui la datent de la Révolution française et lui associent ses symboles : Marianne, Marseillaise, drapeau tricolore, 14-juillet. Mais alors, la France d’avant la Révolution n’était-elle pas française ? Voltaire était-il moins français que Lamartine ? Pourquoi réduire l’identité millénaire de la France à quelques siècles ? »
Ces « quelques siècles » ne représentent en effet que 218 ans, soit 14 % du temps écoulé depuis Mérovée. Cette limite temporelle et politique imposée autoritairement par le gouvernement Sarkozy au débat le fausse donc complètement celui-ci. C’est d’ailleurs là une bonne preuve du caractère rigide (sous des apparences de « liberté, fraternité, égalité ») du système républicain obligatoire et de la mentalité de ses dirigeants, élus démocratiquement par une masse dont l’âge mental est actuellement évalué à quatorze ans environ et qui vote plus plus les « sucres » qu’on lui promet que pour autre chose. Cette page est illustrée de 3 vidéos (4 min, 10 min et min), reprenant les textes ci-après.
Ma contribution au débat gouvernemental (vidéo de 4 min environ) est ainsi libellée sur le site officiel : Pour moi, la vraie France est celle qui existait avant la Révolution de 1789, depuis laquelle il y a eu 2 empires, 3 monarchies, 5 républiques et autant de révolutions, c'est-à-dire l'instabilité. La France se cherche encore et ne se trouve pas. A mon avis, elle reste traumatisée par la violence de sa révolte contre l'autorité du Roi et de l'Eglise. Elle a perdu sa "baraka" lorsque les révolutionnaires ont brisé la Sainte Ampoule contenant l'huile qui avait servi à sacrer son premier roi, Clovis. Les vrais Français sont ceux qui sont de mon avis et dont les ancêtres se sont battus avant la Révolution afin de construire ce pays qui se détruit maintenant lui-même car il a perdu ses vraies valeurs. Egalité, liberté et fraternité ne sont que des mots vides de sens: c'était, comme la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" en 1789, des voeux pieux qui témoignaient d'un idéal bien intentionné mais irréaliste, comme on peut le constater aujourd'hui où le pays est prisonnier de ses propres mythes et se croit obligé d'accueillir tout le tiers monde, ce qui le paupérise et le détruit inexorablement. La France n'a pas compris que le métissage, en diluant les différences génétiques, tuait finalement la diversité. Il faut qu'elle sorte de sa dépression nerveuse et retrouve ses valeurs prérévolutionnaires réelles : la France du Lion royal (généreuse, rayonnante et stable) au lieu de celle de la Balance révolutionnaire, qui cherche perpétuellement un équilibre idéal et impossible.
« L’histoire de France depuis la Révolution
est celle d’un long interrègne, durant lequel elle expérimenta presque toutes
les formes de gouvernement connues de l’homme, mais n’a jusqu’à maintenant
toujours pas retrouvé le bonheur ou la stabilité. » (La Controverse de Sion, Douglas Reed, p. 157)
Il est évident que cette prise de position vise surtout à donner un bon coup de pied dans la fourmilière de l’unique et obligatoire bien-pensance des républicains et démocrates, qui ne parlent que d’accueil, de « vivre ensemble » et autres inepties de ce genre. Jeanne d’Arc devait-elle aussi « accueillir et vivre avec » les Anglais débarquant illégalement dans notre pays ? Charles Martel et Roland devaient-ils « accueillir et vivre avec » les Arabes que les Espagnols n’ont pu bouter que très tardivement hors de leur pays ? En moyenne statistique, il y a 1 ISF par jour qui quitte définitivement la France pour aller enrichir un autre pays, tandis que 1 000 SDF ou Sans-Papiers (soit environ 365 000 par an) débarquent dans notre pays dans le même temps : jusqu’où ira ce suicide, que je crois inconsciemment expiatoire de l’énorme faute commise en 1789 ? Que restera-t-il de Neuilly-sur-Seine, dont mon grand-père Edmond Bloud a été maire de 1927 à 1947, lorsque ses 12 % d’électeurs ISF seront partis à l’étranger ?
A mon avis, toutes proportions gardées quant aux progrès techniques intervenus depuis 1789, il n’y a pas eu de véritable progrès humain et les caisses de l’Etat sont toujours vides, avec une dette nationale dont l’incommensurabilité touche à la virtualité scripturale. La fraternité, l’égalité et la liberté ont-elles vraiment progressé dans notre pays depuis 1789 ? La France peut-elle vraiment servir de modèle au reste du monde (comme c’était le cas sous l’Ancien Régime) ?
Méritons-nous la démocratie ? Est-ce une « des-mots-cratie » ?
D'après ses dirigeants actuels, "la société russe n'est pas assez mûre pour faire l'expérience de la démocratie" (TG 8/11/07, p.7). Celle-ci implique en effet la responsabilité collective d'œuvrer au bien de la res publica, comme le demandait Platon dans sa Cité idéale. Après 1342 ans de régime monarchique (du roi Mérovée en 447 à la Bastille en 1789), la France a proclamé de nobles idéaux comme la liberté, l'égalité, la fraternité (déclaration des droits de l'homme). En réalité, dans les 218 ans qui ont suivi la révolution (14 % du temps écoulé depuis Mérovée) on a vu 4 révolutions (1789, 1830, 1848, 1870), 3 monarchies, 2 empires et 5 républiques sans que ces idéaux aient jamais été approchés et sans que la démocratie soit instaurée puisque l'on voit constamment des minorités "en colère", se gargarisant d'idéaux révolutionnaires, refuser le vote majoritaire et bloquer le reste du pays sans se préoccuper de l'intérêt général. Ces comportements infantiles, relevant plus de Super-Nanny que de la cocarde républicaine, sont la preuve qu'en effet la société actuelle n'est pas assez mûre pour accéder au rêve démocratique. La réalité du combat quotidien montre que l'on est toujours dans la course d'escalade d'autrefois, où les "ascenseurs sociaux" n'existent pas et où seuls les meilleurs arrivent au but, ce qui est la définition de l'aristocratie et la conséquence logique du fait que, comme le notait Rousseau dans le Contrat Social, les hommes sont "inégaux en force ou en génie".
Comment construire une nouvelle France réconciliée avec son passé ?
Plutôt qu’à un retour à la royauté de droit divin et aux privilèges héréditaires d’une ou plusieurs castes, je crois qu’il est temps de mettre au point un nouveau système politique, fondé sur une méritocratie qui n’a encore jamais existé en pratique. La transmission héréditaire des titres et des privilèges est fondamentalement injustifiable et il fallait certes y mettre un terme, mais moins brutalement qu’à la Révolution. J’évite donc le terme « aristocratie » dont la connotation de transmission héréditaire dans l’Ancien Régime est fondamentalement contradictoire : on ne peut pas être « meilleur » par la seule naissance, sans aucune sélection justificatrice. Il faut reconnaître que l’injustice et le « mal » existent encore sur la Terre, malgré les lois et les systèmes mis en place, comme cela est bien illustré par ce diaporama. Cela étant, pourquoi ne pas rechercher de nouvelles solutions ?
Etymologiquement, l’aristocratie est le gouvernement par les meilleurs, de même que les sports, individuels ou d’équipe, servent finalement d’appareil de mesure des capacités humaines. La hiérarchie des podiums et des sélections est bien acceptée car considérée comme justifiée par une performance restant exposée à un nouveau dépassement. C’est une hiérarchie vivante et dynamique de ce type qui permettrait, au niveau intellectuel et humain, de conférer le pouvoir populaire à de véritables champions. La sélection humaine est inévitable dans la vie malgré tous les « ascenseurs sociaux » et autres « discriminations positives » car la concurrence et la compétition sont innées dans tous les êtres vivants. Malgré une chance égale donnée au départ de la course d’escalade, il y aura toujours un premier et un dernier à l’arrivée, reconnaissons-le une fois pour toutes comme Jean-Jacques Rousseau lui-même, qui écrivait dans son ouvrage « Du Contrat Social » (fin du Livre I) : « … pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit ». Cet aveu de l’inégalité foncière des hommes est tout à fait réaliste mais l’idéal d’une transformation magique de l’inégalité en égalité par des conventions et par des règlements artificiels a toutefois été repris sans plus de réflexion par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, créant ainsi les mythes dits « républicains » dans lesquels la France est aujourd’hui empêtrée et dont elle ne voit pas l’issue. La France républicaine a en effet perdu son immunocompétence politique : elle voit obsessivement du « fascisme » dans la moindre manifestation d’autodéfense ou d’autorité !
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