L'explication monétaire de la fausse « dette » et de la fausse « crise »

 (mise à jour du lundi 28 avril 2014)

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Cette page développe les résumés présentés sur http://dbloud.free.fr/limposturemonetaire.htm et sur AgoraVox

"Les événements vécus en ce moment et depuis vingt ans montrent que la mutation est en marche et que nous assistons à la fin des idéologies. Nous avons connu il y a vingt ans la fin du communisme et nous assistons aujourd'hui à la fin du capitalisme." (Annick de Souzenelle, in Sources Vitales 03/09 p.31)

(Tribune de Genève du lundi 28 avril 2014, p. 2 :)

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Résumé

Une réflexion macro-économique est nécessaire afin de comprendre l’impasse du système financier actuel : conformément à l’article 123 du Traité de Lisbonne, les Etats signataires ont l’obligation d’emprunter sur les marchés privés car ils ont l’interdiction absolue de créer leur propre monnaie nationale et donc d’exercer leurs fonctions régaliennes traditionnelles. L’ouverture de crédits par les banques privées est une création de monnaie scripturale (ex-nihilo), instituant donc des dettes purement comptables. Ces emprunts appellent toutefois un double remboursement en monnaie réelle (capital+intérêt), créant ainsi une spirale de paupérisation car la monnaie correspondant à l’intérêt exponentiel n’a pas été créée.

Il y a donc confusion entre l’argent réel (Bargeld en allemand) et l’argent qui n’est que virtuel car constitué de crédits (Schriftgeld). Il s’agit de 2 masses monétaires différentes mais les dogmes anciens décrètent qu’il faut leur appliquer les mêmes règles : remboursement avec intérêts ! L’écriture des 51,8 millions d’euros « prêtés » par la Suisse au Togo a été simplement effacée (TG4-5/6/2011) de même que celle des 101 millions d’euros « prêtés » par la France au même pays : personne n’a été lésé car ces crédits ont été consommés comme de simples tickets de métro à jeter après usage. Et pourtant Sarközy s'est farouchement opposé, au G8, à toute idée d'une restructuration de la dette de la Grèce: "si la restructuration signifie qu'un pays ne rembourse pas ses dettes, c'est non ! " s'est exclamé l'Elyséen qui visiblement se sent plus solidaire des Togolais que des Grecs : jusqu’où ira ce sadomasochisme financier ?

Ces écritures remplacent les injections de monnaie par planche à billet régalienne et peuvent donc être retirées des bilans (effacement) sans inconvénient (comme un timbre-poste oblitéré après avoir rempli sa fonction d’acheminement). Le taux de fonds propres des banques « prêteuses » est largement inférieur à celui des Etats emprunteurs, dont les fonds propres se mesurent à leurs inestimables actifs nationaux. Le seul prix Nobel d’Economie français (1988), Maurice Allais, avait parfaitement compris l’origine de ce blocage puisque, dans l’édition du 20 octobre 1988 du journal « Le Monde », Paul Fabra écrivait ceci à son sujet : « Les idées d’Allais sur l’émission monétaire et du crédit ne sont pas moins radicales. Il faut dire qu’il n’y a pas de différence aujourd’hui entre le métier de banquier et celui de faux-monnayeur. »  

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LA SOLUTION PROPOSEE PAR BRUNO LEMAIRE

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La solution consiste donc à aller jusqu’au bout de l’idée des « pansements » financiers (rachats de dette) de la BCE :

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Petit conte médiéval (en anglais) expliquant comment l’argent doit circuler pour satisfaire les besoins (7min80s) : « L’Essence de l’Argent »

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« Essence of Money »

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Vidéo de référence sur la création de monnaie ex-nihilo (= planche à billets virtuels) par les banques privées :

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C’est pourquoi la « Crise » est une véritable MASCARADE comme l’avoue carrément ce « professeur de finance » à l’IMD :

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Il y a de quoi s’indigner ! Lors de l’effacement (ou « décote » ou « restructuration » d’une « dette » en monnaie scripturale, il ne s’agit, pour les banques prêteuses de crédits, que d’une « perte comptable » : aucun employé de la banque ne perd quoi que ce soit dans son compte personnel, contrairement à un prêt en argent réel, comme le démontrent ces coupures de presse :

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Grâce à cette méthode de création de la monnaie, la Suisse se situe loin des pays endettés :

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Les « dettes » peuvent facilement être effacées (« décotées » ou « restructurées » en jargon) car ce sont de simples écritures comptables:

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La revue « Vers Demain », du mouvement canadien du Crédit Social, dans son numéro de janvier-février 2009 (p. 17-24), démontre très clairement l’illogisme fondamental et intrinsèque du système d’endettement exponentiel qui arrive actuellement à ses toutes dernières limites d’absurdité. L’intérêt des « prêts » n’étant jamais créé par les banques, il s’ensuit qu’une sorte de « jeu de l’avion » économique se déroule afin de trouver coûte que coûte (plans d’austérité) des fonds rémunérant un service inexistant mais créant ainsi une dette à croissance exponentielle :

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Dans un article du quotidien Le Monde (du 25/10/1988) à propos de Maurice Allais, seul citoyen français à avoir obtenu le prix Nobel en Sciences économiques (en 1988), l’économiste Paul Fabra écrivait ceci à son sujet : « Les idées d’Allais sur l’émission monétaire et du crédit ne sont pas moins radicales. Il faut dire qu’il n’y a pas de différence aujourd’hui entre le métier de banquier et celui de faux-monnayeur. ». Peut-on être plus clair? Peut-on encore se voiler la face pudiquement ?

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(l'analyse ci-dessus a paru partiellement (c'est-à-dire avec suppression des 3 exemples historiques ci-dessus) dans l'Hebdo du 30 octobre 2008, p. 51)

Un bon exemple de création de monnaie scripturale (c'est-à-dire par de simples écritures) est donné par le fait que les banques prêtent plusieurs fois leurs fonds propres. La norme réglementaire est fixée à 8 % (soit la possibilité, pour une banque, de créer de la monnaie scripturale à raison de 100/8 = 12,5 fois ses fonds propres. Dans la réalité, on constate que les fonds propres des banques ne représentent –en moyenne- que 2 % de leurs engagements, comme le rappelle l’économiste allemand Martin Hellwig (réf. Tribune de Genève, 16 novembre 2009, p. 9). Par exemple, le ratio de fonds propres (ou levier d’endettement) de l’UBS n’était que de 2,2 % en novembre 2009, loin derrière HSBC (9 %) (réf. Tribune de Genève, 24/11/09, p. 14). Avant de s'effondrer soudainement le 15 septembre 2008, la banque Lehman Brothers prêtait 37 fois ses fonds propres (réf. Tribune de Genève, éditorial du lundi 14 septembre 2009), soit un ratio de 100/37= 2,7 %,  malgré tout supérieur à celui de l’UBS un an plus tard !

Même si les Etats peuvent effacer («décoter » ou « restructurer » en jargon) leurs prêts, ils ne peuvent les obtenir qu’auprès des banques privées car celles‑ci interdisent aux Etats de faire eux-mêmes les écritures d’ouverture de crédit : c’est le « seigneuriage » !

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Marine Le Pen –assistée d’excellents économistes comme Jean-Claude Martinez- a bien compris ce raisonnement comme elle l’a déclaré lors d’une conférence de presse le 11 août 2011 (voir cette vidéo et/ou celle-ci). Elle s’y insurge contre l’interdiction –imposée par l’article 123 du Traité de Lisbonne- de création de monnaie par la France (comme par les autres Etats européens). Elle souhaite donc restituer son pouvoir régalien à la Banque de France en abrogeant la loi du 3 janvier 1973 sur les statuts de cette banque centrale.

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Dans la vidéo ci-dessous, le professeur Etienne Chouard explique clairement les étonnantes implications politiques de la création d’argent-dette par les banques privées :

Chouard-1.JPG(13 min 49 s)

Nos retraites et nos industries ne doivent plus dépendre des états d’âme des spéculateurs, dont le « marché » est la grande cour de récréation. Les actions doivent être cotées objectivement par des indices comptables reflétant leur valeur réelle. Les banques ne sont pas nécessaires afin de créer la monnaie et le crédit, comme l’avaient démontré autrefois Jacques Duboin (l’Economie distributive), Silvio Gesell (l’Economie franche) et Clifford Douglas (le Crédit social) dans le prolongement de la thèse physiocratique du médecin de Louis XV, François Quesnay, pour lequel la richesse est le sang de la nation : ce sang doit circuler constamment afin d’irriguer toutes les cellules de l’organisme vivant.

NOTE – Les Physiocrates ont préfiguré l’importance du paramètre V de la fameuse « équation de Fisher », citée plus bas.

Voici trois exemples historiques de la réussite concrète d’une monnaie d’Etat sans intérêts :

(1) la création des assignats entre 1791 et 1797 a non seulement empêché la faillite de l'État français mais contribué à la réduction de la dette et permis de trouver l'argent nécessaire au financement de la guerre.

(2) Abraham Lincoln n’a pu vaincre les Sudistes qu’en créant ses «Greenbacks» gagés sur le trésor public, avant d’être assassiné en 1865 par les banquiers de l’époque, qui auraient préféré lui prêter à un taux compris entre 24 % et 36 % !

(3) De son côté, John Kennedy n’a pu lancer son programme social en 1963 qu’en créant également une monnaie d’Etat qui disparutcomme par hasard- dans les 6 mois suivant son assassinat par plusieurs tireurs (comme cela est démontré dans Nexus 76 : « JFK, la preuve du complot »).

Un article paru à la page 13 de la Tribune de Genève du mercredi 22 décembre 2010, intitulé « Le choc des banques », sous la plume d’Olivier Wurlod, mentionne « deux remèdes pour guérir l’économie mondiale », l’un étant l’approche actuelle consistant à « limiter au maximum les injections de liquidités telles que les pratique la Fed », l’autre consistant au contraire à créer de la monnaie au niveau de la banque centrale (directement par la planche à billets ou par rachats d’obligations d’Etat) : « A hauteur de 75 milliards par mois jusqu’en juin 2011, la Fed continuera donc à faire tourner la planche à billets pour soulager son économie. Depuis le début de la crise, la Fed a créé ex nihilo de la monnaie pour plus de 2,6 billions. » Une telle création de monnaie par la banque centrale de l’Etat est désormais interdite en Europe, comme cela est expliqué par cet article :

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(Source : revue Nexus 68, mai-juin 2010, p. 37)

L’article 123 du Traité de Lisbonne (reprenant l’article 104 du Traité de Maastricht du 7 février 1992) interdit aux Etats européens de s'autofinancer hors des banques privées, de sorte qu’ils ne créent que 7 % (monnaie centrale) de la masse en circulation, les 93 % restants n’étant que de simples écritures comptables (crédits). Les intérêts de cette création ex-nihilo n’ayant pas été créés, il faudra ouvrir un nouveau crédit scriptural pour les payer, d’où une spirale exponentielle aberrante. Maurice Allais, prix Nobel 1988 d’économie, assimile carrément ce procédé au faux-monnayage. Ajoutons à ce tour de passe-passe l'utilisation du dollar américain comme étalon international et comme monnaie nationale contrairement aux recommandations de Keynes en 1944 visant à créer un étalon supranational (le Bancor) et l’on pourra logiquement en déduire ceci : les Etats doivent d’urgence reprendre leur droit régalien de création de la totalité de la monnaie en circulation et cesser de s’assimiler à de simples particuliers en empruntant aux banques privées de la monnaie purement virtuelle dont les intérêts injustifiés doivent maintenant être exigés des contribuables au moyen d’une austérité dont la rigueur touche déjà à l’absurde. « L’Europe au pied du mur de l’austérité » au 17 juin 2010 :

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La « dette » scripturale (virtuelle car créée ex-nihilo) des Etats-Unis d’Amérique est en fait de 110 % de leur P.I.B., donc du même ordre que celle de la Grèce et de l’Italie, victimes du seigneuriage bancaire :

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Cet article de la revue Nexus confirme les explications ci-dessus :

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Même les économistes bien-pensants commencent à remettre en cause le rôle et les énormes privilèges (seigneuriage privé) des banques de crédit, comme en témoigne cette chronique de Marian Stepczynski :

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Les solutions physiocratiques de Gesell, Douglas et Duboin selon l’équation de Fisher

(les textes ci-dessous ont paru dans Le Nouvel Economiste, ainsi que dans la Tribune de Genève):

La fameuse « équation de Fisher » (illustrant la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM) exposée en 1911 par le grand mathématicien et économiste Irving Fisher (1867-1947) dans son ouvrage fondamental The Purchasing Power of Money) modélise objectivement le fonctionnement théorique du système économique. Or le paramètre « vitesse » de l’équation de Fisher est non seulement ignoré mais inversé par le modèle bancaire actuel car celui-ci profite de l’immobilisation de l’argent afin d’obtenir un intérêt dont l’équivalent monétaire n’a pas été créé au préalable ! L’équation de Fisher n’est donc pas appliquée dans ce système.

Conformément à la pensée physiocratique de Quesnay, des économistes comme Proudhon (par sa Banque du Peuple), puis Gesell, Douglas et Duboin ont démontré que la vitesse de circulation d’une monnaie « fondante » dans le temps était un facteur aussi indispensable à la société humaine que la circulation sanguine dans un organisme vivant. Les quatre expériences ci-après -rapidement interdites par les autorités bancaires- ont prouvé le bien-fondé d'une application stricte de l'équation de Fisher: Schwanenkirchen en 1930, Wörgl en 1932 (dont le succès a été constaté sur place par Irving Fisher en personne), Lignières-en-Berry en 1956, Porto-Alegre en 1958. Un article intitulé «Une nouvelle Mecque économique – Wörgl ou « l’argent fondant » a paru le 9 septembre 1933 à la page 56 du numéro 4723 de la revue L’Illustration sous la plume de Claude Bourdet (1909-1996), qui sera plus tard un résistant notoire. Il est à noter que l’extraordinaire expérience monétaire de Lignières –qui a été décrite dans la revue Science et Vie en mai 1958- a été interdite par ordonnance du Garde des Sceaux François Mitterrand (dans le gouvernement de Guy Mollet). Autre exemple parlant: en 1945, l’Allemagne avait perdu les deux tiers de son réseau ferroviaire. En accélérant la circulation des trains restants sur les voies disponibles, les ingénieurs allemands ont pu réaliser le même trafic qu’avant-guerre !

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Voici les 4 réformes fondamentales que je propose sur la base des succès ci-dessus:

1)      nationaliser puis unifier toutes les banques de façon que toute l'activité de crédit soit effectuée par la même organisation internationale, qui pourrait être le Fonds Monétaire International (FMI) réformé. La monnaie mondiale ainsi créée n'aurait alors pas besoin d'être fondée sur un étalon quelconque.

NOTE – Cette solution, autrefois proposée par John Maynard Keynes, qui proposait le "Bancor" comme monnaie internationale, avait été écartée en 1944 au profit du dollar américain adopté par les Accords de Bretton Woods, dont on constate aujourd'hui l'échec total.

Ce principe fondamental est aujourd'hui repris par la Chine (le gouverneur de la Banque central de Chine, M. Zhao XiaoChuan, a proposé en mars 2009 de retirer au dollar sa place de seule monnaie de réserve internationale) et par des économistes intelligents tels que le professeur Sergio Rossi (université de Fribourg) qui déclare ceci dans la Tribune de Genève du jeudi 2 avril 2009 (p.13): "Il faut abandonner le dollar comme référence universelle."

 

La même position a été prise par la CNUCED, "qui ne propose rien de moins qu'une refonte complète du système financier international" (…) et qui "préconise de remplacer le dollar comme monnaie de réserve et de renforcer les droits de tirage spéciaux du FMI afin de stabiliser les économies et les liquidités mondiales." (Tribune de Genève du 14 septembre 2009, p. 9). James Kenneth Galbraith, fils de l’économiste John Kenneth Galbraith (1908-2006) et auteur du livre L’Etat prédateur (Seuil, 314 p. 2009), déclare que « le système de financement du secteur immobilier, qui a permis de créer la classe moyenne américaine, a été perverti par la dérégulation du système bancaire dont l’aboutissement est la crise actuelle, qui constitue la plus grande fraude financière de l’Histoire. » ((réf. Le Monde du mardi 13 octobre 2009, Economie Entretien, p. 6). Dans l’esprit de James Galbraith, l’Etat devient prédateur lorsqu’il est gangrené, détruit de l’intérieur et finalement contrôlé entièrement par les intérêts privés qu’il désigne par l’expression « coalition industrielle ». Il déclare également ceci : « si les étrangers ne voulaient plus détenir la dette américaine, ce serait une question de dévaluation du dollar et –un peu- d’inflation intérieure, mais pas de financement de l’Etat. » Le système actuel permet à la Réserve fédérale américaine de monétiser sa dette, de sorte que les banqueroutes systématiques et mondiales  –comme celles auxquelles l’on a assisté en 2008- apparaissent comme des solutions brutales mais logiques au surendettement de ce pays. Comme le fait remarquer Edward Hadas dans un article intitulé « La débâcle du dollar serait un désastre pour la planète » ((réf. Le Monde du mardi 13 octobre 2009) : « les banques centrales pourraient bien se lasser un jour de ce pari visiblement perdant, qui consiste à miser sur une devise peu rémunératrice, émise par un Etat qui emprunte sans compter. » Dans son numéro 64 (septembre-octobre 2009), la revue Nexus a publié (p. 40-45) un article détaillé du chercheur canadien Andrew G. Marshall à ce sujet, sous le titre « Le nouvel ordre mondial de la finance », dans lequel il cite des économistes comme James Tobin (1918-2002), Gordon Brown, Benn Steil, Judy Shelton et Robert A. Mundell. La dette publique américaine est actuellement de 1400 milliards de dollars, soit environ 10 % de leur PIB. La Chine en détient un tiers en bons du Trésor américain, c'est-à-dire 20 % de ses réserves de change en diverses monnaies, dont le total est actuellement de 2 272,6 milliards de dollars (réf. TG 15/10/09 p. 13), à comparer aux 13 000 milliards de dollars de la dette extérieure totale des Etats-Unis d’Amérique (réf. TG 26/10/09 p. 10). Se méfiant légitimement de la monnaie de singe américaine, la Chine a déjà commencé à convertir ses créances en or, suivant ainsi l’exemple donné par Charles de Gaulle qui exigeait la conversion en or de ses créances sur les Etats-Unis au taux fixe de 35 dollars l’once, exigence qui avait conduit finalement Nixon à décrocher le dollar de ce métal et à laisser flotter les taux de change. De même, les exportateurs de pétrole ne veulent plus que leurs factures soient libellées en dollars et la plupart des banques centrales préfèrent également l’or (que Keynes considérait comme une « relique barbare ») à la monnaie virtuelle des Etats-Unis (réf. Tribune de Genève, 9 octobre 2009, p. 9 et 10), dont les jours sont comptés.

2)      plafonner puis minimiser jusqu'à zéro les taux d'intérêt exigés des crédits;

3)      mettre en place des accélérateurs de circulation des signes monétaires émis par la Banque mondiale afin de minimiser leur immobilisation et ainsi stimuler le système économique (conformément à la TQM d'Irving Fisher) ;

4)      remplacer les bourses par une base de données internationale reliée aux entreprises, afin que celles-ci mettent à jour les données comptables permettant d’affecter un indice objectif à leurs différentes valeurs (actions, obligations, etc.) : la cotation étant ainsi automatisée, les transactions seraient effectuées par l’intermédiaire de la base internationale avec prélèvement d’une commission redistribuée aux plus pauvres.

Cela n'est ni utopique ni surhumain à partir du moment où le raisonnement macro-économique sous-jacent est compris et où une volonté politique existe. La Chine a déjà compris ce qui précède et demande un remaniement en profondeur du système économique mondial.

A la suite de David Ricardo (1772-1823), les économistes James Robertson et Maurice Allais (prix Nobel d’économie en 1988) demandaient également un transfert de la création monétaire (le seigneuriage) depuis les banques privées vers les banques centrales des nations, avec augmentation du taux de réserves obligatoires (actuellement à 2 %) jusqu’à 100%, ce qui revient à interdire la création de monnaie scripturale par les banques privées, qui seraient réduites à des cabinets de conseil et de transactions directes (comme le suggère plus haut l’économiste Marian Stepczynski).

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Les deux autres lettres de lecteur ci-dessous ont paru sous mon nom le lundi 11 janvier 1988 et le mardi 17 octobre 1989 : 20 ans après, le message reste le même. Sera-t-il mieux compris aujourd’hui ?

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Nos magnifiques "économistes" (comme ces "spécialistes" universitaires osent encore se qualifier en 2009) n'ont rien inventé : il y a plus de 2 000 ans que les « crises » économiques se succèdent. En l’an 55 avant J.-C., le tribun Cicéron (-106/-43) écrivait déjà ceci : « Le budget devrait être équilibré, les finances publiques devraient être comblées, la dette publique devrait être réduite, l'arrogance de l'administration devrait être abolie et contrôlée, et l'aide aux pays étrangers devrait être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. Les gens doivent encore apprendre à travailler, au lieu de vivre sur l'aide publique."

Les conseils de Cicéron n’ont pas été appliqués car, à la génération suivante, l’empereur Tibère (né en 42 avant J.-C. (soit un an après la mort de Cicéron) et mort en 37 ap. J.-C.) faisait face à une crise économique du même type que celle de 2008 (assèchement du crédit à la suite d’un endettement exponentiel). Tacite (55-120), dans les chapitres XVI et XVII de ses Annales, expose ainsi le problème et les solutions apportées à l’époque.

Des remboursements qui remuaient à la fois toutes les dettes, et la perte des biens de tant de condamnés, qui accumulait dans le fisc ou dans l'épargne les espèces monnayées, rendirent l'argent rare. Ajoutez un décret du sénat qui enjoignait aux prêteurs de placer en biens-fonds situés dans l'Italie les deux tiers de leurs créances. Or ceux-ci les exigeaient en entier ; et les débiteurs, requis de payer, ne pouvaient sans honte rester au-dessous de leurs engagements. En vain ils courent, ils sollicitent ; le tribunal du préteur retentit bientôt de demandes. Les ventes et les achats, où l'on avait cru trouver un remède, augmentèrent le mal. Plus d'emprunts possibles ; les riches serraient leur argent pour acheter des terres. La multitude des ventes en fit tomber le prix ; et plus on était obéré, plus on avait de peine à trouver des acheteurs. Beaucoup de fortunes étaient renversées, et la perte des biens entraînait celle du rang et de la réputation.

Enfin Tibère soulagea cette détresse en faisant un fonds de cent millions de sesterces, sur lesquels l'État prêtait sans intérêt, pendant trois ans, à condition que le débiteur donnerait une caution en biens-fonds du double de la somme empruntée. Ainsi l’on vit renaître le crédit, et peu à peu les particuliers même prêtèrent. Quant aux achats de biens, on ne s’en tint pas à la rigueur du sénatus-consulte ; et c'est le sort de toutes les réformes, sévères au commencement, à la fin négligées.

Cependant une légion d'accusateurs se déchaîna contre ceux qui s'enrichissaient par l'usure, au mépris d'une loi du dictateur César sur la proportion des créances et des possessions en Italie , loi depuis longtemps mise en oubli par l'intérêt particulier, auquel le bien public est toujours sacrifié. L'usure fut de tout temps le fléau de cette ville, et une cause sans cesse renaissante de discordes et de séditions. Aussi, même dans des siècles où les mœurs  étaient moins corrompues, on s'occupa de la combattre. Les Douze Tables réduisirent d'abord à un pour cent l'intérêt, qui, auparavant, n'avait de bornes que la cupidité des riches. Ensuite un tribun le fit encore diminuer de moitié ; enfin on interdit tout prêt à usure, et de nombreux plébiscites furent rendus pour prévenir les fraudes de l'avarice, qui, tant de fois réprimées, se reproduisaient avec une merveilleuse adresse. Le préteur Gracchus, devant qui se faisaient les poursuites dont nous parlons ici, fut effrayé du grand nombre des accusés et consulta le sénat. Les sénateurs alarmés (car pas un ne se sentait irréprochable) demandèrent grâce au prince. Leur prière fut entendue, et dix-huit mois furent donnés à chacun pour régler ses affaires domestiques comme la loi l'exigeait. 

La solution distributive de Jacques Duboin

Un premier diaporama (2 Mo) montre l’imposture de la monnaie scripturale  créée ex nihilo par les banques privées et constituant 90 % de la masse monétaire en circulation (attendre la fin du téléchargement avant de cliquer).

Le deuxième diaporama (38 diapos – 4,5 Mo) affiche une excellente bande dessinée expliquant la solution de l’Economie distributive selon Jacques Duboin (ancien Secrétaire d’Etat français aux Finances).

Le troisième diaporama explique en 45 dessins l'arnaque bancaire de titrisation des "sub-primes" (régler la cadence de défilement en cliquant sur les "secondes" en bas de l'écran proposé)

Vidéos explicatives sur l'irresponsabilité fondamentale du système financier actuel

« Where does Money come from » (avec sous-titres français, 14 min)

« Le Jeu de l’Argent » (46 min)

« L’argent-dette » – film de Paul Grignon, version 2010 – 52 min + « L’Argent-Dette 2 : Promesses chimériques)

 

L’effondrement programmé des dettes américaines en septembre 2008

est-il une suite logique de

l’effondrement programmé des 3 tours en septembre 2001 ?

 

D’après l’écrivain-journaliste anglais Alan Hart, le 9/11 serait l’œuvre du Mossad (vidéo de 10 min 28 s, en anglais original avec sous-titres français). Afin de comprendre l’impossibilité technique de l'effondrement "spontané" (en 6,5 s soit la vitesse de la chute libre) du WTC-7 (tour de 47 étages sur 165 m de hauteur) sans aucun impact d'avion et 7h après les tours jumelles, il faut visionner cette édifiante vidéo scientifique (en danois sous-titrée en français, 11 min). Le film complet Zéro, Enquête sur le 11 Septembre (1h44) explique en détail les tenants et aboutissants de l’affaire. Les vidéos ci-dessous donnent plus de détails techniques sur ces effondrements programmés et artificiels, afin d’essayer d’expliquer comment détruire 3 tours avec 2 avions et faire passer un Boeing 757 par un trou de 4,50 m  de diamètre :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/reopen911/video/x3trak_demolition-du-11-septembre_politics   (20 min)

http://video.google.com/videoplay?docid=-577174447327390558  (82 min)

http://video.google.fr/videoplay?docid=-4049590380102614532 (91 min)

http://www.voltairenet.org/article127833.html  (texte fondamental)

Mise en faillite « volontaire » des Etats-Unis d'Amérique ?

(cette thèse a été reprise par le Réseau Regain)

Quelques hommes politiques arabes pensent qu’il se pourrait que la crise vise les investissements de quelques Etats, ce qu’on appelle les « fonds souverains », dans les institutions financières des EUA qui viennent de s’effondrer. Ce groupe croit que la crise financière aux Etats-Unis, qui a entraîné la chute des bourses internationales, a été organisée dans le cadre d’un plan occidental pour frapper les fortunes arabes pétrolières et pour mettre la main sur les profits gagnés par les Arabes aux dépens de l’Occident sous forme de recettes pétrolières, suite à la hausse importante des cours du pétrole récemment. Les partisans de cet avis avancent pour preuve deux rapports stratégiques des EUA publiés en juin 2008 soit avant la crise, qui mettent en garde contre l’influence des fonds souverains arabes, contrôlés principalement par l’argent du Golfe, le fruit du pétrole, sur l’économie des EUA et occidentale. Ces deux rapports mettent aussi en garde contre une future réorientation du gouvernail de la politique internationale sous l’effet de cette influence économique au service des intérêts arabes, si ces Etats pétroliers le voulaient. Après le déclenchement de la crise, différents rapports circulaient sur les sites web arabes à propos de l’existence d’un plan des EUA bien organisé dont l’objectif est de mettre en « faillite volontaire » quelques banques et entreprises EUA, notamment celles qui ont beaucoup d’investissements d’argent arabe et asiatique, afin d’avaler ces fortunes. Les partisans de cette thèse affirment que ce plan a été organisé pour mettre la main sur les fonds souverains arabes que les gouvernements investissent dans les banques, les institutions et autres entreprises industrielles EUA. Ces rapports ajoutent que ces effondrements « provoqués » de quelques banques et entreprises visent non seulement plus d’un billion (mille milliards, 1012) de dollars – selon des estimations non officielles – des fonds souverains arabes, mais aussi environ deux billions et demi supplémentaires des fonds souverains asiatiques ou d’Amérique latine, pour des Etats comme la Chine, le Japon, la Singapour, la Corée du Sud et le Brésil. Ces fonds sont investis dans les institutions financières EUA et représentent des créances sur l’économie EUA.

 

Les Etats investisseurs comptaient sur le retour de ces fonds et de leurs bénéfices astronomiques, mais les décideurs EUA ne le voyaient pas ainsi selon ces rapports, lesquels expliquent le recours des Etats-Unis à ce plan en affirmant que « l’économie EU ne pourrait pas supporter les risques du retrait de ces fonds, et ne pourrait pas payer les profits gigantesques pour l’étranger. Il y aurait aussi d’autres objectifs politiques visant à sauver l’empire capitaliste EUA de la faillite et de l’implosion économique et politique ». Ces analystes soutiennent leur thèse en affirmant que les investisseurs étrangers ne pourront pas obtenir le moindre dédommagement des institutions Eu en faillite, en vertu du chapitre onze de la loi sur les faillites aux Etats-Unis. Ce chapitre protège les institutions en faillite contre leurs investisseurs, et n’accorde à ces investisseurs aucun droit sur ceux qui achètent ces institutions en faillite. Il n’y a pas de rapports fiables sur les pertes actuelles des fonds souverains du Golfe dans cette crise financière EU, mais on les estime à plusieurs milliards de dollars.

Analyse détaillée de la probabilité de cessation de paiements aux Etats-Unis: http://www.europe2020.org/spip.php?article564&lang=fr et/ou de guerre mondiale:

http://english.pravda.ru/world/americas/19-03-2009/107263-usa_economy_debt-0

Emeutes de la faim, drogue et violence pour pallier le manque d'argent dans le nouvel ordre mondial

Texte anglais original : http://www.prisonplanet.com/celente-predicts-revolution-food-riots-tax-rebellions-by-2012.html - Par Paul Joseph WatsonJeudi 13 novembre 2008 -  Vidéo de 5 min (en anglais) avec Gérald Celente sur http://www.youtube.com/watch?v=46MEqEgdLTg

Le Nostradamus étasunien Gérald Celente prédit la révolution, des émeutes de la faim et plusieurs rébellions contre les impôts d'ici à 2012. Célèbre pour l'exactitude de ses prévisions, le prévisionniste Gérald Celente dit que les États-Unis cesseront d'être une nation développée d'ici à 4 ans et que la crise sera « pire que la Grande Dépression. » Cet homme, qui a prédit le krach boursier de 1987 de même que la chute de l'Union Soviétique, prévoit maintenant que surviendra une révolution aux États-Unis de même que des émeutes de la faim et des rébellions contre les impôts. Il souligne que d'ici à 2012, avoir de la nourriture sur la table sera une préoccupation beaucoup plus importante que l'achat de cadeaux de Noël. Gérald Celente, le PDG du « Trends Research Institute, » est renommé pour l'exactitude de ses prévisions concernant l'avenir du monde et des événements économiques. Des prévisions à vous glacer le sang si l'on en croit ce qu'il a dit cette semaine sur le réseau de télévision étasunienne « Fox News. » Gérald Celente a déclaré que les États-Unis deviendront d'ici à 2012 une nation sous-développée, qu'il y aura une révolution qui se traduira par des émeutes de la faim, des rébellions de squatters, des révoltes contre les impôts et des manifestations pour l'emploi, en ajoutant aussi que la période des fêtes consistera dorénavant à se pourvoir de nourriture plutôt que de cadeaux. « Nous allons voir la fin de la fête commerciale de Noël .... nous allons voir se produire un changement fondamental .... avoir de la nourriture sur la table sera plus important que d'avoir des cadeaux sous l'arbre de Noël » a déclaré Celente , en ajoutant que la situation serait « pire que la Grande Dépression.» « Les États-Unis passeront par une période de transition, une période à laquelle personne n'est préparé» a déclaré Celente, en soulignant que les gens qui refusent de croire que les États-Unis sont présentement en récession, donne l'étendue de la mesure qui permet de voir jusqu'à quel point ils ne sont pas prêts à affronter l'ampleur véritable de la crise.

Gérald Celente, qui avait prédit la crise monétaire asiatique de 1997 de même que l'effondrement des prêts hypothécaires de catégorie « subprime » ainsi que l'importante dévaluation du dollar US, a déclaré en novembre 2007 à United Press International que l'année 2008 passerait à la postérité sous le nom de « la Panique de 2008 » en ajoutant que « des géants tomberaient raides morts » ce qui est exactement ce à quoi nous avons assisté avec l'effondrement de Lehman Brothers, Bear Stearns et d'autres conglomérats financiers. Il avait alors également déclaré que le dollar se dévaluerait à près de 90 %. Ce qui s'est produit cette année engendrera une diminution du niveau de vie, prédisait l'an dernier Gérald Celente, une réalité également corroborée par la chute des ventes au détail. La perspective de la révolution est un concept qui était repris dans un rapport publié l'an dernier par le ministère britannique de la Défense et dans lequel ont prédisait que d'ici à 30 ans, l'écart croissant entre les très riches et la classe moyenne, jumelé à une sous-classe urbaine menaçant l'ordre social, pourrait signifier que « les classes moyennes du monde pourraient s'unir en utilisant l'accès aux connaissances, aux ressources et aux compétences nécessaires pour façonner les processus transnationaux dans l'intérêt de leur propre classe » et que «les classes moyennes pourraient devenir une classe révolutionnaire. » Dans une autre entrevue qu'il a récemment donnée, Gérald Celente en a dit un peu plus à propos de la prochaine révolution aux États-Unis d'Amérique. « Il y aura une révolution dans ce pays. Cela ne se produira pas demain matin, mais ça arrivera et nous allons voir un troisième parti [politique se former] et [les événement qui vont se produire] en auront été le catalyseur [en parlant ici de] la mainmise par Wall Street sur Washington, au su et au vu et en plein jour, sans coup d'État et sans effusion de sang. Et cela se produira alors que les conditions continueront de s'aggraver,» a-t-il dit. « La première chose à faire est de s'organiser autour des révoltes contre les impôts. Ce sera le catalyseur car les gens ne peuvent plus payer les taxes scolaires, les taxes foncières et toutes les autres formes d'impôt. Vous allez voir ce genre de protestations commencer à se développer. » « Ce sera terrible, déplorable. Et il y aura beaucoup de sans-abri, des gens tels que nous devenus SDF, plus que nous n'en avons jamais vu auparavant. Il y en a déjà beaucoup dans une trentaine de villes dans le pays et nous allons en voir beaucoup plus. » « Nous allons commencer à voir de grandes régions où les maisons à vendre seront occupées par des squatters. Ce sera une situation que les Etats-uniens n'ont jamais vue et il y aura un comme un grand choc et, suite à ce choc, il y aura beaucoup de criminalité. Et la criminalité sera bien pire qu'elle ne le fut au cours de la Dépression de 1929, car la population n'était alors pas contaminée par les médicaments modernes, par ces drogues, ou par le "piège de cristal" et autre chose. Par conséquent, vous vous retrouvez avec une grande proportion de la population désespérée ayant l'esprit chimiquement survolté par les drogues et la peur, au-delà de toute compréhension humaine. »

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Pékin et Moscou en guerre contre le billet vert?

 

Le rouble va-t-il remplacer le dollar comme monnaie internationale ?

Par Anatoli Gorev, pour RIA Novosti (31/ 10/ 2008)

Le volet monétaire de la rencontre qui a eu lieu au début de la semaine entre le chef du gouvernement russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Wen Jiabao s'est avéré presque sensationnel. Le premier ministre chinois a déclaré que la Russie et la Chine pourraient lutter contre la crise financière mondiale en conjuguant leurs efforts. Vladimir Poutine a invité, pour sa part, à renoncer au dollar dans les transactions commerciales entre les deux pays.

Cette idée ne date pas d'hier. Un accord cadre à ce sujet était déjà intervenu entre la Russie et la Chine fin novembre 2007. La Chine et la Biélorussie avaient convenu à peu près en même temps d'un possible renoncement au billet vert dans les paiements réciproques. Au premier semestre de cette année, ce fut au tour du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et de son homologue vénézuélien Hugo Chavez de partir en guerre contre le dollar, en invitant leurs partenaires au sein du cartel pétrolier à renoncer à la monnaie américaine dans le commerce du pétrole, affirmant que le billet vert était en bout de course et que l'heure était venue de songer à une monnaie plus stable et prévisible.

Mais n'oublions pas que les déclarations de Vladimir Poutine, à la différence des appels d'Ahmadinejad et de Chavez, ont retenti à un moment où le dollar progresse et fait pression sur l'euro. Qui plus est, les économistes estiment qu'il s'agit non pas d'un renforcement temporaire du dollar, mais d'un changement de tendance radical sur les marchés monétaires mondiaux. Les analystes affirment qu'en quelques mois le dollar va récupérer ce qu'il avait perdu en quelques années de baisse. Par conséquent, pour l'instant, on ne voit à l'horizon aucun facteur capable de mettre un coup d'arrêt à son appréciation constante.

Néanmoins, Vladimir Poutine invite à renoncer au dollar en tant qu'instrument de paiement lors de la conclusion de transactions commerciales avec la Chine. De quoi s'agit-il: d'une méfiance par rapport à l'avenir du dollar, ou bien d'une démarche politique?

Les avis des experts divergent. Igor Nikolaïev, directeur du département d'analyse stratégique de FBK (PKF), se déclare sceptique: "A mon avis, les propos tenus par le chef du gouvernement russe relèvent plutôt de la politique que de l'économie. Une idée répandue aujourd'hui dit que les Etats-Unis sont la source de tous les maux, c'est pourquoi il faut renoncer au dollar". Mais il ne faut pas oublier que le dollar devra être remplacé par une autre monnaie: il est peu probable que la Chine accepte le rouble en tant que moyen de paiement, et que la Russie fasse de même avec le yuan. "Il ne reste que l'euro... Mais son avenir est peu clair, surtout à la lumière des événements actuels sur le marché financier mondial. Une autre chose reste incertaine: la Chine acceptera-t-elle l'euro, alors qu'une partie considérable de ses réserves internationales sont libellées en dollars?", souligne l'expert. Bref, pour l'instant, il y a plus de questions que de réponses, résume Igor Nikolaïev.

Pour être juste, il convient de souligner que tous les analystes ne partagent pas ce scepticisme. Andreï Marintchenko, directeur général de la compagnie Kalita-Finance, estime que le renoncement au dollar dans les paiements entre les compagnies chinoises et russes est bien réaliste. Bien plus, d'après lui, le rouble a aujourd'hui de bonnes chances de devenir une monnaie de réserve, ne serait-ce que parce que les Chinois sont définitivement déçus du dollar et ne se sont pas encore habitués à l'euro.

Qui a raison sur ce point: seul l'avenir nous le dira. On comprend également que le renoncement au dollar dans les paiements réciproques entre la Russie et la Chine est une mesure trop importante pour être prise uniquement sur la base de considérations politiques. Supposons que cela ait été fait. A quoi les Russes devraient-ils s'attendre dans ce cas, comment cette nouvelle réalité financière et politique pourrait-elle se répercuter sur leurs revenus et leurs épargnes?

De la meilleure des manières, estime Andreï Marintchenko. De l'avis du spécialiste, si le rouble est accepté en qualité de monnaie de paiement, sa demande s'accroîtra considérablement de la part des compagnies chinoises, et même des particuliers chinois. Par conséquent, les positions de la monnaie nationale russe se renforceront, de même que son prestige dans le monde.

Il convient d'ajouter à cela qu'il y aura en Russie moins de bouleversements liés aux chutes du marché des valeurs, et moins de craintes en matière de dévaluation ou de réévaluation, parce que le dollar qui a acquis ces dernières années une réputation de monnaie très instable jouera un rôle bien plus modeste.

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Cette page a été rédigée par M. Denis Bloud, citoyen français, petit-fils d’Edmond Bloud, député-maire de Neuilly-sur-Seine de 1927 à 1947 et éditeur.